Ce matin, je m'offre un petit moment d'extase. Profitant
de ne commencer ma journée que dans l'après midi, je décide
de suivre le conseil susurré amoureusement par mon mari
au moment de son départ : celui de passer une belle matinée
entre les draps, en ne pensant à rien d'autre qu'à mon bien
être.
Allez savoir pourquoi des images de ma jeunesse s'invitent
dans mon esprit alors que je m'étire telle une chatte épanouie.
J'ai 34 ans. Et, ce matin, je remonte le cours du temps
pour me retrouver aux premières semaines de mes 18 ans.
A l'époque, je n'étais pas très délurée et peu ouverte
aux choses du sexe. Pour l'état civil, j'étais devenue majeure.
Mais, dans ma tête, j'étais encore une adolescente et ne
me figurais pas prête à voler de mes propres ailes. Solitaire,
timide et sans doute trop choyée par des parents protecteurs,
je me sentais souvent mal à l'aise avec mon corps. Ce mal-être
perturba pendant un temps mes résultats scolaires et ma
préparation du bac. J'étais pourtant bonne élève d'ordinaire.
Prompts à réagir comme d'habitude, mes parents décidèrent
de m'aider par des cours privés. C'est ainsi que je fis
la connaissance de Maryse, étudiante en lettres, avec qui
se noua, petit à petit, une vraie amitié.
Maryse avait alors 23 ans. Elle était moyenne de taille,
brune, les cheveux mi-longs, une silhouette agréable et
l'essentiel de son charme tenait à un grand sourire très
souvent au rendez-vous. J'étais un peu plus grande qu'elle,
mais comme le vilain petit canard, je me trouvais trop fluette,
dégingandée et bien plus banale que cette jolie fille.
Les cours étaient très plaisants. Très vite, je me sentis
en phase avec Maryse. Elle avait su apprivoiser mon côté
solitaire, le respectant mais aussi m'enjoignant à souvent
m'exprimer, à prendre confiance en moi. Jour après jour,
l'amitié s'installait.
On en vint tout naturellement à se faire quelques confidences.
Oh, rien de bien terrible. Elle voulait savoir comment je
me sentais parmi les autres, si j'avais suivi ses conseils
pour tel exposé et comment j'avais ressenti le regard des
autres sur moi. Ce genre de choses qui, bien que banales,
n'étaient jamais exprimées ouvertement chez moi.
Je me surpris un jour à vouloir lui parler de mon intimité.
J'entendais parfois dans les couloirs du lycée les mots
« plaisir », « caresses », « masturbation ». Je n'étais
pas idiote au point de ne pas savoir comment le sexe se
pratiquait. Mais, je n'avais jamais éprouvé de plaisir dans
des pratiques solitaires, peu nombreuses puisque peu enthousiasmantes.
Et, bien entendu, je n'avais encore jamais connu de garçon.
Pour moi, Maryse était devenue comme une grande soeur.
Et, j'éprouvais tout à coup le besoin d'évoquer le sujet
avec elle. Il me fallut beaucoup de temps avant de me lancer.
Mais, un soir, alors que notre séance de travail était terminée,
je réussis à lui poser la question cruciale : comment une
jeune femme devait se caresser pour réussir à jouir ? Première
fois de ma vie où j'osais dépasser mes propres interdits
!
L'adulte que je suis devenue en frissonne encore. Mes mains
glissent sur mon corps et je me débarrasse promptement des
couvertures et des draps. J'en fais tout autant avec mon
string. J'ai envie de me retrouver nue, comme offerte à
ce doux souvenir.
Maryse fut étonnée de ma question et trouva le moyen de
ne pas vraiment répondre tout de suite. Elle usa d'une pirouette
et ne m'offrit que des banalités que je connaissais déjà.
Mais, deux séances plus tard, elle me fit un don prodigieux
: celui d'un moment dont je me souviens encore.
Mes yeux se ferment à cette évocation. Je sens mes tétons
réagir et se dresser fièrement. Un picotement familier naît
dans mon ventre. Le rythme de ma respiration s'accélère.
Je caresse la courbe de mon sein droit et ma main gauche,
fidèle au conseil alors prodigué par Maryse, se lance sur
le chemin menant à ma grotte intime. Une sorte de pèlerinage
puisant sa source dans le passé.
Je sentis tout de suite que Maryse n'avait pas l'intention
de me donner un cours comme d'habitude. Il est vrai que
ce fut une leçon très particulière. Elle m'annonça qu'elle
avait longuement réfléchi et qu'elle souhaitait répondre
à ma question, flattée de ma confiance en elle. Elle estimait
qu'il n'y avait pas de règles définies et que chaque femme
devait trouver sa façon de faire. Mais, elle voulait bien
qu'on évoque le sujet ensemble. Elle m'interrogea alors
sur la technique que j'employais, me rassura et surtout
décida de me montrer comment elle faisait elle-même. Je
devais juste rester attentive, ne rien dire et ne pas m'approcher.
Il n'était pas question de rapports entre nous mais seulement
d'avoir la chance d'assister à une pratique qui d'ordinaire
se passe de spectateur.
