TITRE : Sage et Innocente
Catégorie : 
Histoire avec un e inconnu e

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Je m'appelle Sandrine, j'ai 20 ans, et d'après mon chéri je suis la fille la plus jolie qu'il n'ait jamais rencontrée. Personnellement je n'aime pas trop parler de mon physique car il est comme il est, mais il est vrai qu'on me complimente souvent. D'ailleurs lorsque j'étais adolescente, mes parents voulaient absolument me faire participer à tous les concours de miss possibles, mais j'ai toujours refusé en disant que c'est ringard. En fait c'était un prétexte pour cacher ma timidité.

     Et puis je dois avouer que je complexais un peu sur mes petits seins (85b), jusqu'à ce que mon prince charmant me mette dans la tête qu'il vaut mieux des petits seins fermes et adorables que des "grosses mamelles pendantes" comme il dit !

     Sinon j'ai les cheveux longs, cendrés, les yeux verts, et paraît-il un visage de jeune fille sage et innocente. C'est d'ailleurs ce que je suis, car cela fait depuis le lycée que je suis fidèle au seul et unique amour de ma vie, mon tendre et doux Jérôme, qui a fait de moi une femme et me considère comme sa princesse. Je l'aime comme au premier jour, et je me suis promise à lui et et lui ai juré fidélité pour la vie.

     Mais depuis environ un an, j'ai découvert le tchat sur internet, j'ai trouvé cela très amusant et je me suis fait plein de copines virtuelles avec qui on délire comme des folles par écran interposé. Par contre c'est incroyable le nombre de mecs qui vous sautent dessus dès que vous arrivez sur un salon de discussion. Et la plupart du temps ça vole bas, ça commence par "asv" ou carrément par "tu suces ?", à croire qu'il n'y a que des blaireaux sur le net. Mais je ne m'embête pas avec ce genre de rigolos, je les ignore et je discute avec mes copines. L'une d'elle, Emilie, est devenue ma confidente et on se raconte nos vies amoureuses. Elle est plus âgée que moi avec ses 25 ans, et trouve cela exceptionnel que je n'ai jamais profité de mon physique pour prendre du bon temps avec plein de mecs, préférant me donner à mon seul et unique amour.

     Avec Emilie, on n'a pas de tabous, on parle de tout et même de nos vies sexuelles. Mais elle trouve que la mienne est bien limitée, au point de m'encourager à vivre d'autres aventures pour découvrir de nouveaux plaisirs. Seulement voilà moi je suis une romantique, mon histoire d'amour avec Jérôme est tellement belle que pour rien au monde je ne voudrais la gâcher à cause d'une histoire de sexe.

     Pourtant, au printemps dernier, un tchateur au pseudo révélateur "Prince-charmant" m'a abordée sur le salon de discussion avec beaucoup plus de tact et de galanterie que les autres. Très poli, il a commencé par se présenter et on a discuté longuement de musique, de cinéma, et même de philosophie.

     Il s'appelle Bruno, 30 ans, prof d'histoire dans un collège à une cinquantaine de kilomètres de chez moi. Cultivé et charmant, cela ne l'a pas dérangé lorsque je lui ai dit que j'ai un homme dans ma vie et que je suis fidèle. Il était heureux de faire ma connaissance et de discuter avec moi car il me trouvait sympa et intelligente. Puis lorsque je lui ai envoyé ma photo par email il a rajouté que je suis très jolie et que mon sourire le fait craquer.

     Ainsi, jour après jour, en fin d'après-midi, pendant que mon Jérôme étai encore au travail jusqu'à 19 heures, nous nous sommes retrouvés avec Bruno à tapoter sur nos claviers pour discuter de tout et de rien, le courant passait très bien, mais on avait défini clairement que ça n'irait jamais plus loin. Avec le temps il m'inspirait de plus en plus confiance, à tel point qu'il a réussi à percer quelques-uns de mes secrets les plus intimes, pour en conclure lui aussi que ma vie amoureuse est exemplaire, mais qu'à l'inverse ma vie sexuelle était bien morne et limitée.

     En juillet et août dernier, on pouvait discuter ainsi toute la journée puisqu'il était en vacances. J'en suis arrivée à être chaque soir impatiente de retrouver mon confident le lendemain. Quelque chose me disait que cet homme avait beaucoup à m'apprendre sur la vie.

