TITRE : L'arrivée
Catégorie : 
Histoire dans des lieux insolites

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J’étais sur des montagnes russes. Les virages s’enchaînaient aux descentes toutes plus vertigineuses les unes que les autres. N’aimant pas particulièrement ce genre d’exercice, je voyais arriver la fin du tour avec soulagement. Mais à ma stupeur les wagons ne s’arrêtèrent pas, ils grimpèrent la rampe pour reprendre de l’élan. Etrangement, j’étais seul, tous les autres sièges étaient inoccupés. Je replongeai dans la descente initiale et le premier virage approchait à toute allure. Terrorisé, j’ai vu devant moi la brèche dans les rails. Je fermai les yeux de peur. Je sentis les wagons décoller, j’attendais avec hantise l’impact avec le sol. Il fut étonnement doux.

     - Je suis vivant, pensais-je. J’ai un peu mal au bras, mais je suis vivant.

     C’était étrange, je venais de faire une chute énorme et j’avais uniquement une légère douleur au bras. Je me souvins soudain que j’étais sur le voilier de Paul.
     
     Je connaissais Paul depuis notre entrée à l’école d’ingénieurs, nous avions très vite sympathisé. A la sortie, nous avions été recrutés par la même boite, une grosse société de service informatique. La mission que nous venions d’achever avait été éprouvante. Paul m’avait proposé une croisière sur son bateau pour recharger les batteries. J’étais complètement ignare en voile, mais c’est avec enthousiasme que j’avais accepté l’idée de passer quelques jours en mer loin des soucis professionnels. A 30 ans, nous avions la chance de bien gagner notre vie, mais le destin avais fait naître Paul dans une famille riche. Pendant nos études les copains nous surnommaient Dany et Brett en référence à la série TV amicalement votre. Pas la peine de préciser qui était le garçon du caniveau, un seul regard suffisait à nous juger. Il était l’archétype de l’adonis, beau, blond aux yeux bleus, bronzé en toutes saisons, des fringues de marques à la mode. Même au boulot où le costard « croque-mort » était de rigueur, il était en Cerruti et consort, et moi en Brice ou autre camaïeu. Les filles étaient folle de lui. Moi, j’étais brun, les yeux foncés, et adepte du jean sweat-shirt. Les filles me trouvaient du charme, mais sans plus. Notre seul point commun était d’être bien bâtis, lui par une pratique intensive de sports variés, moi surtout par le travail à la ferme de mes parents.

     Pour cette croisière, Paul avait aussi invité Alice, une collègue qui avait été embauchée pour travailler avec nous. Elle avait 28 ans, un physique dans la moyenne, un look pas vraiment branché voire même un peu vieillot. Nous formions un trio hétéroclite, mais nous nous entendions vraiment bien. Un couple de copains d'Alice, Marie et Stéphane, complétait l’équipage. Lui était directeur technique d’une grosse société de BTP. Il passait son temps à superviser des chantiers aux 4 coins du monde. Son poste permettait à sa femme de le suivre partout. Proche de la quarantaine, sans enfants, ils arboraient un physique à faire pâlir plus d’un.

     Le voilier sur lequel nous allions embarquer était assez grand et confortable. Je partageais une cabine, avec Paul, Marie et Stéphane occupaient une seconde, et Alice prenait la dernière. Après avoir pris possession de nos couchettes, nous avions quitté le port sous un soleil radieux.

     Durant la première matinée de navigation Paul avait essayé de nous inculquer un minimum de connaissances maritimes, avec un succès variable en fonction des élèves. L’après-midi, il avait été décidé à l’unanimité de consacrer le temps au farniente et au bronzage. Nous avions délaissé les shorts et T-shirts pour les maillots de bain. Alice toujours aussi réservée et pudique portait un maillot une pièce assez peu sexy. Par contre Marie arborait un string minimaliste laissant à notre convoitise deux lunes, dorées fermes et appétissantes. J’étais au supplice, et à observer Paul le regard fixe comme hypnotisé par le spectacle, je n’étais pas le seul. Il faut dire que Paul et moi étions habitués à écumer les bars et discothèques branchés où nous nous consacrions à la drague, notre sport favori. Il n’était donc pas dans nos habitudes de prédateurs de rester sans agir lorsqu’une telle proie passait à notre portée. Je regrettais amèrement que Marie soit accompagnée par son mari. Et pas la peine de compter sur Alice pour assouvir mes envies. Toutes les tentatives pour sortir avec elle s’étaient soldées par des échecs. Même Paul, ce bourreau des cœurs, s’y était cassé les dents. Enfin, le but de la croisière était de se reposer et non le libertinage.