Sans plus attendre, mes doigts traversent les quelques
poils de ma toison épilée. Ils glissent vers mes lèvres
déjà humides. Une fugace mais vivace décharge traverse mon
corps lorsque le contact se fait. Je laisse échapper une
exclamation. Dans quelques minutes, je sais que la maison
retentira de mes petits cris de plaisir.
Prévoyante, Maryse s'était habillée légèrement en évitant
toute provocation et vulgarité. On partageait le même goût
pour les choses simples et elle m'expliqua qu'on pouvait
très bien être sexy et désirable sans pour autant s'habiller
de façon outrancière. Elle portait une petite robe boutonnée
sur le devant. Après avoir pris la précaution de fermer
ma chambre à clé, elle commença par ouvrir un à un ces boutons.
Au début, elle était un peu gênée mais ce n'était rien comparé
à l'embarras que je ressentais. Je me suis recroquevillée
dans un coin de mon lit, face à elle, les genoux ramenés
contre mon menton. Elle sourit en me voyant prendre cette
position un peu puérile. Elle était éblouissante ainsi.
Elle me comprenait, ça se voyait et au-delà du trouble de
la situation, rien n'était malsain ou pervers.
Elle n'enleva pas sa robe, se contentant de l'ouvrir largement.
Dessous, elle portait un joli ensemble coordonné : soutien
gorge bleu orné de petites fleurs jaunes et culotte assortie.
Je découvrais une poitrine ronde, ni trop petite, ni trop
grande. Sans trop savoir pourquoi, je rapprochais en esprit
ses seins de son sourire : malicieux et appétissants.
A mon tour, je souris en me rappelant cette scène. Ma main
droite pétrit maintenant mes seins, passant de l'un à l'autre.
Un doigt s'insinue entre mes lèvres et s'invite à la fête.
Je commence à cambrer mon corps et je bascule la tête sur
le côté pour essayer de capter mon image dans le miroir
voisin. Je me trouve belle dans cette position, certes impudique.
Il y a longtemps que j'ai dépassé mes réticences d'adolescente
face à mon corps devenu celui d'une vraie femme.
Maryse réussit à faire glisser sa culotte par un geste
empreint de délicatesse et de fraîcheur. Elle ne libéra
pas sa poitrine de son soutien gorge et passa directement
aux travaux pratiques de la leçon du jour. Son sexe se dissimulait
sous une toison relativement fournie. L'épilation pubienne
n'était pas encore à la mode, à l'époque. Elle joua d'ailleurs
avec ses poils pendant quelques secondes. Voir ses doigts
se frayer un chemin dans ce petit buisson noir m'excitait
autant que cela me fascinait. Etant particulièrement blonde,
je ne connaissais que l'image d'un abricot peu touffu et
surtout très clair. Elle s'assit dans un fauteuil et ouvrit
les jambes tranquillement.
Je l'admire encore d'avoir su s'offrir de la sorte sans
qu'il y ait une once de vulgarité. J'ouvre les jambes moi
aussi, autant pour mieux me voir dans le miroir que pour
me préparer à ce qui suit. Un doigt ne suffit plus. Un deuxième
le rejoint dans mon antre trempé. Ils s'amusent de concert,
s'écartant l'un l'autre par moments, se pourchassant à d'autres
ou se réunissant dans une union de plaisir.
Ce jour là, Maryse laissa ses gestes parler pour elle.
Elle ne se permit qu'un seul conseil. Elle m'expliqua qu'étant
droitière, elle se savait moins habile de la main gauche.
Mais, justement, elle appréciait que la caresse ne devienne
pas routinière, systématique. Elle préconisait de jouer
sur la maladresse pour sans cesse renouveler son plaisir.
Je l'ai regardée se masturber avec une réelle fascination.
Je trouvais cela très beau. Je me doutais qu'une autre qu'elle
aurait pu gâcher cette expérience et me traumatiser. Là,
il n'en était rien. J'étais aux anges : obnubilée par les
arabesques que dessinaient ses doigts sur sa chatte, excitée
par la situation et reconnaissante envers cette jeune femme
qui livrait une telle part d'elle-même à mon regard.
Les images se bousculent maintenant dans ma tête. Je revis
ce cours privé comme si c'était hier. Mon excitation est
à son comble. Je me fais l'effet d'être une fontaine intarissable.
Je réunis trois doigts pour qu'ils s'assemblent comme un
sexe d'homme gonflé et je commence un va-et-vient qui ne
tarde pas à s'accélérer. Je suis au bord d'un abîme qui
m'appelle : un gouffre de plaisir dans lequel je vais me
perdre. J'aimerais retenir cet instant magique et lui imprimer
l'image de Maryse à l'infini. Mais, la jouissance est plus
forte que moi. Elle s'impose, massive, envahissante, imparable.
Je jouis dans des soubresauts toujours étonnants et je lance
au plafond un cri de victoire et d'abandon. Je suis bien.
Je suis comblée.
Je ne remercierai jamais assez mon amie Maryse de sa compréhension
et de sa confiance. Depuis ce fameux jour, mes plaisirs
solitaires n'ont plus jamais été vains. J'ai appris à connaître
mon corps. Je me suis épanouie à une sexualité belle et
intense. J'ai tout bonnement grandi... mais Maryse fut celle
par qui le bonheur se fraya un chemin à travers ma cuirasse.
Je lui dois beaucoup.
Merci Maryse où que tu sois.
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