     Puis le mercredi 25 août, alors qu'on était totalement sur la même longueur d'ondes, Bruno en a profité pour se montrer plus entreprenant…Malgré notre accord, il m'a proposé de le rejoindre le samedi soir suivant dans une discothèque branchée près de chez moi. Je lui ai répondu que je n'oserais pas passer une nuit en boîte sans mon amoureux, alors il m'a assuré que je pouvais emmener Jérôme sans problème, et qu'il n'y aurait aucun quiproquo, mais que je devais bien évidemment garder le silence sur notre relation virtuelle.

     Je ne savais même pas à quoi ressemblait Bruno car je ne lui avait jamais demandé de photo, mais j'avais la possibilité de rencontrer quelqu'un que je considérais plus qu'un simple ami après les heures et les heures qu'on avait passé à tchater presque tous les jours depuis plusieurs mois. J'en ai eu des frissons dans tout le corps.

     Bien sûr j'en ai parlé à Emilie, et comme je m'y attendais un peu elle m'a juste dit "fonce, Sandrine, fonce, obéis à tes pulsions et ne te pose pas de questions !".

     Pour moi il n'était toutefois pas question de tromper l'homme de ma vie, mais je tremblais d'excitation devant la proposition de Bruno. L'accepter c'était comme entrer pour la première fois dans un manège à sensations sans savoir ce qui m'attendait.

     Je ne pouvais pas refuser…

     Ce fut facile de convaincre Jérome, car nous avions déjà passé plusieurs nuits de rêve dans cette discothèque house/techno de réputation "chaude", fréquentée par des homos et lesbiennes qui mettent une ambiance particulière mais très conviviale.

     Comment vous décrire les sensations qui parcouraient mon corps et mon esprit toute la journée de ce samedi en ne sachant pas ce qu'allait me réserver la nuit ? Une sorte de mélange de crainte et d'excitation que je m'efforçais tant bien que mal de dissimuler à Jérome.

     Bien sûr je pris un soin tout particulier au choix de ma tenue vestimentaire, en optant pour une petite robe blanche à volants, très courte et très légère, d'un tissu si fin qu'il masquait à peine mon string en blanc à dentelles et le soutien-gorge assorti. Mais il est de coutume au Yalta (c'est le nom de la discothèque) d'être court-vêtue, et toute en blanc je passerais même plutôt pour une jeune fille pure et innocente à côté des nombreuses gogo-danseuses et autres clientes habituées qui s'y déhanchent en tenues sexy et provocantes.

     Un peu inquiète de l'effet des lumières ultra-violettes, je décidai même pour la première fois de m'épiler intégralement afin de ne pas risquer d'exhiber malgré moi un triangle sombre par transparence sous ma robe. Je savais que si mon Jérôme s'en apercevait cela ne lui déplairait pas, bien au contraire, car je crois savoir qu'il fantasme là-dessus, mais je n'avais jamais osé le faire auparavant. Décidément cet inconnu de Bruno dont je ne connais quasiment que le prénom me fait faire des choses auxquelles je n'aurais jamais osé penser avant !

     Vers minuit arriva le moment à la fois attendu et redouté du départ. Jérôme était tout joyeux de retourner au Yalta après environ un an de disette. En arrivant sur place et nous garant sur le parking on entendait déjà les boum-boum langoureux et entraînants, qui faisaient monter une certaine excitation en moi.

     Enfin nous entrons dans la salle principale et sommes de suite envahis par ce grandiose mélange de lumières, de musique, de vibrations, de strass et de paillettes, tout pour inciter à la danse et la fête. Jérôme me fait un sourire radieux, suivi d'un bisou sur la joue, puis me prend par la main, et m'entraine illico vers le milieu de la salle. Ici tout le monde danse partout, sur la piste comme autour du bar, même sur le bar, et sur les nombreux podiums. De toutes façons il y a des gros haut-parleurs partout qui empêchent toute discussion autre que corporelle.

     Sur le coup j'en oublie que je suis ici à la demande de Bruno, et je me laisse guider par mon Jérôme, qui nous fait monter sur un podium, et sans le moindre échauffement nous commençons à nous trémousser avec joie sur les rythmes endiablés.

     J'ai bien fait de prendre soin de ma toilette car les quelques hommes qui affluent maintenant sous notre podium doivent avoir une vue imprenable de mon intimité. Qu'à cela ne tienne, Jérôme et moi sommes là officiellement pour nous amuser, alors je laisse ma timidité de côté et je me déhanche aussi sensuellement que je le peux.

     Soudain je réalise que Bruno m'a probablement déjà repérée, qu'il est peut-être même l'un de ces garçons cherchant à apercevoir les secrets qui se cachent sous ma robe virevoltante, et mon cœur s'emballe à cette idée.

     Mais une heure passe ainsi pendant laquelle je me sens quasiment nue, offerte aux regards de tous, alors que Jérôme a sauté sur un autre podium et qu'on danse ainsi chacun de notre côté en s'échangeant quelques regards et sourires complices.

     La soif aidant, je fais signe à mon chéri que je vais boire un verre, il me répond par un oui de la tête et qu'il reste sur son podium, apparemment trop bien lancé dans son trip techno.

     Arrivée au bar, je commande un whisky-coca, et j'ai à peine le temps d'y tremper mes lèvres qu'un beau jeune homme m'aborde et me crie à l'oreille (car comme dit plus haut ici on ne peut quasiment pas parler tellement la musique est forte partout) : "tu danses ?".

     Est-ce Bruno ? Après un temps d'hésitation je me dis que ça ne doit pas être lui car il ne me proposerait pas d'aller danser sachant que mon amoureux est là. Je réponds donc par la négative et le jeune homme n'insiste pas, il s'en va. Mais avec l'état d'excitation dans lequel je suis depuis toute la journée, j'en viens presque à regretter mon refus et de le voir s'éloigner.

     Une voix me crie alors dans ma tête "Mon Dieu Sandrine à quoi penses-tu ? Honte à toi !". Mais je revois toutes ces heures, ces jours, ces mois passés à discuter avec ce charmant inconnu, je sais que c'est grâce à lui que je suis là, et qu'il est probablement près de moi à m'observer. Mon coeur en palpite et je sens une chaleur humide s'installer entre mes cuisses. L'ambiance et l'alcool aidant, je laisse de côté ma morale de jeune écolière sortie du pensionnat, après tout je suis là pour m'amuser et je tremble d'excitation à l'idée de ce qui pourrait m'arriver.

     C'est alors qu'en reprenant mon verre posé sur le comptoir, j'écarquille les yeux en voyant un petit billet glissé en-dessous. Qui donc a pu le mettre là à mon insu ? Qu'importe, je m'empresse de le déplier et de le lire : "Enferme-toi dans la dernière cabine des toilettes des filles."

     A ce moment précis je me sens soudain tellement fébrile que j'ai l'impression que mes jambes vont me lâcher et que je vais m'évanouir. Je regarde encore autour de moi dans l'espoir de voir l'auteur de ce mot, mais en vain. Je jette un œil vers la piste pour constater que Jérôme est plus que jamais occupé à se défouler sur les basses techno, puis je me tourne vers les toilettes.

     "Allez Sandrine, tu es une grande fille maintenant, sois courageuse, ça serait trop bête de renoncer aussi près du but."

     C'est ainsi qu'une minute plus tard je me retrouve enfermée dans la dernière cabine des toilettes, tremblante comme une feuille, mais plus que jamais excitée au point que je m'attends à sentir couler une ou deux gouttes sur mes cuisses.

     Puis à ma surprise je vois un trou de 3 ou 4 centimètres de diamètre dans la cloison du côté droit de la cabine, à environ un mètre de hauteur. Si j'ai le sens de l'orientation, il donne sur les toilettes des garçons. Peut-être est-ce par là que je vais découvrir pour la première fois mon charmant inconnu ? J'ose me pencher en avant pour y jeter un oeil, mais n'y vois que du noir.

     Finalement je m'assois sur la cuvette fermée et j'attends patiemment. Toujours partagée entre crainte et excitation, les secondes me semblent des heures, mais aussi des… secondes !

     Et soudain l'impensable se produit.

     Je suis doublement choquée lorsque du trou dans la cloison je vois tout d'abord sortir un énorme sexe raide et tendu vers moi. Et ensuite en constatant qu'il est noir…

     Oui, j'ai beau me frotter les yeux et me pincer, mais je ne suis pas dans un rêve. Alors que mon chéri se défoule sur la piste de danse, je suis enfermée dans une cabine des toilettes, d'un trou dans la cloison vient d'apparaître le sexe d'un homme de couleur, et voyant la taille de l'engin je constate que leur réputation n'est pas usurpée.

     J'étais à mille lieues d'imaginer que Bruno est black, on n'avait jamais parlé de son physique, et ma surprise est proportionnelle à la taille de son sexe dressé devant moi.

