TITRE : La vengeance est un plat qui se mange à plusieurs
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Cette confession est vraie et me sert de thérapie.

Il y a quelques mois, le ciel m’est tombé sur la tête : mon mari me trompe et m’a trompée, et en plus je l’ai découvert en visionnant des cassettes vidéo amateur.

Gérard est parti travailler à l’étranger et ne rentre que le week-end. La semaine, je suis seule à la maison et je passe le temps en faisant du ménage et du jardinage, afin de me consacrer à mon mari le samedi et le dimanche. Depuis plus d’un an que son travail le retient loin de moi, la maison est propre et l’hiver je m’ennuie un peu. Chaque pièce est nettoyée de fond en comble et la semaine dernière, j’ai trouvé un coin qui n’était pas passé au grand nettoyage : le sauna. Gérard s’est construit un sauna sous les combles et, pour diminuer le volume d’air à chauffer, il a construit une espèce d’escalier géant qui sert de banquette et qui laisse un volume dessous. Bien isolé, c’est un endroit de rangement pour les objets et vêtements dont nous ne nous servons plus et dont nous ne voulons nous séparer.

Je descends donc par la trappe dans cette niche de deux mètres de profondeur sur trois mètres de long et un mètre de large à l’endroit le plus haut puis deux mètres de large sur un mètre trente et sous la première marche soixante-dix centimètres. Aspirateur en main je commence à bouger les cartons, lisant les étiquettes pour me souvenir de leur contenu, lorsque je sors un petit carton assez léger sans indication. Curieuse et méticuleuse, j’ouvre le carton et, oh surprise, cernées de matière isolante des cassettes vidéo… Dix cassettes vidéo sans inscription uniquement numérotées. Je suis très étonnée, car l’endroit ne convient pas à ce genre de produit. Et pourquoi garder des cassettes à cet endroit, nous avons une très grande bibliothèque qui sert de vidéothèque et CDthèque.

J’abandonne mon aspirateur pour aller voir de quoi il retourne. Première cassette, quelques secondes de brouillage puis l’image d’un lit avec une femme en guêpière, seins visibles et cuisses écartées. Je ne suis pas fan de films pornographiques mais le côté amateur me donne envie d’en voir plus. Elle s’offre de manière très indécente à l’objectif se retournant, écartant les fesses, présentant ses seins dans ses mains en coupole, ouvrant les cuisses en écartant les lèvres de son sexe et l’image zoome les détails de manière presque obscène. Elle se lève et dégrafe sa guêpière en roulant des hanches et vantant ses atouts d’une voix rauque un peu étouffée par la musique qui rythme son effeuillage. L’image devient plus fixe et une voix que je connais bien se fait entendre : « Tu m’excites trop, j’ai envie de te prendre... » Je n’en crois pas mes oreilles et, avant que j’ai pu prendre la télécommande pour repasser la séquence où j’ai cru reconnaître la voix de Gérard, il apparaît de dos, nu, pour prendre cette fille dans ses bras, la basculer sur le lit et la caresser partout pendant qu’elle le suce. Les images se suivent comme dans un cauchemar. Je vois Gérard me tromper en direct sur l’écran, comme si l’infâmie était en train de se produire, mais sans que je puisse arrêter l’horreur.

Trente ans que nous sommes mariés, il m’a épousée vierge et je n’ai jamais pensé à un autre homme que lui. Je pensais qu’il était le meilleur des hommes, qu’il m’aimait, que je finirais ma vie avec lui, que notre vie était parfaite. Peu de disputes, des revenus très confortables, une grande et belle maison équipée de tout le confort moderne et d’une piscine, avec un grand terrain bordé d’un lac et entourée de verdure. Bien sûr, nous avons connu quelques périodes de tensions mais vite résolues et, à part ses voyages professionnels qui l’éloignent de moi régulièrement, un homme parfait, qui rentre à la maison après son travail sans aller au bistro, pas de défaut, il ne boit pas, fume très peu, est souvent joyeux préfère être avec moi plutôt que de sortir, m’emmène danser lorsque j’en ai envie, m’offre des vacances régulièrement, n’est pas possessif ni jaloux sans pour autant me négliger. Et c’est cet homme que je voyais lécher le sexe de cette inconnue et finir par la pénétrer et la faire jouir, à entendre ses cris.

Le film se termina sur un gros plan de la vulve dégoulinante de sperme avant que les parasites n’envahissent à nouveau l’écran. J’étais anéantie, comme assommée. Avant que je rassemble mes idées, l’écran s’éclaircit et une autre scène s’offre à moi, une femme de dos, vêtue d’une robe courte et de souliers à talon très fins et très hauts, se dandine sur un air de salsa au milieu d’une clairière ou en bord de forêt. Au fil du rythme qui s’accélère, elle se tortille de plus en plus, relevant sa robe qui dévoile le haut de ses bas puis ses fesses pleines et rondes et montrant, sans doute possible, qu’elle ne porte pas de culotte.