     Après une soirée à contempler les étoiles, tout le monde s’était couché épuisé par cette journée passée à ne rien faire. L’air du large sans doute. Je m’étais moi-même endormi comme une masse, et mon sommeil avait été profond jusqu’à ce réveil brutal.

     Ce n’avait été qu’un cauchemar, pourtant je continuais à me sentir ballotté dans tous les sens. Ce n’était pas complètement un rêve. La lumière de puissants éclairs qui illuminait furtivement ma cabine laissait entrevoir un capharnaüm indescriptible. J’étais couché par terre, et tout ce qui n’était pas attaché gisait au sol. Le bateau était parcouru de soubresauts. La pluie qui s’abattait sur le pont et le vent qui soufflait provoquaient un vacarme d’enfer. Tant bien que mal, je suis sorti de la cabine pour rejoindre la cambuse. A l’exception de Paul, tout le monde s’y trouvait déjà. A la faible lumière de l’éclairage, je me rendis compte que mes compagnons étaient livides. Je ne devais pas être très beau à voir non plus. La porte du pont s’ouvrit laissant entrer Paul accompagné d’un vent violent chargé de gouttes de pluie glaciales.

     - C’est juste un grain un peu plus fort que la moyenne. Je suis surpris, la météo n’annonçait que du grand beau. Mais il n’y a rien à craindre, le bateau en à vu d’autres. Il n’y a qu’à attendre que celà se calme. Cela fait partie des aléas de la mer. Essayez de vous recoucher et de dormir, je reste debout pour parer à tout problème.

     Stéphane et Marie se levèrent pour regagner leur cabine. Je regardais Alice, elle ne semblait pas vouloir rejoindre sa couchette pour passer cette nuit de galère seule. Je ne m’en sentais pas vraiment le courage non plus.

     - Je vais rester avec toi, Paul, ainsi la nuit sera moins longue.
     - Je reste aussi avec vous, nous dit Alice.
     - Ok, il reste du café dans la thermos, cela vous dit ? demande Paul

     Sans attendre notre réponse, il attrape la thermos et nous la tend. Verser le café dans un gobelet se révèle un exercice d’adresse, mais l’effort en vaut la peine. Ce café chaud me fait du bien et me redonne un peu de courage. Les éléments ont l’air de se calmer. Le bateau tangue toujours, mais moins violemment, et le bruit est moins assourdissant. Le reste de la nuit est ponctué par les sorties de Paul sur le pont.

     Avec l’arrivée du jour, le vent et la pluie cessent complètement. Le ciel est encore gris, mais la mer redevient calme. Stéphane et Marie débarquent dans la cambuse. Ils n’ont pas l’air d’avoir beaucoup dormi.

     - Ce fut la nuit la plus longue et la plus angoissante de toute mon existence, dit Marie.
     - C’est sûr, dit Alice. Venez prendre un café, Paul est en train de jeter un œil pour voir si le bateau n’a pas trop souffert.
     - La seule avarie notable est la panne du GPS, dit Paul en entrant. Je ne peux plus déterminer notre position, mais nous n’avons pas pu énormément dériver. Je pense qu’en mettant cap plein est nous retrouverons assez vite le continent. Mais pour l’heure nous devons tout nettoyer et tout ranger. Prenons un bon petit déjeuner et au boulot.

     Dix jours plus tard, nous sommes toujours sur ce foutu rafiot. Nos avons été obligé de rationner la nourriture, et bientôt nous allons être à cours d’eau potable. J’entends Alice sangloter, encore et toujours, à l’arrière du bateau. Au fait, l’arrière c’est la poupe ou la proue ? Décidément, malgré tous les efforts de Paul je reste un terrien indécrottable. D’ailleurs, où est-elle cette putain de terre. J’ai beau écarquiller les yeux, je ne vois que du bleu ; clair pour le ciel, et au gré de la houle foncé pour l’océan.

