Anne a compris qu'il faudra aller Avenue des
Platanes. Qu’est-ce que ce salaud d’André a encore imaginé
?
- Bon, dit-elle au taxi, faut y aller.
- Ok, dit Abdel, mais vous êtes vraiment sûre de vouloir
y aller ? Vous avez été réglo avec moi, je me mêle sans
doute de choses qui ne me regardent pas mais le quartier
n’a pas bonne réputation.
- Non, dit elle, je dois y aller, je dois absolument y aller.
Abdel ne discute pas. Prudemment, il se fait déjà payer
la course. Il ne va pas s’attarder dans le quartier, ça
c’est sûr. La nuit est maintenant tombée, le taxi s’engage
dans l’Avenue des Platanes. C’est pas des plus joyeux. La
route n’est pas terminée et les deux côtés de l’avenue sont
bordées d’immeubles en construction.
- Toujours décidée Madame ?
- Oui, je n’ai pas le choix de toute façon.
Dans l’obscurité, Abdel remarque une faible lueur blanchâtre
au bord de la chaussée, quelqu’un est là et tient une lampe
de chantier, il attend visiblement quelqu’un. On doit être
arrivé se dit Abdel.
- Madame... On y est ! Toujours d’accord ?
- Oui, oui ! Et merci. Merci pour tout ! Malgré tout, c’était
spécial mais très bien.
Merci Madame, dit Abdel, un peu étonné par ce compliment
tout à fait inattendu. Arrivé à hauteur de l’homme, Abdel
s’arrête juste le temps de débarquer sa curieuse passagère.
À la descente du taxi, Anne se fait accueillir par un grand
noir inexpressif, à l’air complètement abruti. À la main,
il porte une lampe de chantier : néon dessous, projecteur
devant, fort pratique pour circuler sur ce terrain en construction.
Sans un mot, il la guide vers un préfabriqué de chantier
un peu à part des autres et mieux entretenu ; le local des
cadres très certainement. Toujours sans un mot, le noir
la conduit jusque devant la porte. Là, il toque et il la
laisse avec pour tout commentaire un ironique :
- À tantôt M'dame !
La porte s’ouvre, un homme d’une quarantaine d’années, bien
de sa personne, apparaît sur le seuil.
- Ah ! Je vois, vous êtes sûrement envoyée par l’agence,
dit-il avec un ton plein de mépris. Vous êtes un peu en
avance, mais ça ne fait rien, entrez je vous en prie. Moi,
je ne fais pas partie de l’agence, je prête mes locaux,
c’est tout.
Suivez-moi, je vais vous conduire à la loge des artistes,
dit-il non sans une sérieuse ironie.
Anne est morte de honte : le taxi, son tailleur et sa voilette
maculés de sperme, ce con de noir et ce péteux qui se permet
d’ironiser sur sa situation. L’homme la conduit dans une
fort agréable pièce, qui visiblement sert à la fois de pièce
de travail et de salle de réunion. Dans la pièce, une jeune
femme fort distinguée et fort élégament vêtue attend, bien
installée dans un confortable fauteuil de direction.
- Barbara, dit l’homme en la désignant. C’est la représentante
locale de l’Agence.
- Mais quelle Agence ? Dit Anne.
- L’agence "Horizons nouveaux-Sensations Nouvelles", dit
Barbara, à quoi vous attendiez-vous donc ? Suivez-moi je
vous prie, nous allons vous débarrassez du foutre qui vous
couvre.
Anne la suit sans discuter dans une pièce de douche attenante.
Qu’une femme d’une telle classe puisse parler si crûment
de foutre sortait de son schéma logique.
- Déshabillez-vous, prenez une douche, j’arrange votre robe.
Dans un quart d’heure, il n’y paraîtra plus, nous avons
l’habitude de ce genre de chose ici, rassurez-vous.
Anne se déshabille, elle a tôt fait de quitter son tailleur
et c’est en soutien et porte-jarretelles sans slip qu’elle
apparait à Barbara pour lui porter son tailleur et sa voilette,
tout deux constellés de taches de sperme.
