V. est une délicieuse complice avec qui je m'amuse beaucoup et qui
s'affirme de plus en plus dans son rôle de Maîtresse, aussi bien avec moi
qu'avec d'autres.
Il y a quelques semaines, nous avons fait une séance à laquelle on pensait
déjà depuis pas mal de temps.
On avait préparé le matériel : une cravache, une tapette en cuir, un
bandeau et nous étions dans le cadre idéal pour ça, dans les oubliettes de
mon club préféré, tout en arcades en pierres et en décor hard et cuir.
Nous étions avec A., une autre amie qui lui servirait d'assistante en
quelque sorte.
Il faut bien reconnaître que j'ai bu un peu plus que d'habitude pour me
destresser et me préparer à la suite, sans pour autant être ivre.
Et puis nous sommes descendues. Beaucoup de personnes nous ont suivies.
Elle m'a bandé les yeux à peine arrivées au sous-sol. Puis m'a guidée
vers la croix de St André. Elle me disait où poser les pieds. Puis elle
m'a déshabillée et attachée avec l'aide d'A. J'avais les mains et les pieds
emprisonnés dans des menottes en cuir fixées par des chaînes aux
extrémités de la croix.
Elle m'a donné une règle : je n'avais le droit de rien dire sauf
d'exprimer mes sensations douloureuses si nécessaire sur une échelle de 1
à 3. "Deux", c'était très désagréable et "trois", ça n'était plus
supportable et je voulais arrêter.
J'entendais des gens qui chuchotaient autour de moi.
C'est drôle parce qu'à partir de ce moment là j'ai perdu la chronologie
des événements. Il y a certaines choses dont je me souviens très
précisément mais je n'arrive pas à me souvenir dans quel ordre elles sont
arrivées ni comment ni pourquoi. J'avais complètement lâché prise et ne
se sont gravées dans ma mémoire que les sensations et les émotions des
séquences les plus surprenantes.
Elle me frappait les fesses et les hanches avec son instrument en cuir qui
ressemblait à une raquette et rebondissait cruellement sur ma chair. Elle
me faisait ainsi bien sentir que j'étais à sa disposition. Chaque fois
que j'essayais de me tourner pour échapper aux battements, je réalisais
que je ne pouvais pas bouger et elle frappait du côté où je m'étais
tournée. Jusqu'à ce que je réalise qu'il ne servait à rien de bouger et
que je dise "3".
Et puis elle a passé la cravache sur mon clitoris et sur mes lèvres.
C'était une vraie cravache, elle était un peu rugueuse et je sentais les
fibres entrelacées qui frottaient avec insistance les parties les plus
sensibles de mon sexe. De temps en temps elle l'enlevait et me donnait
des petits coups de fouet avec l'extrémité en cuir, contrôlant encore les
mouvements de mon corps. Et j'ai dit "2".
J'avais terriblement envie d'un homme. D'autant plus envie
qu'attachée, je ne pouvais rien faire. J'avais envie de sentir le sexe
et l'excitation d'un homme pour me créer un espace de liberté.
J'entendais des chuchotements un peu plus loin. Elle s'est éloignée et
est revenue avec un homme. Il m'a caressée. J'ai demandé qu'elle me
détache pour que je puisse toucher cet homme. Puis j'ai supplié. Elle m'a
encore fouettée puis a détaché mes mains. Je me suis agenouillée et j'ai
commencé à sucer cet homme. Il n'était pas rasé et je sentais son
excitation à travers l'odeur qui montait sur son pubis. Ce n'était pas
une odeur particulièrement agréable en soi mais c'était l'odeur de son
excitation qui se communiquait à moi. Je crois que je l'ai longtemps
sucé, en tous cas je profitais d'échapper à mon emprise dans ce plaisir
limité, dans cette autorisation à ressentir du plaisir avec ma bouche. Et
je jouissais de cette tension entre cette liberté et mon entrave.
Elle a repoussé cet homme et m'a détachée.
Elle m'a emmenée dans une alcôve où elle m'a fait agenouiller sur un
lit, elle a attaché mes mains à des cordes suspendues et écarté mes
jambes. J'entendais vraiment qu'il y avait des personnes autour de nous.
Elle a continué à choisir des hommes pour que je les suce ou qu'ils me
prennent, à un ou deux. J'avais beaucoup de plaisir. Je me laissais
complètement aller et porter par ces corps et ces mains sur moi et en moi,
toujours attachée par les poignets avec juste un peu de marge pour écarter
les jambes.
Un homme a enfoncé ses doigts en moi et a commencé à jouer dans mon sexe
d'une façon qui m'a fait chavirer et m'a fait jouir.
Elle me glissa à l'oreille que j'avais trempé le dessus du lit.
J'ai dit "3", non pas parce que j'avais mal, mais parce que le plaisir
que j'avais pris avait été tellement fort que j'avais besoin de
reprendre le contrôle sur mon corps. J'avais envie d'uriner. Je le lui
dis. Elle me dit que c'était normal et que nous allions continuer quand
même. Mais non vraiment, je ne voulais pas.
Alors elle m'a détachée, a écarté les personnes autour de nous et m'a
emmenée les yeux toujours bandés vers la sortie, me guidant avec ses
mains. Je voulais qu'elle enlève le bandeau mais elle ne l'a enlevé
qu'au moment de remonter l'escalier.
Dans la suite de la soirée, bien sûr j'ai dû recroiser certains de ces
hommes. Ils savaient qui j'étais et ce qu'ils m'avaient fait. Pas moi.
Je ne voulais surtout pas le savoir. Pour garder cette impression d'avoir
été livrée dans le pur désir sans visage et sans forme sociale.
Gourmande64
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