En guise de préambule, je dois dire que l’histoire
racontée ci-dessous est véridique (les noms sont fictifs),
elle n’est certainement pas aussi torride que celles racontées
habituellement sur ce site (la réalité est peut-être moins
torride que la fiction) mais elle fut d’un tel érotisme
et d’une telle sensualité à vivre, que je voudrais qu’elle
le soit aussi à lire…
J’ai 25 ans. Je prépare une
thèse de biologie dans un grand laboratoire en région parisienne.
Depuis trois ans, mes journées ne sont consacrées qu’à cela,
et maintenant que l’échéance approche, la plupart de mes
nuits aussi. Je mène une vie de nonne, dans ma blouse blanche
de chercheuse, et certains jours mes yeux sont si rouges
de fatigue que je me fais l’effet d’être une souris de laboratoire.
Ce que je suis. Une souris blanche dans un monde d’hommes.
Il y a bien quelques laborantines, mais elles sont aussi
transparentes que les tubes qu’elles analysent. Et puis,
il y a ma directrice de thèse, une biologiste presque sexagénaire,
à la fois sévère et bienveillante.
Vous pourriez donc imaginer
qu’avec mon jeune âge, mes justes rondeurs, mes boucles
blondes et mes prunelles vertes, je fasse sensation dans
ce monde d’hommes qu’est le laboratoire… Et bien non ! Les
savants, les chercheurs sont des professeurs tournesols
ou alors, ils sont si obsédés par leur réussite que le reste,
et les femmes font partie du reste, ils ne le voient même
pas.
Ce qui explique le désert
affectif et sexuel de ma vie de laboratoire, jusqu’à ce
fameux soir d’orage.
J’étais supposée finir ma
thèse avant l’automne, mais tout une série de mes expériences
n’avaient pas donné les résultats escomptés. Les lois de
la génétiques me jouaient des tours et menaçaient de tout
compromettre. Je n’y comprenais plus rien, et ma directrice
non plus. Ce fut-elle qui me suggéra d’exposer mon problème
au Professeur Gargantini, un des pontes de la biologie moléculaire,
qui travaillait sur un projet dans le laboratoire depuis
quelques semaines.
Je l’avais croisé une ou deux
fois à des séances d’organisation du travail. Plutôt petit,
commençant légèrement à bedonner, une imposante tignasse
noire et une barbe tout aussi imposante qui se teintaient
de gris argent. L’œil noir, ténébreux, la parole rare et
le sourire inexistant. Il me terrorisait. Son accent italien
très marqué, son ton qui n’admettait pas de réplique…l’idée
d’aller l’affronter avec mes questions me rendait malade.
Je savais qu’il affichait un mépris profond pour mon travail
et je le trouvais si détestable que je n’en aurai rien eu
à faire, s’il n’avait pas été la grande référence dans son
domaine, et si je n’étais pas en admiration devant son savoir
et ses travaux.
Prenant mon courage à quatre
mains, j’allais frapper une torride après-midi d’été à la
porte de son bureau.
« Oui ! » Je ne savais pas
si ce oui était une invitation, mais j’entrai. Il était
au téléphone, parlant très vite en italien. Comme j’hésitais
sur le seuil, il me fit signe d’entrer. J’attendais qu’il
termine sa conversation en observant ses rayonnages soigneusement
rangés. Je le regardais du coin de l’œil. Le moins que l’on
pouvait dire, c’est qu’il en imposait, Sa couronne de barbe
et de cheveux le faisait ressembler à une statue de Zeus
ou de Vulcain, même s’il n’avait pas le corps d’un dieu
grec ! Le teint mat des gens du sud, l’œil noir de jais,
très brillant. De petites mains aux ongles bien dessinés,
pas d’alliance. Je savais pourtant qu’il était marié. Quel
âge pouvait-il bien avoir ? Il approchait sûrement la cinquantaine.
En l’observant à la dérobée, je crus remarquer que lui aussi
me détaillait. Je me sentis soudain très troublée. Il faisait
très chaud, je ne portait que ma blouse sur mes sous-vêtements,
et des mules rouge à semelles compensées. Rien de très élégant.
Mais je me sentais relativement à mon avantage, ma blouse
cintrée me couvrant juste les genoux, la gorge largement
dégagée en raison des trois premiers boutons ouverts, les
cheveux relevés à la diable avec un crayon. Je venais de
me remettre du rouge à lèvres…
Il semblait tenter d’écourter
sa conversation, cette fois, le coin de son œil ne me lâchait
plus. Mais ce regard était impénétrable. Puis soudain il
raccrocha.