Soudain le choc : elle se retourne et, sous le casque de cheveux blonds frisés, mon amie, ma copine d’enfance Catherine, avec qui j’ai partagé tant de secrets, dont j’étais la confidente et qui était la mienne. J’ai envie de hurler, d’arrêter tout cela, de jeter ces cassettes et d’oublier ce que je viens de voir, mais ce n’est pas possible et je subis l’impensable : ma meilleure amie, qui me conseillait de garder ma réserve et de refuser les quelques fantasmes de Gérard qui me gênaient. Je m’étais ouverte à elle lorsque Gérard m’avait demandé de pimenter nos relations en sortant avec une robe sexy sans sous-vêtements, ou de faire l’amour dans les bois, ou de faire des photos érotiques hors de la maison. Je lui avais dit que je ne me sentais pas le courage et que je me sentirais mal à l’aise, même si, au fond de moi, un trouble m’envahissait. La peur des conséquences si quelqu’un nous voyait ou si la police nous surprenait avaient eu raison du trouble, et les conseils de Catherine avaient fini de me convaincre que seuls les détraqués sexuels et les obsédés faisaient ce genre de choses. En fait de détraquée sexuelle, elle se posait là… Plus le film se déroulait, plus ses poses étaient obscènes, toujours sur des rythmes brésiliens venant d’un gros poste radio comme en ont les rappeurs. Au fil des images, je repérai l’endroit, pas très loin de chez nous, en bord de forêt, un peu en contrebas de la route nationale et d’un petit chemin. Nous étions allés plusieurs fois cueillir des mûres dans les broussailles. A plusieurs reprises, un bruit de klaxon de camion résonnait. J’en déduisis que les routiers devaient se rincer l’œil, ce qui n’avait pas l’air de gêner Catherine, qui s’exhibait de plus en plus, ses gros seins sortis de la robe, son sexe épilé bien visible et, lorsqu’elle se retournait, ses fesses nues qui remuaient comme celles des filles du carnaval.

Soudain la robe vola, elle était nue, avec uniquement ses bas, à moins de cent mètres de la nationale et continuait à se trémousser devant la caméra en incitant Gérard à venir la prendre comme une chienne et à la « sauter », à « l’enculer », qu’elle « mouillait » pour lui, qu’elle n’en pouvait plus d’attendre et, effectivement, pour la deuxième fois, je vis apparaître Gérard dans le champ de la caméra, pantalon ouvert et sexe sorti. Elle se jeta à genoux pour avaler le sexe de mon mari et, après ce qui me parut une éternité, elle le lâcha pour se retourner et s’offrir, penchée en avant. Il n’hésita pas un instant à s’enfoncer en elle, de coté par rapport à la caméra. Ils regardaient de temps à autre vers l’écran, comme s’ils voulaient s’assurer que le cadrage était bon. Gérard sortit complètement son sexe de celui de sa partenaire et, la tournant un peu, il positionna sa verge sur l’œillet froncé de Catherine, comme s'il allait la sodomiser. Dans le coton qui avait rempli ma tête, j’entendis la voix de ma copine crier « Encule-moi, je veux te sentir fort… Vas-y défonce-moi… » Et le sexe de Gérard entra dans l’anus de Catherine, lentement mais sans hésitation, comme si c’était naturel et jusqu’à ce que le ventre de Gérard touche les fesses de Catherine, puis le va-et-vient s’accéléra et j’entendais, par-dessus la musique, comme un bruit de gifles à chaque pénétration.

Le visage de Catherine était en extase et, les yeux fermés, elle se laissait ballotter par les profondes pénétrations de Gérard. Incroyable vision où l’horreur dépasse le pire des cauchemars, le film se poursuivit encore une dizaine de minutes, lorsque l’image d’un nouveau film apparut. Je stoppai la lecture, j’avais le visage baigné de larmes je ne m’étais même pas rendue compte que je pleurais. Je me levai pour prendre un mouchoir, j’avais la gorge serrée et un poids énorme sur la poitrine. J’avais envie de parler à quelqu’un, j’allais appeler Martine, une autre amie, mais mon geste fut stoppé : et si elle aussi ? Je me sentais seule, trahie, trompée, salie. Des phrases me martelaient l’esprit comme « Je t’aime mon amour, je n’aime que toi, tu es superbe, tu me plais, il n’y a que toi qui compte… » Phrases que Gérard me disait souvent. Ou « Les hommes ont tendance à vouloir avilir les femmes et lorsqu’ils ont eu ce qu’ils voulaient, ils ne voient plus leur femme mais une putain et c’est pour cela qu’il y a tant de divorces ! » « Gérard est comme beaucoup d’hommes mais si tu acceptes ses frasques, il ne te respectera plus » Phrases de mon amie lorsque nous parlions de nos maris et de leurs exigences, et que je lui disais que parfois j'avais l’envie de lui faire plaisir et que cela me plairait de faire des choses un peu osées. Choses qui étaient à des années-lumière de ce que je venais de voir.

Je me rinçai le visage et, déterminée, je revins m’asseoir devant l’écran géant de notre téléviseur. Prête à subir la suite des turpitudes de celui qui est mon mari. Le film suivant était une succession d’exhibitions de Catherine à Paris. Incroyable : Catherine nue sur une passerelle sur le canal de l’Ourcq, Catherine soulevant une minijupe en pleine rue et en plein jour sur ses fesses nues, Catherine sortant ses seins dans le hall de l’hôtel, et cela pendant plus d’une heure, pour finir dans une chambre où Gérard et elle firent l’amour comme des bêtes.