- Ah !!! Dit Barbara, en considérant la tenue d’Anne. Je
vois que Madame a tout fait pour que la soirée soit bonne.
Vous verrez, ne vous inquiétez pas, ici les clientes ne
sont jamais décues.
Anne en reste sans voix. Tout le monde la prend pour une
pute. Salaud d’André, il a bien prévu son coup. Sa douche
lui fait du bien, elle se serait bien passé du conseil de
Barbara de dévisser le pommeau de la douche pour se rincer
le con et le cul. Mais c’est vrai qu’elle avait raison,
c’était plus que nécessaire ! À sa sortie de la salle de
bain, Barbara lui tend son tailleur, propre comme neuf.
- Ne le mettez pas tout de suite, dit-elle, en ma qualité
de "Maître des ébats", je dois encore vérifier quelques
détails. Venez comme vous êtes, je vous attends.
Sans plus réfléchir, Anne rentre nue dans la pièce pour
constater que Barbara l’attend, face à une solide table,
tenant dans sa main droite un instrument qu’elle ne connait
pas. C’est un "pique-cul", un gode si vous voulez, dit Barbara.
Celui-ci a une queue de cheval à son extrémité, mais la
queue de cheval, c’est essentiellement pour le spectacle.
Vous comprenez ? Ici, ce gode a aussi une utilité pratique,
je le porte en permanence à ma ceinture et lorsque je vous
le plante dans le cul, c’est le signal de la fin du spectacle.
Les éclairagistes coupent l’éclairage de la scène et vos
assistants vous reconduisent ici. Les choses vont tellement
vites, sont explicitées tellement naturellement, qu’Anne
ne comprends plus. Et c’est docilement qu’elle suit Barbara
sans même remarquer le reste de l’assistance.
- Venez, dit Barbara, couchez-vous sur cette table. Oui,
c’est ça, sur le ventre. Je dois voir si je sais vous enculer
sans peine, s'il faut lubrifier le gode ou si je dois en
prendre un plus petit. Le final, c’est très important, vous
comprenez ?
- Oui, oui, dit Anne, sans trop bien chercher à comprendre.
D’ailleurs au point où elle en est, y a-t-il encore quelque
chose à comprendre ? C’est donc fort docilement qu’elle
se couche sur la table, les jambes bien écartées.
- Le cul plus en arrière ! Dit méchamment Barbara. C’est
pas "jouable" comme ça !
Sans aucun préambule, Barbara lui écarte brutalement les
fesses et l’encule avec le gode, d’un seul coup et jusqu’à
la garde.
Anne n’a que le temps d’esquisser un "oh" de stupéfaction
que le gode lui est déjà retiré.
- Okay, expérience concluante, dit Barbara d’un ton professionnel.
Maintenant je vous explique la soirée. Sur la scène, il
y aura moi, qui sert en quelque sorte de "meneuse des ébats".
En pratique, mon travail consiste à faire monter la température
jusqu’à un point idéal. Toujours sur la scène, il y a ensuite
deux jeunes gens, c’est le service d’ordre soft. En réalité,
ce sont des étudiants en psychologie qui sont ici à titre
bénévole. Tout autour de la scène, il y a 4 videurs professionnels
armés. En entrant sur la scène je vous accueille. Vous vous
présentez et des participants s'inscrivent. De 20 à 50 mecs.
Le spectacle commence. En général, ça commence par un strip
mais tout est libre ici. Vous avez tout intérêt à balancer
vos vêtements discrètement à vos assistants de scène si
vous voulez les revoir, sinon ils disparaissent et font
office de trophés dans leur cantine. Une première vague
de jeunes vous demandent une bonne pipe et vous éjaculent
sur le visage. Puis, deuxième vague, c’est Mamadou, le noir
un peu débile qui vous a conduit jusqu’ici. Et bien Mamadou
vous fait une démonstartion avec son équipement, son braquemart
démesuré ! Ensuite, ça devient un peu plus flou, comptez
certainement sur un ou deux groupes spécialisés dans la
double pénétration ; qu’elle soit classique (anale et vaginale)
ou spécifique (double vaginale ou double anale ). Mais rassurez-vous,
si vos assistants de scène estiment que le double anal ne
sera pas possible, ils le feront discrètement remarqueret
généralement les choses s’arrangent. Bon alors j’attends
que tout le monde ait au moins une fois prit son pied et
puis je me présente pour le final. Je vous plante le gode
dans le cul. Toute la salle sait alors que c’est terminé,
l’éclairage de scène s’arrête, vos assistants de scène vous
reconduisent ici, vous reprenez une douche, vous vous reposez,
et à votre réveil un copieux petit-déjeuner vous attend.
Je vous laisse, nous sommes dans la salle d’à côté, la séance
ne commence que dans une heure.
La porte à peine refermée, Anne fait le point : pour une
punition, c’est une punition ! Ça fait 15 ans qu’elle est
mariée à André et jamais elle ne l’aurait cru si tordu,
si vicieux. Merde ! C’est quand même pas un crime de tromper
son mari. Un mec seulement tandis qu'ici, elle va se faire
sauter par au moins 20 mecs, si t’ajoutes à ça la séance
du taxi et les deux accessoiristes et t’arrives à 30 mecs
sans te fatiguer !!!! Et cette salope qui n’en rate pas
une pour l’humilier ! Enfin, ça ne sert à rien de philosopher,
se dit Anne en reprenant son calme, elle n'a pas le choix.
Une De Boisselec, c’est un joli bibelot, c’est frais, c’est
cultivé, mais ça sait rien foutre ! Et depuis quelques générations,
ça n’a plus un sou. À part la particule et la prétention,
l’oncle Rodolphe et ses emprunts Russes ne leurs ont rien
laissé. Or, si elle veut garder son train de vie, faudra
y passer.
Alors elle fait entrer dans sa loge les deux assistants
de scène. Les jeunes se regardent, la mine dubitative.
- Comment vous appelez-vous ?
Pierre dit l’un, André dit l’autre...
- André ! André ! Bon ! Et qu’est-ce que vous faites dans
la vie ? Comment est-ce que vous vous êtes retrouvés ici
?
Pierre prend la parole :
- Tout simplement Madame, mon frère et moi, on est tous
les deux étudiants en psychologie et on a décidé de réaliser
une thèse de fin d’étude conjointe. Elle portera sur les
perversions sexuelles des femmes mûres et plus précisément
sur la notion d’avilissement masochiste.
André prend la parole à son tour :
- Le masochisme physique et le masochisme intellectuel sont
à la fois tout à fait conjoints et tout à fait contradictoire,
que ce soit dans ses origines psychanalytiques ou dans son
mode d’expression.
- Je vois, je vois, sans trop bien y comprendre grand chose.
Maintenant, venez, après il sera sans doute trop tard.
- Je le crois aussi, dit André en l’ambrassant à pleine
bouche.
Et il la bascule sur la table. Anne ne tarde pas à ressentir
un premier orgasme, cette incroyable atmosphère, cette discussion,
cette langue experte qui lui fouille la gorge, cette main
qui parcourt son sexe, cette autre langue qui la fouille.
Mais bordel, se dit-elle, en s’enfonçant dans l’inconscience,
à quoi est-ce que j’ai passé mon temps jusqu’ici ? Petit
à petit, Anne émerge, aussi incroyable que celà puisse paraître.
André ne l’a pas quittée des yeux et il la fixe intensément,
surveillant dans les moindres détails sa reprise de conscience
tandis que délicatement, avec sa main libre, il lui remet
une mêche de cheveux rebelle en place. Anne est sur un nuage,
le plus naturellement du monde, sans rien dire, Pierre et
André se mettent de part et d’autre de sa bouche et lui
présentent leur sexe tendu. Sans un mot, Anne les prend
en bouche, tantôt l’un, tantôt l’autre, tantôt les deux
à la fois. Elle les suce du mieux qu’elle peut, sans vouloir
trop exagérer toutefois. Ils sont encore jeunes et elle
voudrait que cet instant dure une éternité. Pierre s’approche
de son oreille et délicatement lui murmure :
- Attends, je vais te prendre.
Délicatement il fait le tour de la table, met son sexe à
l’entrée de sa vulve et curieusement pour un jeune de son
âge, il ne la pénètre pas d’emblée. Il se penche vers elle,
suce ses seins tandis qu’Anne sent à chaque battement du
coeur de l’homme battre son sexe sur ses lèvres. Il va me
rendre folle, se dit-elle, j’ai jamais été baisée comme
ça ! Finalement, il se décide à la pénétrer, plus pour l’apaiser
elle que lui. Anne l’a bien compris, ce type, pour elle,
se maintient à deux doigts de l’explosion depuis 10 minutes.
Je n’ai jamais vu ça, se dit-elle, jamais ! Pierre laisse
la place à André, sans que rien ne change, ni l’un ni l’autre
ne change quoi que ce soit au rythme qu’ils lui imposent.
Anne maintenant n’est plus qu’une fontaine, elle commence
à trembler, comprenant qu’il faut conclure, l’un et l’autre
la besognent plus copieusement. Ce n’est pas un orgasme
mais un torrent de montagne qui soudain a rompu ses rives.
Anne hurle un plaisir dément tandis que les deux hommes
se répendent en elle. Dans la pièce d’à côté, Barbara n’en
a pas perdu une miette... La soirée s’annonce bien, se dit-elle.
Anne est encore à moitié sonnée lorsqu’elle entend André
lui murmurer à l’oreille fort délicatement :
- Viens, lève-toi, on n’a pas fini.
Toujours sur un nuage, Anne se laisse faire, elle n’est
plus qu’une poupée entre leurs mains. André se couche sur
la table, sans dire un mot et, toujours fort délicatement,
il l’encule. Il l’encule même avec une telle facilité que
discrètement, il vérifie avec sa main. Anne s’en rend compte,
un moment elle se sent même honteuse de la facilité avec
laquelle on l’a pénétrée, et puis quoi ? La vie est courte
et c’est pas tous les jours qu’on se fait tringler comme
ça !
Pierre, toujours sans un mot, se présente devant son sexe
trempé, dégoulinant de jouissance. Ça va pas être facile
de rester comme ça, se dit-il. Après ces quelques considérations
techniques, et non sans avoir un peu agacé le clitoris il
la pénètre toujours avec délicatesse mais jusqu’à la garde.
Anne émet maintenant des râles quasi inaudibles, ça fait
15 minutes qu’elle n’arrête pas de jouir. Toujours sans
s’échanger un mot, les deux frères lui imposent leur rythme.
Une nouvelle fois, Anne explose. Une nouvelle fois, ses
cris s’entendent dans l’autre pièce. Anne le sait, Anne
s’en fout ! André lui murmure maintenant à l’oreille :
- T’es belle, t’es très belle. Viens, il est temps !
Sans un mot ils se relèvent, la prennent tous les deux par
la main, lui rajustent son peignoir de bain et la conduisent
jusqu’à la salle de bain. Elle est vacillante ! Anne a eu
les orgasmes de sa vie, elle le sait. Désormais, plus rien
ne sera comme avant et le reste, elle s’en fout ! En minimalisant
la puissance du jet pour ne pas la sortir trop brutalement
de son état, ils lui donnent d’abord une douche tiède puis,
en jouant sur le mélangeur, ils abaissent progressivement
la température de la douche. Il est impératif qu’Anne reprenne
ses esprits avant la suite du programme. À la sortie de
la salle de bain, et sans aucun commentaire, Barbara lui
glisse son peignoir de bain et lui murmure à l’oreille :
- Il faut boire et manger maintenant sinon vous ne tiendrez
pas le coup. Asseyez-vous, je vous ai préparé des boissons
sucrées glacées et du café fort. Prenez aussi cette tarte
au sucre, vous ne tiendrez pas le coup sinon...
Anne se laisse faire, elle se laisse guider, elle se laisse
prendre en main, elle n’est toujours pas revenue sur terre
!
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