« Oui ? » plus laconique,
on ne pouvait faire. Je me mis à lui expliquer mon histoire
en deux mots, puis lui posait deux ou trois questions ciblées.
Visiblement, je l’embêtais. Il répondit laconiquement, toujours
un peu dédaigneux, comme si mes questions lui paraissaient
stupides, mais ses indications m’étaient précieuses. J’insistai
donc, lui demandai s’il ne pouvait pas m’accompagner dans
mon labo pour venir constater de lui-même. Il mettait en
doute mon interprétation de problème.
« Je n’ai pas de temps à perdre
avec des questions si insignifiantes. Vous avez du faire
une erreur quelque part dans vos dosages, voilà tout. A
votre âge, on a la tête ailleurs. Pour une minute de distraction
de votre part, je ne veux pas perdre des heures…Refaites
vos expériences et vous verrez bien ! La recherche n’est
pas toujours une partie de plaisir, Mademoiselle ! »
Il me gratifiait d’un sourire
ironique en disant cela, ce qui me fit sortir de mes gonds.
« Je n’ai que faire de votre
dédain, M. le grand spécialiste, je sais ce que je dis,
et je vous le prouverai, malgré vous, puisque vous me refusez
de l’aide, vous serez forcer de reconnaître votre erreur…
» et je sortis sous son éclat de rire en claquant la porte
derrière moi.
J’essayais de retrouver mon
calme dans le couloir. Je pouvais encore l’entendre rire.
Un rire de gorge, que je ne pus m’empêcher de trouver très
sexy. Un rire franc, comme s’il trouvait sincèrement amusant
l’idée que j’ai raison et lui tort…non plutôt comme si c’est
moi qu’il trouvait drôle. Le plus bizarre est qu’il n’avait
pas l’air de se moquer de moi.
Je m’en voulais, me le mettre
à dos n’était pas très malin. Je venais de griller quelques
cartouches qui m’auraient bien servi pour mon doctorat.
Et puis je me trouvais ridicule de penser « son rire est
sexy ». Quoi ? Ce presque vieillard imbu de sa personne…suis-je
à ce point en manque !
Je ne le revis que le lendemain,
en quittant le labo, il me tenait la porte quand il demanda
presque gentiment
« Du progrès dans votre recherche
? »
« Non » marmonnais -je. Il
me laissa faire un pas, puis me précéda de nouveau pour
m’ouvrir la grille de la cour.
« Merci » fus-je forcée de
répondre. Je l’aurai bien étranglé. Et en même temps, je
ne pouvais que remarquer combien il était galant. En fait,
il en avait toujours été ainsi.
Le lendemain, je trouvais
dans ma pelle à courrier, un article photocopié avec une
petite note d’une belle écriture liée « Cela pourrait vous
être utile… FG. »
Effectivement, la lecture
de l’article me permis d’avancer beaucoup ce jour-là. Je
résolus alors d’aller le remercier. Un coup discret sur
la porte de son bureau.
« Oui » Cette fois, j’entrai
sans hésiter.
« Oui ? » répéta-t-il en me
regardant au fond des yeux. J’avais l’impression qu’il s’efforçait
de ne pas loucher dans mon décolleté.
« Je voulais juste vous remercier
pour l’article, il m’a été très utile. »
« Tant mieux. Comment se portent
vos divisions cellulaires aujourd’hui ? » ajouta-t-il goguenard.
« Très bien, merci. » Je battis
en retraite avant de m’énerver encore. Il m’horripilait,
mais son air narquois lui allait très bien.
J’étais presque un peu déçue
de ne pas le croiser, le soir en sortant. J’avais décidé
de rentrer me doucher et manger quelque chose, et de revenir
travailler plus tard dans la soirée, quand il ferait moins
chaud.
L’eau fraîche coule lentement
dans mon dos, je me sens bien pour la première fois de la
journée. Je ferme les yeux et, une fois n’est pas coutume,
je ne vois pas ce qu’il y dans mon microscope, mais un homme
au regard brillant et narquois. J’essaie de me semoncer,
de ne pas le voir, je refuse d’admettre qu’il me plait.
Pourtant…
L’eau coule toujours, apaisante.