La première cassette était enfin terminée : quatre heures d’abomination. Il restait neuf cassettes, je ne me sentais pas le courage de les regarder immédiatement et je pris une longue douche brûlante avant le coup de fil quotidien de Gérard. Bien sûr, il s’inquiéta de ma voix, mais je pris prétexte d’un coup de froid et d’un enrouement pour justifier mon manque d’enthousiasme. Je passai la nuit à visionner toutes les horreurs que Gérard avait filmées, un vrai malade, plus de quinze filles s’étaient laissées filmer dans toutes les situations, mais le plus terrible était que sur les films, j’avais vu Catherine, ma meilleure amie, Ghislaine, une amie parisienne qui a une fille dont je suis marraine et Laure, une copine avec qui je m’entends très bien et qui me semblait avoir les mêmes principes que moi. Et comble de l’abomination : Chantal et Aurélie, La femme de mon frère aîné et leur fille, ma nièce qui a 30 ans aujourd’hui mais devait en avoir 25 sur le film. Si mon frère apprenait cela, il les tuerait et se suiciderait. Et Chantal, avec ses bourrelets et ses seins lourds qui tombent, se montrer comme cela, j’en avais la nausée.

Je m’étais endormie à la fin de la cinquième cassette lorsque le téléphone me fit sursauter. J’entendis Gérard dans un brouillard, il avait l’air inquiet, mais il me fallut du temps pour répondre et réaliser qu’il était 20 heures. J’avais rêvé ou s’était-il passé une journée ? Après quelques longues minutes de conversation où j’essayai de rassurer Gérard sur mon état de santé, je raccrochai, après avoir promis d’appeler un médecin. Je retombai aussitôt dans le sommeil. J’avais passé 20 heures sans dormir ni manger, à rester scotchée devant l’écran. Trop de douleurs finissent par anesthésier. Je me réveillai avec la sensation d'un lendemain de fête, la bouche pâteuse, la migraine et les yeux qui piquent. Mais j’avais faim. Je me fis un copieux petit-déjeuner avant de faire une toilette soignée et je me décidai à sortir, car si je restais à la maison je ne pourrais pas m’empêcher de regarder les cinq autres cassettes, quarante heures de vidéo. Je n’arrivais pas à réaliser que l’on puisse faire cela ; quarante heures de scènes de honte, de vulgarité, de saletés, de situations folles, plus obscènes que les films pornographiques, et avec des gens proches que je rencontrais régulièrement et qui me souriaient, me faisaient des cadeaux à mon anniversaire et devaient me mépriser après s’être envoyé mon mari.

J’étais toujours anéantie mais une sourde colère me gagnait, j’avais la rage ; se moquer de moi comme il le faisait et depuis tant d’années... Sur certains films, j’avais reconnu la coupe de cheveux qu’il avait à trente ans et en fait il m’avait toujours trompée depuis au moins 20 ans. Qu’est-ce qu’il leur trouvait ? Pourquoi ? Avec qui d’autre ? M’avait-il trompé avec toutes mes amies ? Avec toute la famille ? Toutes ces questions me trottaient dans la tête, me hantaient. Je me promenai dans le centre-ville, sans but, sans voir les vitrines, mais au moins je n’avais pas la tentation de regarder ces cassettes.

Au bout d’un moment, une petite faim me tirailla. Je me dirigeai vers un salon de thé et pris un superbe gâteau couvert de crème qui m’aurait levé le cœur en temps ordinaire, mais depuis deux jours plus rien n’était ordinaire. Le serveur m’apporta ma commande en me faisant remarquer que rares étaient les femmes qui pouvaient se permettre ce genre de gourmandise mais que pour moi, je n’avais pas de raison de me priver… Je mangeai de bon appétit et, seule cliente, le garçon me regardait sans cesse en me souriant. A force, je ne pus m’empêcher de répondre à son sourire et il s’approcha, me faisant quelques compliments sur ma silhouette. Je le trouvai lourd mais ça me changeait les idées. Prenant certainement cela pour un encouragement il me dragua avec aplomb. Le jeu dura une demi-heure puis, voyant que mon chevalier devenait de plus en plus entreprenant, je payai et partis un peu rapidement. Un moment je m’étais demandé si m’offrir au premier venu ne serait pas une bonne vengeance, mais imaginer ses mains sur moi m’a vite refroidie. Je ne le saurais jamais.

Après quelques heures de marche, je rentrai à la maison. Qu’allais-je devenir? Si je le quittais, je risquais de finir au RMI dans un HLM, car je n’ai travaillé qu’au début de notre mariage et, depuis quinze ans, je suis femme au foyer. Cette angoisse-là ne m’avait jamais effleurée. J’étais comme coincée. La semaine se poursuivit, triste et lugubre, je me posais mille questions sans réponse. Chaque soir, Gérard m’appelait, sans que je lui dise rien sur ma découverte, et j’imaginais son caméscope prêt à l’emploi avec une fille attendant la fin de l’appel pour se mettre nue. Le week-end fut tendu et morose mais je ne dis rien, ruminant ma rancœur. Petit à petit, je me dis que, puisqu’il m’avait bafouée, je le ridiculiserais complètement.