     Depuis la tempête, nous errons sous un soleil de plomb. De temps en temps Paul corrige les réglages de voile puis retourne à la barre. Il ne nous adresse quasiment plus la parole. Comme s’il était responsable du grain qu’aucune météo n’avait annoncé. Alice passe son temps à sangloter. Nos deux autres compagnons d’infortune occupent leur temps à baiser dans la cabine, persuadés que nous allons mourir et qu’il faut en profiter. Bizarre, la réaction des gens face à l’épreuve. Quant à moi, je reste affalé sur le pont à l’ombre de la voile laissant vagabonder mes pensées. Au début j’ai voulu aider Paul, mais après quelques jours à cumuler les maladresses je me suis fait jeter. Alors je reste là à regarder désespérément l’horizon tout en jetant parfois un œil indiscret par le hublot afin de mater les ébats de Stéphane et Marie. Peut-être ont-ils raison, nous allons tous y passer.

     En attendant, Marie se livre à une lente mais apparemment efficace fellation. Stéphane, les yeux mi-clos, semble apprécier le traitement. Les lèvres expertes descendent le long de la hampe jusqu’à ce qu’elle disparaisse complètement dans la bouche. Puis elles remontent en serrant le sexe érigé. J’imagine la langue tournant autour du gland. Marie accélère savamment le rythme du mouvement sans en changer l’amplitude. De temps en tant sa bouche quitte le sexe pour aspirer les testicules. Stéphane en grimace de plaisir. Elle reprend ensuite le sexe en bouche et se remet à le sucer avec délectation. Elle lâche encore une fois le pénis érigé. Sa langue se pose sur le gland et descend doucement jusqu’aux bourses. Elle refait le chemin inverse. Stéphane est aux anges. Lorsque Marie reprend son sexe en bouche, il ferme les yeux. Le rythme devient vraiment rapide, je sens Stéphane au bord de la jouissance. Le traitement a l’effet escompté, alors que les lèvres de Marie qui enserrent la hampe arrivent au contact de ses bourses, le corps de Stéphane se crispe. La coquine ne bouge plus. Seules ses joues trahissent le travail de sa langue. Elle reprend son mouvement ascendant. Arrivée en haut du gland, elle entrouvre les lèvres afin de laisser le sperme descendre le long du pieu de chair. Elle engloutit ensuite d’un seul coup le membre. Les lèvres en remontant accomplissent parfaitement leur nettoyage. Marie se redresse pour montrer à Stéphane le sperme dans sa bouche ouverte. Elle referme les lèvres et avale d’un coup toute la semence. Ils échangent un baiser langoureux et s’allongent sur la couchette dans les bras l’un de l’autre.

     Perdu dans mes pensées et hypnotisé par le spectacle, je n’ai pas remarqué la mouette qui vole autour du bateau. Son cri me tire de ma torpeur. Une mouette cela veut dire terre. Je me lève d’un bond. Oups je n’aurais pas du, le manque de nourriture provoque un vertige qui fait tourner le bateau comme un manège. Je m’assieds pour faire passer le malaise. Paul n’a pas réagi, la fatigue a fini par le terrasser, il dort.

     - Paul ! Paul ! Réveille-toi !
     - …
     - Oh Paul !
     - Quoi ?
     - Regarde, une mouette devant nous.
     - Une mouette ?
     - Oui, droit devant.

     Il regarde l’oiseau puis grimpe au mat. Je me demande comment il trouve encore l’énergie d’accomplir cette escalade. Arrivé la-haut, il crie : « Terre, terre ! » comme dans les vieux films de pirates. Alice éclate alors d’un rire nerveux. La tête de Stéphane émerge de la cabine.

     - Ce n’est pas une plaisanterie j’espère.
     - Mais non, il y a une île répond Paul. Si le vent se maintient, nous y serons bien avant la nuit.

     Marie nous a rejoint sur le pont. Elle a revêtu une robe qui ne cache pas grand chose de son anatomie. Je vois le regard de Paul s’allumer. Elle nous saute dans les bras l’un après l’autre. Le contact de ses seins sur mon torse nu associé au parfum qu’exhale son corps me provoque une érection. S’en est-elle rendue compte ? Je cache mon trouble tant bien que mal en m’essayant.

     Alice vient s’asseoir à côté de moi. Elle frôle de la main mon sexe tendu.

     - Alors Eric, Marie te prend dans ses bras et tu bandes comme un collégien ?

     Je dois être rouge comme une pivoine, mais je n’en crois pas mes oreilles. Alice, la prude Alice qui me parle ainsi.