J’attrape le pommeau de la douche, et dirige le jet, d’abord
sur mes seins faisant couler l’eau très fort sur mes mamelons,
en alternance, qui rougissent et durcissent d’être ainsi
délicieusement malmenés par l’eau. Je descend ensuite le
jet sur mon ventre, en cercle concentrique, enfin, je glisse
la pomme entre mes cuisse. J’augmente encore la pression
de l’eau, offrant ma vulve à cette caresse aquatiques, le
dos appuyé contre les catelles froides, j’ondule des reins,
je suis bien. Je l’imagine, avec moi dans cette douche,
à genoux à mes pieds, il me regarde me caresser avec la
douche, et soudain, n’y tenant plus, me l’arrache des mains.
Il me saisit aux hanches, et m’attire contre sa bouche qui
s’entrouvre. Il me lèche, me suce, tette mon clitoris, sa
barbe fournie envahit tout, frotte mes petites lèvres, chatouille
mon anus…
Je lâche soudain la douche,
et d’une main frénétique, tente d’apaiser le feu qu’un tel
fantasme a mis en moi.
Je n’ai plus faim. Je me force
à avaler quelque chose, puis reprends le chemin du labo,
dans une petite robe en lin vert pâle qui mets en valeur,
en même temps que la couleur de mes yeux, mon décolleté
plein et mes fesses charnues, aux pieds, toujours les mules
rouges.
Le mois d’août est parfois
traître. J’ai marché à peine 5 minutes que le vent se lève.
En dix minutes, il se transforme en rafales. Je cours. J’espère
arriver au labo avant la pluie. Mais c’est raté. La petite
promenade nocturne se transforme en cauchemar, je patauge
dans les flaques, titube sous des trombes d’eau, et fini
même par enlever mes mules et courir pied nu sous l’orage.
J’arrive trempée jusqu’aux
os. Je m’ébroue sur le pas de la porte. Avec l’idée de troquer
ma robe mouillée contre ma blouse de travaille, je me dirige
vers le vestiaire, quand je remarque de la lumière sous
la porte de la salle où je travaille à mes expériences.
Je m’approche, elle est entrebaîllée. Je pousse la battant
vaguement effrayée, mes collègues ne sont pas comme moi
adeptes du travail nocturne et solitaire. C’est lui, Francesco
Gargantini. Il regarde dans mon microscope, insensible au
tonnerre qui déchire la nuit. Le souvenir de la douche me
fait frissonner plus que le froid et ma robe trempe qui
me plaque au corps. Soudain, comme s’il avait brusquement
senti une présence, Francesco se retourne. Il semble à peine
surpris de me voir là. Cette fois, il ne se gêne pas pour
me dévisager et je le laisse m’étudier tranquillement, consciente
de la gouille qui se forme au sol autour de moi et de la
moiteur qui s’installe entre mes cuisses.
« Venez voir » dit-il d’un
ton plein de mystère avec un sourire en coin.
Je m’approche lentement. Il
se pousse pour me laisser regarder dans le microscope. Je
dois l’ajuster pour y voir quelque chose, ce que je fais
malhabilement, rendue nerveuse par sa présence toute proche.
Je sens la chaleur de sa cuisse contre la mienne. Ce que
je vois dans le microscope m’arrache un cri de triomphe.
« La méiose s’est faite, j’avais
raison ! » Je relève la tête et croise son regard.
« Oui » dit-il simplement.
Il rit. Et moi aussi.
Soudain il cesse, sa main
en coupe se pose sur ma joue qu’il caresse doucement du
pouce. Nous ne nous quittons pas des yeux, nous nous sourions.
Je passe légèrement les doigts dans sa barbe, sans y penser.
C’est pourtant ce geste anodin qui met le feu aux poudres.
Son autre main capture mon autre joue, il attire à lui mon
visage, et m’embrasse à pleine bouche. Je suis trop ébahie
pour réagir. Mes lèvres gonflées restent passive sous sa
bouche habile. Il me caresse la nuque, saisit à pleine main
mes cheveux, me fait ployer la tête en arrière et d’un coup
de dent m’oblige à ouvrir la bouche. Quand sa langue s’insinue
en moi, je dois m’accrocher à lui pour ne pas tomber, mes
bras se noue autour de son cou et je lui rends enfin son
baiser. Il me fait littéralement l’amour avec sa langue,
je n’avais jamais été embrassée comme ça. Ses mains sont
partout, saisissant mes cheveux, pétrissant mes fesses,
flattant mon dos, emprisonnant mes seins. Je me blottis
contre lui pressant fortement mon ventre tendre contre son
sexe dur. Il me murmure des choses à l’oreille en italien,
mordille mon lobe, mon cou, puis d’un même mouvement de
ses deux mains, descend les bretelles de ma petite robe.