Les films les plus fous me traversaient l’esprit mais difficile de passer à la pratique. Quelques mois plus tard, nous sommes partis, comme cela nous arrive parfois, faire du shopping à Paris. Le mois de mai était très ensoleillé et se prêtait à la ballade. Nous avions écumé pas mal de boutiques lorsque, dans un magasin, je vois une petite robe en stretch simple mais très sexy. Je la prends, la regarde et Gérard m’encourage à l’essayer. Allons-y : je me déshabille dans la cabine et enfile la minirobe. Elle m’arrive à peine à mi-cuisse et le haut est arrondi assez bas, laissant voir une partie de mes seins. J’ai l’impression d’être nue. Très moulante, elle met en valeur mes sous-vêtements. Je retire mon soutien-gorge, mais ne peux me résoudre à retirer mon petit slip qui semble en relief sous cette robe… Non, vraiment, ce n’est pas pour moi. A ce moment, Gérard entrouvre le rideau et me regarde, les yeux brillants de convoitise « Superbe, tu es magnifique! » Les phrases des cassettes me reviennent à la mémoire. J’ai envie de le gifler. Je tire sur le bas de la robe qui a tendance à remonter et je sors de la cabine pour me regarder dans le miroir. Je suis peut-être magnifique mais je me sens plutôt provocante. Au moment où je vais regagner la cabine, je croise le regard d’un homme, la trentaine, qui attend son épouse devant une autre cabine. Son regard étincelle, il me dévore des yeux et je m’éclipse dans la cabine en cambrant les reins. C’est décidé, je la prends. Gérard est surpris de mon choix, mais enchanté.

Sitôt sortis du magasin, je me demande ce qui m’a pris, car le petit sac que je tiens au bout du bras semble contenir un objet de dépravation. Mais je me promets que si je la porte, ce ne sera pas en tête à tête avec Gérard mais en public. La soirée se passe gentiment et nous passons la nuit à l’hôtel avant de rentrer en province. Les semaines passent et chaque fois que je vois ma robe dans la penderie, une bouffée de hargne monte en moi, me faisant détester le seul homme que j’ai aimé. Gérard part toutes les semaines, et il n’est pas rare que je ressorte une cassette pour renforcer le dégoût que j’éprouve, comme un plaisir masochiste que j’entretiens.

Je n’ai pas pu extérioriser ma peine et ma colère, elles m’étouffent. Les vacances approchent et je n’en éprouve aucun plaisir. Les étreintes de Gérard me laissent un goût amer, je pense à chaque fois aux scènes dégradantes que j’ai vues. Pour éviter de tomber en déprime, je m’entretiens : crèmes, institut de beauté, sport, tout est bon pour me sentir bien dans ma peau... Mais cela ne cache pas les plaies intérieures.

Fin juin, nous sommes conviés, par un fournisseur de la société où travaille Gérard, à un week-end séminaire dans le sud de la France. Je prépare comme chaque fois une valise trois fois trop importante, avec des tenues que je ne mettrai pas, de peur de manquer d’une tenue adaptée pour une circonstance non prévue et, soudain, je décroche ma minirobe du cintre, pour la glisser sous d’autres vêtements, comme un enfant cachant un objet interdit. La société nous reçoit comme des rois, nous sommes cinq couples clients et quatre représentants de la société. Trois hommes et une femme, tous les quatre sont jeunes (la trentaine) beaux, sûrs d’eux. On sent l’habitude de séduire dans leurs manières.

Comme toute femme trompée, je scrute tous les gestes, les moindres attitudes de Gérard, je me demande à quoi il pense en voyant la jeune commerciale légèrement vêtue. Il fait très chaud et le soleil incite à se vêtir léger. Contrairement aux autres fois, j’opte résolument pour des tenues décontractées. Aux orties les tailleurs et robes habillées! Je me contente de robes lâches, tenues que je porte à la campagne ou en vacances. Cela ravit Gérard, mais il n’est pas le seul à me regarder et cela me fait du bien. Je me dis que ce n’est pas parce que je suis moche qu’il m’a trompée mais parce qu’il est malade.

Le dernier soir, après le dîner, nous sommes invités à finir la soirée dans une petite discothèque jouxtant l’hôtel. Nous remontons dans les chambres nous changer, un couple a déclaré forfait, peu intéressé par l’ambiance discothèque. Je m’enferme dans la salle de bain et, après, une longue douche et un maquillage soigné, je laisse la place à Gérard. Pendant qu’il se douche, j’enfile des bas qui tiennent sur la cuisse, un string et la fameuse robe noire. Le miroir me renvoie une image qui me plaît, ma poitrine est mise en valeur et même si mes seins risquent de sortir, en cas de mouvement brusque, ils paraissent plus fermes et plus ronds, relevés par le tissu. Le bas me plaît moins car, même très discret, le string laisse paraître son élastique en relief. Derrière, le triangle se voit nettement et même devant il se laisse deviner. Je le retire pour enfiler une culotte assez grande que je mets sous certaines jupes ou sous mes pantalons clairs, et qui est invisible. Mais là encore, je distingue même la surpiqûre. Le string était plus discret. Je la retire et regarde l’effet sans rien. Impeccable, si ce n’est ma toison qui, sans être importante, se remarque au bas de mon ventre, comme de petites boursouflures. Je retire la robe et enfile le peignoir mis à notre disposition par l’hôtel et, sitôt la salle de bain libre, je m’y engouffre sans laisser le temps à Gérard de protester.

Une fois enfermée, je prends le rasoir de Gérard, sa mousse à raser et, après avoir posé le gant de toilette mouillé d’eau chaude, j'enduis mon bas-ventre de mousse. Le rasoir est efficace, mes poils châtains disparaissent aisément. Il faut dire que ma toison n’est pas très fournie et mes poils sont souples. En quelques instants j’ai le sexe aussi nu qu’à ma naissance, tout y est passé, même les lèvres de mon sexe sont glabres. J’ai même rasé les quelques poils qui entouraient mon anus. Un peu de crème contre l’irritation de la peau, je frissonne. L’effet est très bizarre, j’ai la sensation que mon bas-ventre est hypersensible, mes doigts me font vibrer. Si j’avais le temps, je retrouverais les gestes des plaisirs solitaires de mon adolescence. Je suis folle… Je me secoue et enfile à nouveau la robe. Je suis nue sous une fine pellicule de fin tissu, le sexe rasé, plus nue que je ne l’ai jamais été. L’image que je voie dans le miroir me plaît, mais l’idée de sortir et d’être vue comme cela m’angoisse. Je sors de la salle de bain et la tête de Gérard vaut tous les efforts. Il est béat, bouche ouverte, yeux ronds. Sans dire un mot, il me suit du regard. Je prends ma pochette et me dirige vers la porte en lui disant « Eh bien, on y va ? » Il bafouille, les yeux rivés sur mes hanches ou mes fesses. J’ouvre la porte et sors, avec une assurance que je ne ressens pas. Je ne sais pas ce qui me pousse, je ne sais pas ce que je vais faire, je suis mon instinct et, si nous rentrons ce soir sans que rien ne se soit passé pour assumer ma vengeance, je ne serais pas déçue car rien n’est programmé.

Nous retrouvons les autres dans le hall mais le regard des hommes montre qu’ils ne me tiennent pas rigueur du retard. Il n’en va pas de même des femmes dont la moue me semble plus critique. Minuit : nous entrons dans la boîte, petite, presque intime avec ses tables en alcôve le long des parois et quelques tables autour de la piste qui sépare la salle du bar. Une dizaine de personnes au plus garnissent la salle. C’est vrai qu’il est dimanche et que les vacances ne sont pas commencées. Nous nous installons à une table d’alcôve, prolongée d’une table normale pour accueillir notre groupe de douze. Je suis assise sur la banquette, entre Gérard et un vendeur dont je ne me souviens plus du prénom. Il se colle un peu à moi me mettant mal à l’aise : j’ai malgré tout un peu peur qu’un sein ne sorte du corsage ou que ma robe ne remonte trop.

La prise de commande se fait dans un brouhaha. J’opte pour une coupe. Nous sommes trois à prendre du champagne et mon voisin commande une bouteille. L’ambiance est détendue et nous plaisantons en buvant, un peu assourdis par une musique disco des années 80. Un rock connu jaillit des enceintes, plus sonore encore. Mon voisin m’invite à danser. Mon geste pour me lever vaut acquiescement mais, sitôt levée, tous les regards sont fixés sur moi et je regrette déjà. Il est trop tard, il faut y aller. Je franchis les quelques mètres en serrant les fesses, n’osant tirer sur le bas de ma robe et craignant qu’elle ne soit remontée : j’ai la sensation de sentir de l’air sur mon sexe.

Mon cavalier m’enlace et me prend la main pour m’entraîner dans un rock endiablé. Après quelques instants de flottement, nous trouvons notre rythme et je suis guidée par la main sûre d’un homme habitué à faire danser des cavalières différentes. Je me sens de plus en plus détendue et mon regard croise régulièrement celui de Gérard qui semble statufié. Un second rock un peu plus lent s’enchaîne et nous continuons à danser. Notre exemple est suivi et plusieurs couples nous entourent.

A plusieurs reprises, la main de mon cavalier m’effleure, me faisant frissonner. J’imagine sa tête s’il devinait ce que je porte ou plutôt ce que je ne porte pas. Je suis ébahie par mon audace. Nous regagnons notre place et Gérard est un peu bougon. Il me dit à voix basse « Cette robe est superbe pour notre intimité mais ici elle fait un peu indécente, on voit tes bouts de sein à travers le tissu. » Je le regarde avec surprise et, très hypocrite, je lui dis que je ne savais pas et que, comme toujours, je comptais sur lui pour me conseiller : si j’avais mis cette robe c’était pour lui faire plaisir. Il reprend le dessus pour ne pas se montrer ridicule mais je sens bien qu’il est contrarié.

La soirée se poursuit et je danse à plusieurs reprises avec les différents hommes du groupe. Seul Gérard ne m’a pas faite danser. Je sais qu’il me bat froid, il sourit, parle normalement mais au fond de lui il doit rager… J’en suis très heureuse et l’envie d’augmenter sa colère me donne des ailes. Les autres clients partent petit à petit et un couple du groupe nous abandonne puis un autre, Gérard m’a déjà murmuré deux fois qu’il souhaitait rentrer, cela me donne encore plus envie de rester. Des slows remplacent le disco et mon voisin de table me prend la main en signe d’invitation, se penchant vers Gérard avec un « Vous permettez ? » qui ressemble à une moquerie. Je suis mon cavalier et il m’enlace sur la piste, me serrant de plus en plus au fil de la chanson. Ses mains sur mes hanches me semblent toucher ma peau directement. Le moindre glissement me donne l’impression d’une caresse intime. Je suis troublée et, petit à petit, je ressens un autre trouble chez mon cavalier. La bosse dure qu’il appuie sur mon ventre me fait comprendre l’effet que je lui fais. En temps ordinaire, je l’aurais planté au milieu de la piste mais ce jour-là, j’en éprouvai du plaisir, d’autant que Gérard avait de plus en plus de mal à faire bonne figure. Sentant que j’acceptais son étreinte, mon hidalgo se serra encore plus, me faisant sentir son désir, et ses mains se mirent à bouger sur mes hanches, glissant sur le haut de mes fesses. Je me contractai, devinant qu’il se rendait compte que je ne portais rien sous ma robe, il souffla dans mon cou et lorsque je levai la tête, ses lèvres étaient très proches des miennes, je sentis qu’il allait m’embrasser et je posai ma tête sur son épaule.

Un coup d’œil vers Gérard me permit de voir qu’il était vert et cela me fit un bien fou… La danse finie, je me décollai de mon partenaire pour rejoindre notre table, où seul Gérard était assis. Il me demanda à nouveau de rentrer, mais je fis celle qui n’entend pas et, alors que je m’asseyais, un autre commercial m’invita à danser un rock assez rapide. J’opinai et le suivis sur la piste. Très vite il me fit tourner et virevolter autour de lui. Chaque fois qu’il m’attirait vers lui, une main glissait sur moi, me caressant le dos, les fesses, me frôlant un sein. La danse, le champagne, la situation, peut-être un début d’excitation, me faisaient tourner la tête et, au fur et à mesure, je venais rechercher ce contact furtif.

Vers la sortie, je vis le dernier couple client et celui formé par un commercial et sa consoeur nous faire signe qu’ils partaient. Seuls restaient Jean-Claude, mon voisin de table, Richard, mon cavalier entreprenant, Gérard et moi. Le serveur se désintéressait de nous, rangeant son bar. La tête de Gérard me faisait jubiler et je faisais en sorte qu’il remarque les attouchements, sans savoir ce que je cherchais vraiment. Plus il devenait sombre plus je m’éclatais.

Le disque fini, nous avons regagnés la table, mon compagnon me tenant par la hanche comme si j’étais sienne. Lorsque je m’assis, Gérard me prit le poignet en serrant et en me murmurant d’un débit haché : « Bon, ça suffit, tu es ivre et il est temps d’aller se coucher, tu n’es plus toi-même… » Je lui ai souri en lui disant : « Cela fait des semaines que j’ai trouvé tes cassettes sous le sauna, tu es mal placé pour m’empêcher de m’amuser. » Il resta bouche bée, l’air idiot, muet, le regard affolé. Je repris une coupe de champagne et le disque « Rock around the clock » commença.

Richard, mon dernier danseur, me prit la main et m’entraîna vers la piste. « Celui-là on le fait en rock acrobatique, je vous guide.» Après quelques passes classiques, il me fit décoller pour me faire glisser de part et d’autre de ses hanches en me tenant par la taille. Je levai haut les jambes jointes, sans plus me préoccuper de ma robe, puis il me glissa « Les jambes de chaque côté. » Sur le rythme, il me prit par la taille, me souleva et je me retrouvai les jambes écartées de chaque coté de ses hanches, pour me retrouver aussitôt sur mes pieds face à lui. Ma robe avait remontée et le haut de mes bas devait se voir mais je ne cherchai même pas à la redescendre. Nous avons exécuté plusieurs passes assez réussies et, sur la dernière note, il me souleva par les hanches jusqu’à avoir ma poitrine à hauteur de sa bouche, je sentis sa bouche sur mon téton nu, avant qu’il ne me laisse glisser le long de son corps… J’avais un sein à l’air et ma robe tirebouchonnait sur ma taille, le frottement sur son corps l’avait complètement remontée. J’étais en public, un sein et les fesses nus, sans parler de mon ventre rasé. Le temps sembla s’arrêter quand il se pencha vers moi. Je jetai un regard vers Gérard, qui fit mine de vouloir se lever. Je lui fis non de la tête et tendis mes lèvres vers Richard, qui ne perdit pas de temps pour plonger sa langue dans ma bouche.

Un baiser passionné nous soude et ses mains caressent mes fesses en les écartant. Je m’attends à une intervention de Gérard, que je ne peux pas voir, ma tête penchée en arrière. Une main quitte mes fesses pour glisser sur ma hanche et accéder à mon sexe. La folie m’empêche de réaliser que je suis quasiment nue dans un lieu public, me faisant caresser intimement devant mon mari par un inconnu.

Un plaisir fort me serre le ventre, rend mes seins presque douloureux, des mains fermes me caressent partout, j’ai la sensation que mon sexe est ouvert, offert, une impression que mon plaisir coule sur les doigts qui me fouillent. Pas à pas je recule vers les tables, poussée par Richard. Un fugitif instant, mon désir laisse la place à un éclair de raison… Il va me posséder sans préservatif, je ne veux pas, ce n’est pas possible… Bien évidemment, je n’ai pas cela sous la main mais c’est dire à quel point mon désir est violent. La table est contre mes fesses, Richard m’asseoit d’un geste souple et, me caressant d’une main, se dégrafe, sort son sexe tendu et dur que je sentais vibrer contre mon ventre quelques instants plus tôt. Je le prends dans ma main, il me donne un sentiment de puissance. Je le serre et le masturbe lentement, alors que ma peau vibre sous les caresses de Richard. Je tourne la tête vers Gérard, j’en étais à l’avoir oublié et j’oubliais que c’était par vengeance que j’en étais là… Il est livide, ses narines pincées, sa tête fait un "Non" sans conviction, les yeux brillants de larmes. Une joie malsaine m’étouffe, mais je ne guide pas ce sexe tendu vers moi dans ma grotte, la raison ténue est toujours là et je ne veux pas être malade. Richard retire doucement ma main, je n’ai pas envie de refuser mais une boule d’angoisse me serre le ventre. Il ouvre un petit sachet avec les dents et enfile un préservatif dont le sommet reste froissé au-dessus de sa grosse verge, comme un petit chapeau ridicule. Je n’en ai jamais vu mais ma curiosité est de courte durée car l’ensemble touche la fente, la caresse de haut en bas avant de s’engouffrer sans effort dans mon sexe trempé et ouvert. Il s’enfonce loin, très loin, mes organes bougent à l’intérieur de moi, le plaisir est vif, je ne pense ni à l’endroit où je suis, ni aux autres personnes. Je dois contracter mes abdominaux pour ne pas jouir immédiatement et prolonger le plaisir. Un plaisir immense, fort, vif, à fleur de peau.

Derrière le bar, le serveur a abandonné son travail et regarde la scène avec intérêt. Je réalise alors que Richard tient mes hanches à deux mains et qu’une troisième main me caresse le dos doucement. Je suis dans un flou artistique, mon corps ne m’appartient plus, il est comme un bateau ivre, je sens un sexe inconnu me pénétrer comme un viol consenti, je ne maîtrise rien et je n’en ai pas envie, le plaisir que je ressens est trop fort et mon seul réflexe est de le faire durer comme si c’était la dernière jouissance… Jean-Claude devient plus entreprenant, ses deux mains sont sur mon corps, l’une caresse mes seins, l’autre mes fesses, passant régulièrement entre la table et ma peau, me soulevant et se glissant vers mon petit œillet, alors que mon ventre gonfle sous l’assaut de Richard qui me pénètre avec vigueur de plus en plus vite. Quand il se met à respirer fort, malgré le préservatif, je sens sa jouissance jaillir dans mon ventre et mon plaisir contenu explose en un feu d’artifice. J’ai dû crier mais je n’en ai pas conscience. Jamais je n’ai joui comme cela.

Toute mon énergie est partie en un instant. J’appuie ma tête sur l’épaule de mon amant, j’ai le vertige. Jean-Claude poursuit ses caresses avec douceur et, lorsque Richard laisse sortir son sexe de mon ventre, je ressens un grand vide. La main qui caressait mes seins descend vers mon sexe et, lorsque les doigts touchent mon clitoris, c’est une décharge douloureuse que je sens. Je serre les cuisses en un réflexe mais Jean-Claude les écarte doucement, prenant la place de Richard. Il a déjà le sexe qui sort de sa braguette, orné du petit embout de caoutchouc. Je n’ai pas la volonté de résister, comme si je devais honorer une promesse. D’une poussée, il me prend. Mon sexe a dû se refermer car je sens plus nettement la pénétration. Quelques va-et-vient et le plaisir que je croyais épuisé revient, j’avance mon bassin pour mieux sentir la verge au fond de mon vagin. La voix de Richard me fait sursauter, il dit « Elle est vraiment chaude cette cochonne! » Je ressens comme un coup de fouet.

Il me pilonne et je n’ai pas la volonté d’arrêter, mais je suis vulgaire et sale. Jean-Claude me soulève par les fesses, se redressant, toujours fiché en moi, je suis comme embrochée, je suis son vit, les cuisses enserrant son bassin, il s’accroupit et se laisse aller en arrière, s’allongeant sur le dos sur la piste de danse en bois. Ce n’est plus de l’amour mais de l’acrobatie. La situation se stabilise et je chevauche mon bel étalon, mes seins balancent un peu chaque fois que je m’empale. Une main caresse mes fesses et deux mains empaument mes seins.