     - Ce sont ses seins ou l’odeur de sa chatte qui t’excitent ?
     - Un peu des deux je suppose.
     - Moi aussi cela m’excite. Sens.

     Elle passe sa main sous sa robe et la sort pour me la mettre sous le nez. Je regarde autour de moi. Les trois autres sont à l’avant à scruter l’horizon en direction de l’île et ne s’occupent pas de nous. Rassuré, j’inspire un grande bouffé d’air pour ne perdre aucune miette du parfum promis. Je ne suis pas déçu, une odeur épicée m’emplit les narines. Avant d’avoir le temps de faire un quelconque commentaire, Alice introduit ses doigts humides entre mes lèvres. J’aspire jusqu’à la dernière goutte le nectar qui m’est si divinement offert. De son autre main, elle se caresse sous sa robe. La pointe de ses petits seins semble vouloir percer le fin tissu de son vêtement. Je pose mes mains sur sa poitrine, et je commence à la caresser. Je pince les tétons entre mes pouces et mes index, un râle s’échappe de sa bouche. Régulièrement elle me donne ses doigts à sucer. Je me délecte de son nectar. Je remonte la robe pour contempler son sexe. Il est totalement glabre. Ses doigts jouent avec son bouton. Ils ne l’abandonnent que pour s’enfoncer entre ses lèvres. Mais bien vite ils reviennent à son clitoris gonflé de plaisir. A chaque contact elle tréssaille. Je suis subjugué par cette fille que je croyais si sage et qui se révèle être si impudique. Elle me regarde droit dans les yeux tout en accélérant ses caresses. Soudain son regard se voile et elle s’affale sur le pont. Déjà chauffé à blanc par Stéphane et Marie je ne résiste pas à la vision de sa jouissance, et je laisse, comme un adolescent, ma semence souiller mon maillot de bain. Je regarde Alice qui reprend ses esprits. Jamais je ne l’aurais cru capable de faire cela. Je descends dans la cabine me nettoyer et changer de maillot.

     Lorsque je reviens sur le pont, je me joins aux autres et je scrute l’horizon où commence à apparaître la tache sombre que forme l’île. Nous nous demandons quelle peut être son nom. Au fur et à mesure de notre approche nous commençons à apercevoir les détails de cette terre. En fait, il s’agit d’un groupe d’îles. Celle qui nous parait être la plus grande nous présente une falaise surmontée par une végétation luxuriante. Les autres de taille plus modeste comportent moins de végétation et sont défendues par des récifs menaçants. Nous sommes perplexes, nous avons du dériver très au sud pour rencontrer ce type de végétation. Mais où sommes-nous ?

     Paul décide de mettre le cap sur la plus grande en espérant trouver une crique où mouiller et un chemin pour accéder au haut de la falaise. Il nous faut rencontrer des gens pour nous renseigner sur cet archipel. A nous cinq nous parlons français, anglais, espagnol, allemand et portugais. Ce serait étonnant de ne pas nous faire comprendre par les autochtones. Arrivés aux abords de l’île, la falaise d’une cinquantaine de mètres ne permet aucun accès. Nous commençons à contourner l’île. Les cris des nombreux oiseaux qui nichent sur la paroi rocheuse parviennent jusqu’à nous. Assez vite nous découvrons une petite plage enchâssée profondément dans le rocher. Elle fait à peine cinquante mètres de large et une trentaine de profondeur. Paul engage le voilier dans le couloir qui y conduit et immobilise le bateau lorsque le fond de l’eau s’approche trop de la quille. Nous mettons l’annexe à l’eau, et c’est avec soulagement que nous prenons pied sur le sable. Il fait assez sombre. L’étroitesse de la plage et la hauteur des falaises ne laisse passer qu’une faible luminosité. Un chemin escarpé mais praticable monte sur le côté de la plage.

     C’est avec joie que nous apercevons un groupe de personnes descendre à notre rencontre. A notre grande surprise, il s’agit d’un groupe de femmes. Elles ont la peau ambrée des métis, et portent pour tout vêtement des pagnes en cuir. Elles sont toutes munies de courtes lances ou de frondes. Elles arborent un air menaçant qui m’empêche de profiter du spectacle de leurs corps musclés quasiment nus. Paul me tape sur l’épaule pour me montrer un groupe de pirogues qui est immobilisé entre les deux pans de falaise au-delà notre voilier. Les occupantes ressemblent à celles du premier groupe, et elles sont tout aussi menaçantes. