TITRE : Les fenêtres d'en face
Catégorie : 
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François regarda sa montre : 11h45. A cette heure là ce devait être ses parents qui sonnaient à la porte. Depuis deux ans qu'il habitait dans cet appartement le rituel était immuable. Un samedi sur deux il allait déjeuner chez ses parents et en profitait pour leur amener son linge sale. Le samedi suivant ils venaient déjeuner chez lui et lui ramenaient son linge lavé, repassé et plié. Son père faisait de temps en temps allusion à l'acquisition d'une machine à laver mais François repoussait l'idée en arguant de l'exiguïté de son logement. Sa mère, quant à elle, était bien heureuse d'effectuer cette corvée pour son fils unique, sachant parfaitement que la rupture de cette obligation provoquerait inévitablement un espacement de ses visites. Le linge sale était le lien qui lui permettait de voir son fils toutes les semaines.

Le jeune homme se dirigea vers la porte en maugréant. Il était bien content de trouver ses vêtements propres et surtout repassés, corvée qu'il avait en horreur, mais il se serait bien passé de devoir préparer un repas pour trois tous les quinze jours. Mais c'était devenu une habitude et la rompre aurait sûrement froissé sa maman. Il fit donc entrer ses visiteurs et les débarrassa de la corbeille emplie à ras bord. Après les remerciements de circonstance, il les installa dans le canapé, sa dernière acquisition, qui lui avait coûté plus cher qu'un lave-linge, ce que son père ne manqua pas de relever. L'apéritif servi, sa maman commença à lui rapporter tous les derniers potins du village.

- Dis donc, tu es au courant pour Laurent ? , lui demanda t'elle sur un ton innocent.

- Non, qu'est ce qui se passe avec Laurent ?

- Et bien, il s'est trouvé une copine ! On l'a vu dimanche dernier, c'est un joli brin de fille ! Il parait que c'est sérieux, ses parents nous ont dit qu'ils parlaient de fiançailles !

La tuile, pensa François. Laurent, c'était son copain depuis l'école primaire. Ils avaient été inséparables durant toute leur scolarité, on ne voyait jamais l'un sans l'autre. Puis ils avaient pris des chemins différents à cause de leur choix d'études supérieures. Laurent était parti à Paris, où il était resté une fois son diplôme en poche. Aujourd'hui les deux amis n'avaient plus de relations. Mais Laurent avait toujours été le point de comparaison, une sorte de modèle pour la maman de François. Laurent était bon à l'école, aussi bien en maths qu'en sport, il avait eu plus de flirt, il se conduisait toujours en bon garçon, il avait intégré une école prestigieuse après sa prépa alors que François était allé en fac. Au début, cela avait provoqué un climat de saine émulation entre les deux garçons. Puis au fur et à mesure des années et de la supériorité grandissante de Laurent, la comparaison était devenue pesante pour François. Et voilà que maintenant, même à distance, il faisait revenir sur le tapis la question du célibat du jeune homme !

Ah, ce célibat ! C'était le sujet de préoccupation majeur de sa mère. Combien de fois lui avait elle demandé quand il se déciderait à se marier ! A vingt-cinq ans, François menait une vie de célibataire heureux. Il plaisait aux filles, il en profitait, et il n'avait aucune envie de s'établir pour l'instant. De toute façon il n'avait pas encore rencontré la femme avec qui il aurait envie de passer sa vie. Mais il ne la cherchait pas non plus. Il choisissait plutôt des cibles « faciles », dont il était sûr qu'il n'aurait aucun mal à se débarrasser. D'ailleurs, autant il était bon dans la drague d'un soir, autant il se sentait mal à l'aise pour faire une cour sérieuse. Et, supposant que ses parents n'apprécieraient pas le genre de fille qu'il amenait dans son lit, il avait résolu de ne leur en présenter aucune. Tant et si bien qu'ils supposaient que leur fils était un cœur désespérément solitaire, ce qui inquiétait sa génitrice. François décida de ne pas entrer dans une énième discussion à ce sujet. Il coupa court en se félicitant pour son ami et servit aussitôt le repas.

Une fois que ses visiteurs furent partis, il décida d'aller faire un tour en ville pour se changer les idées. Il aimait ses parents mais franchement, des fois, ils le « gonflaient ». Il traîna donc dans différents magasins, faisant ses emplettes alimentaires hebdomadaires, et alla s'offrir une bière dans son café favori. Il y rencontra quelques copains avec qui il décida de passer la soirée. Il ne rentra chez lui qu'en fin de soirée.

La nuit était tombée, la pleine lune éclairait l'appartement d'une lueur blafarde. Comme souvent après ses sorties nocturnes plus ou moins arrosées, il n'alluma pas la lumière pour laisser ses yeux rougis se reposer. En se dirigeant vers sa chambre il aperçut la corbeille de linge, attendant sagement là où il l'avait posée qu'il la vide. Il prit son courage à deux mains et décida de ranger le linge dans son placard, motivé principalement par le fait qu'il n'avait plus un sous-vêtement propre pour le lendemain.

Le placard était contigu à la baie vitrée qui offrait une large vue sur l'appartement d'en face. Cet appartement était aménagé sous le toit d'une petite maison de ville, que l'appartement de François surplombait d'un étage. Les deux velux qui ornaient le toit avaient toujours été obturés par un rideau opaque, de telle sorte que le jeune homme n'avait aucune idée des pièces qu'ils éclairaient.

Mais ce soir, tout en rangeant son linge, il regarda par la fenêtre. Et ce qu'il vit lui fit l'effet d'un coup de poing dans le ventre. Là, sous ses yeux, à travers un des velux éclairés, une superbe jeune femme nue lui apparut !

Son premier réflexe fut de se plaquer contre le mur pour ne pas être vu. Puis il risqua prudemment un léger mouvement de la tête pour voir à nouveau l'apparition. La femme était debout, entièrement nue, se découpant parfaitement dans l'encadrement du châssis de toit. Sa tête n'était pas visible, la fenêtre s'arrêtait aux épaules. François fut rassuré, elle ne pouvait donc pas le voir. Il put la regarder tout à loisir plus en détail.

La silhouette était mince, la taille fine, les seins hauts se tenaient parfaitement sans l'aide d'aucun artifice, les aréoles étaient larges et foncées, les tétons dressés en oblique, le triangle noir du pubis se dessinait nettement sur la peau blanche du ventre et des cuisses longues et musclées. L'ensemble était bandant, vraiment bandant ! Le jeune homme sentit son sexe se rappeler à son bon souvenir.

En élargissant son champ de vision, il remarqua que les murs derrière elle étaient recouverts de faïence blanche. La blancheur du fond faisait ressortir la couleur chair de ce corps sublime. Il vit tout à coup de l'eau ruisseler sur le corps. Elle prenait sa douche ! Cette pièce était la salle de bain ! Quelque chose attira l'œil de François. Il tourna la tête et vit que le deuxième velux venait de s'allumer. Il y avait donc quelqu'un d'autre dans l'appartement. Son cœur se mit à battre plus fort. Et si c'était une autre fille ? Si la créature superbe qu'il contemplait une seconde auparavant était étudiante et qu'elle soit en colocation avec une amie ? Et si l'amie allait prendre sa douche à son tour ? Et si toutes les deux étaient un peu plus que des amies ? Il banda un peu plus fort en imaginant le spectacle que les deux filles pourraient lui offrir.

Il regarda attentivement ce qu'il découvrit être le salon. Une ombre se projeta furtivement dans la pièce. Puis une lumière bleutée se diffusa progressivement, augmentant rapidement d'intensité. On avait allumé la télé. D'où il était il ne pouvait la voir. Mais il distinguait parfaitement le dossier du canapé, qu'il imagina être disposé devant. Pendant une fraction de seconde la lumière bleue fut masquée par la personne qui passait devant l'écran puis une silhouette vint s'affaler sur le canapé. L'observateur n'en voyait que le haut du crâne, de dos. La tête se tourna de profil, et le sang de François se glaça ! Laurent ! C'était Laurent !

Il se plaqua à nouveau contre le mur, et regarda la salle de bains. Et zut ! Un épais rideau de buée tapissait maintenant le velux, lui laissant juste deviner la tache plus sombre du corps sur le fond blanc. Il essaya de calmer les battements de son cœur et tenta de raisonner logiquement. Voyons, que savait il ? Laurent avait une petite amie, d'accord. La preuve venait de lui en être donnée. Il était censé habiter à Paris or il était là, dans l'appartement d'en face. Pourquoi n'en avait il rien dit à ses parents quand ils s'étaient rencontré la semaine dernière ? Aurait il déménagé secrètement ? Ou alors... Ses parents lui avaient dit l'avoir vu, peut être ne l'ont-ils en effet que vu et ne lui ont pas parlé. Cela expliquerait à la fois que ses parents n'étaient pas avertis de son déménagement, et que Laurent n'ait pas connaissance de son adresse, et donc du fait qu'ils étaient voisins.