J’imagine que Richard me touche. La caresse effleure mon anus plusieurs fois de façon de plus en plus précise. J'essaie de repousser cette main trop indiscrète mais Jean-Claude prend mes avant-bras pour les tenir devant moi. Un doigt insolent et humide touche ma rosette et essaye de s’introduire dans mon petit trou. Je me cabre et gigote sur le sexe, car mes bras sont prisonniers. Cette caresse m’agace et rompt le charme du plaisir que je prends. Ca, ce n’est pas possible, je ne supporterai pas une intromission par là, cette pénétration contre-nature me révulse, mais plus je remue, plus le rythme s’accélère, plus le doigt s’enfonce, plus mon anus s’ouvre et j’ai la sensation de quelque chose de gros qui s’enfonce de ce côté.

Je tourne la tête, ayant senti un mouvement sur ma gauche. C’est Gérard qui s’approche, sourcils froncés, l’air mauvais, qui vient stopper les hostilités. Je ne veux pas qu’il me défende et, après ce que j’ai vu sur les cassettes, je ne veux pas arrêter : il verra tout jusqu’au bout. Je lui crie « Non, j’en ai envie, laisse-les faire, tu n’as rien à dire où je te quitte! » Gérard reste debout, bras ballants, figé comme une statue de sel. Richard appuie sur mon dos et fait cambrer mes reins. Je sens que l’atmosphère se tend et quelque chose de doux caresse ma raie pour s’arrêter sur ma rondelle.

Jean-Claude, toujours fiché en moi, ne bouge plus. Une poussée sur mon anus semble le déchirer. Je ne peux m’empêcher de grimacer. Très vite, la dilatation diminue un peu, mais mon sphincter est empli par une chose intruse que j’ai envie d’expulser et, à chaque poussée, la chose progresse à l’intérieur. Ce ne peut plus être un doigt, d’autant que deux mains s’appuient sur mes épaules et deux autres me tiennent par les hanches, je me rends à l’évidence : Richard me sodomise.

Je regarde Gérard dans les yeux, en me cambrant encore plus et en reculant mon bassin pour que les deux sexes s’enfoncent complètement. Je ne peux pas dire que l’effet est très bon et que je prends un grand plaisir, mais j’éprouve une fierté de faire pire que ce que j’ai vu sur les cassettes : deux hommes me pénètrent en même temps et ont repris un lent va-et-vient, emplissant mon ventre comme jamais il n’a été rempli, un plaisir plus diffus me gagne, mes deux partenaires accélèrent le mouvement, je sens leur excitation monter et, petit à petit, leur plaisir me transforme en poupée ballottée d’avant en arrière, leurs sexes semblent encore gonfler. J’ai une sensation de déchirure mais le plaisir m’envahit à mon tour, monte, grimpe, me déborde, s’accélère. Je jette la tête en arrière pour crier, je ne peux pas me retenir, un « Non » hurlé sort de ma poitrine et une vague de jouissance me balaie, la sensation que le bas de mon corps se vide, que ma tête tourne, que je vais m’évanouir, je plonge sur le torse de Jean-Claude comme un pantin désarticulé.

Richard sort doucement son sexe de mon petit trou, il n’en finit pas, l’impression qu’il mesure un mètre et, soudain, une douleur vive et un grand vide : c’est sorti. Inquiète, je regarde de côté l’état de son membre. Il retire le préservatif qui est bien garni pour une deuxième éjaculation. De son côté, Jean-Claude soulève mon bassin pour laisser glisser sa verge de mon ventre. Je me redresse et me relève lentement. Ma robe forme une ceinture autour de ma taille, mes bretelles pendent sur les côtés, je n’ai même pas remarqué qu’elles n’étaient plus sur mes épaules. Je me rajuste, l’opération est rapide mais peu efficace car ma robe tire-bouchonne comme si elle était restée des semaines froissée.

Mes jambes me tiennent à peine. Je me dirige vers la sortie comme un zombi. Gérard me prend par le bras. Je ne sais pas ce que font les deux autres et je ne me retourne même pas en franchissant la porte. Sitôt à l’air, je me sens mieux et j’entends Gérard, la voix cassée, me demander « Pourquoi ? Pourquoi as-tu fais cela ? » Malgré ma vengeance, la colère est toujours là et ma réponse fuse : « J’avais envie de me faire enculer et de me faire défoncer par deux grosses bites ! Tu regrettes de ne pas avoir emmené ton caméscope ? » Ma réponse l’a scié, il ne me reconnaît plus et la vulgarité dont j’ai fait preuve l’a mouché. Il bafouille des excuses, me jurant qu’il ne recommencera plus. Je laisse le doute sur ma décision quant à notre couple et nous rentrons silencieux à l’hôtel. Je ne peux m’empêcher de me toucher délicatement l’anus, tant la sensation d’être déchirée est vive mais je suis heureuse : j’ai marqué ma vengeance…

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