     Alors que mon charmant inconnu est là juste derrière cette cloison à attendre, je me rends compte que la balle est dans mon camp. C'est maintenant à moi de décider si oui ou non il va se passer quelque chose. Bruno ne va pas rester ainsi éternellement. En quelques secondes je revois défiler les centaines d'heures de nos merveilleuses conversations sur internet.

     Mais je ne veux pas trahir la confiance de mon Jérôme. Il est si doux et si tendre avec moi, et je lui ai juré fidélité pour la vie. Mon Dieu c'est horrible de se retrouver devant un tel dilemme.

     Que faire ? Je ne peux gâcher ce moment unique qui est comme un aboutissement de plusieurs mois. Plus de préliminaires, Bruno est juste là derrière cette paroi, m'offrant juste son sexe dont la taille rendrait folle n'importe quelle fille, et je n'ai que quelques instants pour me décider. Une fellation ? Là, tout de suite, sans même connaître son visage, son regard ? Est-ce que je trompe Jérôme en faisant une fellation à un inconnu ? Et puis que vais-je faire s'il éjacule ? Jérôme a toujours éjaculé entre mes cuisses, ou parfois sur mon ventre, même sur mes seins, mais là, dans cette situation précise, que va-t-il se passer au moment de son orgasme ?

     Mille questions qui m'envahissent l'esprit en quelques secondes. Je repense alors à Emilie "fonce, Sandrine, fonce, obéis à tes pulsions et ne te pose pas de questions !".

     Submergée par trop d'émotions, je crois soudain m'évanouir. Mais en fait c'est à genoux que je tombe devant ce sexe qui n'attend plus que j'arrête de me poser des questions et que je me décide enfin à agir…

     Environ une demi-heure plus tard, je me retrouve à nouveau sur la piste de danse, mais mon esprit est définitivement ailleurs. Jérôme ne semble pas avoir vu le temps passer, il est toujours entrain de se dandiner sur les podiums, et lorsque je le rejoins nous commençons à nous frotter sensuellement l'un à l'autre.

     Jamais de ma vie je n'oublierai les minutes passées dans cette cabine. Je m'y vois encore, mon cœur bat toujours la chamade, et je sens que je pourrais essorrer ma petite culotte tellement elle est trempée.

     Après quelques instants à nous allumer mutuellement, Jérôme et moi décidons d'un air complice de quitter les lieux et de nous précipiter dans la voiture.

     Mais pas moyen de démarrer pour aller ailleurs, nous sommes tellement excités tous les deux que nous montons directement à l'arrière et que nous faisons l'amour comme des bêtes. J'ai toutefois pris l'initiative de me mettre à quatre pattes, lui derrière, afin qu'il ne puisse pas m'embrasser...

     … de crainte qu'il ne remarque le goût âcre et salé imprégné dans ma bouche…

     Puis, après un orgasme inoubliable, nous rentrons chez nous vers quatre heures du matin. Je n'ai rien bu ni mangé depuis ce moment magique dans les toilettes du Yalta, et je décide même de ne pas me brosser les dents, afin de garder dans ma bouche le goût du précieux souvenir de cette nuit au moins jusqu'à demain.

     Impossible toutefois de trouver le sommeil. Alors lorsque Jérôme s'endort, je m'empresse de rejoindre l'ordinateur et de me connecter à internet en espérant y retrouver mon charmant prince noir.

     Par chance, il est là, il m'attend.

     Et voici notre conversation :

      mon charmant prince noir ! Tu es là ! Comme je suis heureuse :-)
      hello ma puce ! Hummmmmmm je t'ai trouvée incroyablement belle cette nuit !
      mais pourquoi "prince noir" ?
      j'en ai vu suffisamment pour le savoir hihihihi ;-)
      ça devait être un effet des lumières alors ! Parce que quand tu étais au bar et que je t'ai demandé de danser avec moi tu as gentiment refusé, puis tu t'es longtemps absentée aux toilettes !

     Après avoir réalisé le sens de cette phrase, je reste pétrifiée sur ma chaise pendant de longues minutes. Ce n'était donc pas le sexe de Bruno que j'ai…

      ma princesse ? Tu es là ?

     Je reste paralysée par le choc de chacun des battements de mon cœur.

     Instinctivement je passe ma langue sur mes lèvres, puis dans ma bouche, ramassant les dernières saveurs de l'inconnu noir, et je ferme les yeux.

     Je n'oublierai jamais cette nuit.

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