Il ne faut surtout pas qu'il l'apprenne, du moins pas tout de suite, pensa François. Tant qu'il ignore que j'ai une vue imprenable sur sa salle de bains, je pourrai continuer à me rincer l'œil ! Oui mais pour ça, il faut qu'ils pensent tous les deux que l'appartement est inhabité, par moi ou par un autre. Donc il ne faut pas que mes pièces soient éclairées le soir quand ils sont là. François frémit par avance du spectacle de cette jeune femme nue que son stratagème lui permettrait d'admirer. Puis immédiatement un sentiment de honte l'envahit. Comment, tu deviens un voyeur ?! N'as-tu pas honte de t'abaisser à de si viles pratiques ? , lui souffla sa conscience. Le bien et le mal, la morale et l'envie, le respectable et le désirable se mirent à s'opposer dans son esprit.

Il était en pleine tempête spirituelle quand un mouvement lui attira l'œil à nouveau. La lumière de la salle de bains venait de s'éteindre. Quelques secondes plus tard, la naïade apparut dans le salon, seulement vêtue d'une longue serviette blanche nouée au-dessus des seins. Elle alla s'accouder sur le dossier du canapé, juste derrière son fiancé. Les mouvements de sa tête indiquaient que la conversation s'était engagée. Ses avant-bras, jusqu'à présent bien en évidence sur le haut du dossier, glissèrent vers la banquette. La jeune femme se pencha pour poser sa joue sur celle de Laurent. Puis elle se redressa, brandissant victorieusement la chemise de son homme, qu'elle jeta au loin telle une strip-teaseuse en plein numéro.

Brusquement elle se retourna, face à François. Il se recula un peu plus dans la pénombre. Elle s'avança et vint coller son visage contre la vitre, la main en visière. Pour la première fois il vit son visage. Mon dieu, qu'elle est belle ! pensa t'il. Les traits étaient fins, la peau semblait d'une douceur infinie, les cheveux ondulés mi-longs encadraient l'ovale du visage, le présentant comme un joyau dans un écrin. L'ensemble dégageait une impression de douceur, à laquelle François se serait bien immédiatement abandonné. La jeune femme, après avoir scruté l'extérieur, et vérifié qu'il n'y avait aucun signe de vie dehors, se retourna. Elle se dirigea vers le canapé, d'où Laurent n'avait pas bougé. Elle dénoua sa serviette et la laissa glisser au sol. Son cul, délicieusement charnu, rond et ferme, posé sur de longues jambes fines, apparut aux yeux du jeune homme. Il sentit sa queue gonfler de nouveau.

Elle alla reprendre sa position précédente, penchée sur son homme par-dessus le dossier. Elle exposait ainsi son cul à la vue de François, qui regretta de ne pas avoir de jumelles ou de caméra pour pouvoir en faire un gros plan. La lumière, sûrement une lampe sur pied posée quelque part derrière la jeune femme, l'éclairait de trois quarts arrière, mettant ainsi encore plus en relief les collines de chair de ses fesses. Elle laissait dans l'ombre l'espace entre ses cuisses, de telle sorte que François ne put déterminer si le noir qu'il y voyait était du à l'absence d'éclairage ou bien plutôt à la sombre toison fournie qu'il avait vue sous la douche. Il se plut à imaginer que la deuxième solution était la bonne et qu'elle lui dévoilait en toute confiance son intimité.

Laurent se leva et vint se placer à côté d'elle. Les mains de la jeune femme, qu'il n'avait pu voir, n'étaient pas restées inactives, car il constata qu'en plus d'être torse nu, son pantalon était déboutonné. Sa compagne acheva ce qu'elle avait commencé, et le pantalon alla rejoindre la chemise dans un coin du salon inaccessible à la vue de François. Elle s'agenouilla alors devant Laurent, vêtu seulement de son caleçon. Elle se mit à frotter ses joues contre le bassin de son fiancé, lentement, allant d'une hanche à l'autre en passant par l'endroit où les cuisses se rejoignent. Rien que d'imaginer cette caresse sur son propre corps provoqua une érection à François.

Elle recula sa tête et le voyeur put constater que son ami avait eu la même réaction que lui. Le tissu du caleçon était tendu vers le visage de la fille. Alors, tout doucement, très précautionneusement, comme si elle déballait un cadeau fragile et précieux, elle fit glisser le caleçon sur les chevilles. Le sexe en érection apparut, fièrement dressé, raide de désir pour cette jeune femme si enviable. Elle approcha ses lèvres des couilles du jeune homme, et se mit à donner des petits coups de langue, appuyés, appliqués, qui en disaient long sur le plaisir qu'elle prenait à cette pratique. Sa langue remonta le long de la queue, dont il sembla à l'observateur qu'elle avait gagné en volume, et engloutit le gland dans sa bouche. François n'y tenait plus, il dut libérer sa propre queue du carcan de tissu qui la comprimait et l'enveloppa de sa main.

La tête de la jeune femme allait et venait sur le membre de son amant, l'embouchant profondément jusqu'à sa gorge puis la libérant pour venir en agacer le bout de petits coups de langue pointue. Ce traitement semblait convenir à Laurent, qui avait basculé la tête en arrière. Brusquement il la repoussa des mains et la fit se relever. Il lui prit les bras et la conduisit à reprendre sa position du début, accoudée au canapé. Il vint se placer derrière elle. La main droite de la fille quitta le canapé pour venir se glisser entre ses jambes. François comprit qu'elle attrapait la queue de Laurent, pour l'amener dans un fourreau encore plus chaud et plus humide que sa bouche. La femme se cambra d'un coup quand l'homme donna un vigoureux coup de rein. François imagina la douceur d'un vagin autour de son sexe, la chaude humidité d'une femme qui l'enveloppait, et sa main s'activa de plus belle.

Il ne résista pas longtemps au traitement qu'il s'infligeait. Le spectacle qui se déroulait sous ses yeux augmentait l'intensité de sa masturbation, et il jouit dans un cri qu'il étouffa tant bien que mal. Les deux amants, un étage plus bas, s'activaient toujours. Laurent accéléra brusquement son mouvement puis se raidit, les mains serrées sur les hanches de sa partenaire. Quelques instants plus tard les corps se séparèrent puis se réunirent face à face dans un tendre baiser. Ils sortirent du champ de vision de François, et la lumière s'éteint. Elle se ralluma quelques secondes plus tard dans la salle de bains. La jeune femme réapparut dans la douche. Elle procéda à une toilette intime, se sécha puis sortit de la pièce en fermant la lumière.

François resta encore quelques instants à son poste d'observation pour vérifier que les deux amants étaient aller se coucher. La chambre devait donner de l'autre côté, aucun espoir donc d'apercevoir quelque chose dans cette pièce. Il alla se coucher à son tour. Les pensées se bousculaient dans son esprit, et il eut bien du mal à trouver le sommeil. Tôt ou tard Laurent découvrirait que son ami habitait en face de chez lui. Fallait il devancer l'appel et provoquer une rencontre « fortuite » dans la rue ? Ou bien profiter de la situation tant qu'elle durerait ?...

Au matin, sa résolution était prise. Les sentiments qu'il avait éprouvé durant sa séance de voyeurisme, ce plaisir malsain, l'avaient excité au plus haut point. En y réfléchissant, il s'aperçut qu'il n'avait pas atteint ce degré d'érotisme depuis son dépucelage, depuis la première fois où il avait vu un sexe féminin, blotti et ouvert entre les cuisses écartées de la jolie jeune fille qui était sa petite amie à l'époque. Il décida donc de continuer comme la veille au soir, et advienne que pourra !

Il prit bien soin en se levant de ne pas apparaître devant ses fenêtres. A sa grande déception le couple était déjà levé et toiletté. Aucun signe de vie dans l'appartement d'en face, ils avaient du sortir. Pas étonnant, un coup d'œil à la pendule lui indiqua qu'il était onze heure et demi ! La journée lui parut très longue. Il pensait sans arrêt au spectacle qui peut-être s'offrirait à lui ce soir, une fois la nuit tombée. Il sortit en ville pour tuer le temps, flânant dans les rues qu'il connaissait par cœur en essayant de se changer les idées.

Puis brusquement une idée lui vint. Un caméscope ! Il ressentit le besoin impérieux d'acheter un caméscope. Avec un tel appareil il pourrait faire des zooms, et bien sur enregistrer ce qu'il verrait. Il mit son idée à exécution, et heure après il ressortait d'une grande surface avec son achat sous le bras.

Quand il rentra chez lui le jour était encore haut. Avec mille précautions pour ne pas être vu il jeta un coup d'œil en contrebas. Il ne vit personne mais il remarqua immédiatement que la disposition du salon avait changé. Le canapé, qui lui tournait le dos, était maintenant aligné dans l'axe de la fenêtre. Les meubles avaient du être posés un peu n'importe où par les déménageurs et le sens féminin de l'ordre et de l'harmonie avait du rectifié le tir.

François décida de profiter de l'absence de ses voisins pour tester sa nouvelle acquisition. Il prit soin de recouvrir d'un adhésif la petite diode rouge qui s'allumait lors de l'enregistrement. Il chercha le meilleur angle de prise de vue et installa la caméra sur son trépied, devant lequel il posa une plante verte pour le dissimuler. Avec le zoom il arriva à distinguer le grain du tissu du canapé. Il se dit que c'était suffisant pour lui révéler le genre de détails qu'il cherchait à voir. Il vérifia que la cassette était bien en place puis dîna rapidement.

Il se mit alors à attendre le retour de son vieil ami et de sa jolie fiancée.


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