Il s’écarte un instant de moi pour regarder mes seins, dans
son regard l’admiration n’est pas longue à faire place à
la convoitise la plus violente. Il m’attrape à la taille
et me tire à nouveau à lui, plongeant sur mes seins la bouche
entre ouverte. Il embrasse chaque millimètre de ma peau,
me rendant complètement folle, sa langue habile titille
mes tétins, ses dents brodent des croissent sur mes aréoles
tandis qu’il me pétri de ses doigts chaud. Je plonge les
doigts dans ses cheveux, caresse sa nuque, entreprends de
le débarrasser de sa chemise, mais sans y parvenir tant
il est penché sur moi. Je m’attaque alors à sa ceinture.
Je m’étonne de mon adresse à la décrocher, je plonge une
main avide dans la braguette ouverte. Le sexe dur comme
la pierre trouve sa place dans mes paumes qui ne suffisent
pas à en couvrir la longueur. Mes doigts ne peuvent en faire
le tour. Je le caresse avec ardeur.
Il gémit et s’écarte de moi
haletant.
« Arrête, si tu fais ça, je
ne vais pas tenir. C’est dans toi que je veux jouir. » Et
ce disant, il plonge les mains sous ma robe, et descend,
en la déchirant presque, mon enfantine culotte de coton
rose. Il se baisse pour me l’enlever des pieds, s’en saisi
et y enfoui le nez l’air gourmand. C’est l’image de la douche.
Lui à mes pieds, dont la bouche avide fait son chemin vers
le brasier qu’est devenu mon sexe. Il relève ma robe sur
mon ventre et me goutte comme une friandise. Tout est mieux
que dans mon rêve. La caresse de sa barbe me rend folle.
Quand ses doigts rejoignent sa langue, je tangue tellement
que je manque tomber. Mais il me tient fermement, guide
d’un bras les mouvements de mon bassin contre sa bouche,
tandis que son autre main s’insinue en moi, un, deux puis
trois doigts m’explorent avec fougue, tandis qu’un quatrième
force doucement l’entrée de mon œillet. Sous un tel traitement,
je ne tarde pas à jouir, de tous les côtés à la fois. Je
sens mon vagin se contracter violemment, happant sa main
plus profondément tandis qu’une onde de chaleur m’inonde
de l’anus à la nuque, me remontant l’échine, et que de mon
clitoris, irradie un plaisir total qui fait danser des étoiles
derrière mes paupières closes.
Je me réveille- c’est l’impression
que j’ai -dans ses bras, à nouveau, il me murmure des choses
en italien. Je ne les comprends pas, mais le ton est doux,
la voix est chaude. Je cherche sa bouche. A mon tour, je
l’embrasse comme jamais je n’avais embrassé, et lui arrache
carrément sa chemise. Il rit de ma fougue « Eh là… »
Mais le regard que je croise
quand il finit de rire est plus noir que jamais. Il me tient
aux hanches, et me plaque contre la table, m’oblige à m’y
hisser sans cesser de m’embrasser. C’est lui qui m’ouvre
les cuisses, d’un geste péremptoire. Il s’approche. J’ai
les fesses sur le rebord de la grande table de zinc, à moitié
dans le vide, les jambes pendantes. Il attrape ma cheville
gauche, et la porte à ses lèvres, remonte doucement le long
du mollet, sans cesser de me sourire, il a l’air tendre,
mais toujours aussi narquois. Je crois qu’au fond de lui,
il trouve très drôle que je sois là avec lui, que je réponde
à son désir, peut-être trouve-t-il drôle d’être dans une
situation dont il n’est à coup sûr pas coutumier. Enfin,
il entre en mois d’un coup de rein brutal. Il me tient aux
hanches et me tire plus profond contre lui. Il commence
un va et vient saccadé, violent, tantôt d’une lenteur qui
me rend folle, tantôt rapide, trop rapide. Il est debout,
fier et beau, et moi abandonnée sur la table, à sa merci.
Jamais le contact visuel ne se rompt. Il n’y a plus de baisers,
plus de caresses, juste ses mains qui prennent appui sur
mes hanches, ses doigts marquant ma peau, et nos ventres
soudés. Il ahane, et les sons rauques qui sortent de sa
gorge me font frissonner de joie. Mes soupirs, mes gémissements
semblent le combler d’aise. Il y est attentif. Il me fait
l’amour avec la même galanterie avec laquelle il me tient
les portes, la passion, la force, l’impétuosité du désir
en plus. Je jouis très vite, cabrée en arrière, secouée
par de longs et violents spasmes autour de son sexe dardé.
L’orgasme qui me submerge est encore plus puissant et magique
que le précédent. L’intensité du plaisir m’a fait fermer
les yeux. « Regarde-moi » ordonne-t-il d’un ton sans réplique.
Je rouvre les yeux. Il m’oblige à reculer sur la table,
sans sortir de moi, il s’y hisse manquant de faire tomber
le microscope. Enfin je sens son poids qui pèse sur mon
corps, je l’enserre entre mes cuisses. Il revient à ma bouche,
m’embrasse longuement. En moi, il est toujours aussi dur,
il ne bouge plus. Il reprend sa litanie en italien, embrasse
mon cou, reviens à ma bouche, gobe la pointe d’un de mes
seins. Ce répit dans l’assaut est d’une tendresse incroyable.
Puis sans crier gare il reprend
son va et vient, m’oblige à plier une cuisse contre laquelle
il s’appuie. Comment peut-on être si doux et l’instant d’après
si impétueux ? Ses coups de boutoirs nous font voyager sur
la grande table, sans m’en rendre compte, mon ventre est
entré dans la danse, je décolle de la table, vient à sa
rencontre. Je peux enfin le caresser, je griffe son dos,
malaxe ses fesses musclées…un troisième orgasme vient me
surprendre avec encore plus d’intensité et de plénitude.
Ma tête pend dans le vide, il me tire à nouveau sur la table,
m’oblige à la regarder et, ses coudes appuyés de part et
d’autre de ma tête, il laisse échapper en même temps qu’une
longue et sourde plainte, dans un rictus de plaisir, un
flot de semence que je sens bouillonner au plus profond
de moi. Alors seulement, il ferme les yeux…
Nous restons ainsi, emboîtés,
nus sur la table de zinc, un instant hors du temps, au dehors
l’orage fait toujours rage. Un dernier baiser, si tendre
qu’il m’émeut aux larmes, et il s’écarte de moi.
« Allons fêter ça » dit-il
d’un ton neutre. Mon succès ? Ou…
Nous allons chez Lipp, manger
des fruits de mer et boire du sancerre, et nous parlons
comme de vieux amis de la pluie et du beau temps. Rien de
l’extérieur ne permet de dire que nous venons de faire l’amour
avec une telle intensité, si ce n’est peut-être notre regard,
humide et heureux. Après, il me dépose devant chez moi.
Je voudrai qu’il m’y suive, mais je n’ose pas le lui demander.
Il sort de la voiture, vient m’ouvrir ma portière, me tend
une main pour m’aider à en sortir, et m’embrasse sur la
joue en murmurant buena note. Je me serre contre lui, lui
tend les lèvres, mais il ne réagit pas. Je me presse plus
fort, gobe sa bouche, l’emprisonne de mes bras. Il répond
enfin, son sexe déjà dur appuie frénétiquement contre mon
ventre. C’est alors qu’il me repousse vivement.
« Va te coucher, Va vite »
le ton est sans réplique mais je l’entend soupirer. Je suis
hébétée, je reste sans comprendre. Il retourne dans sa voiture
et démarre en trombe, sous la pluie qui recommence à tomber.
Les jours suivants, je ne
le croise pas. Je n’ose pas aller le trouver dans son bureau.
Je traîne en vain dans les couloirs. Puis un congrès à Chicago
l’éloigne pour deux semaines. Puis c’est moi qui prend un
congé.
Je ne l’ai revu qu’en septembre,
à ma soutenance de thèse dont il était un des experts. Son
sourire narquois ne l’a pas quitté tandis que je parlais.
J’ai eu mon doctorat, sans mention particulière. Ma directrice
de thèse m’a dit ensuite qu’il m’avait noté très sévèrement.
Avait-il les mêmes images que moi dans la tête…
J’ai reçu un mot de félicitations
quelques jours après, il me prédisait un grand avenir et
me souhaitait bonne chance. Aucune allusion à ce qui c’était
passé, si ce n’est que la carte, c’était le baiser de Klimt.
Cette histoire remonte à
plus de 10 ans, aujourd’hui je suis mariée et heureuse,
mais j’y pense encore souvent.
Auteur
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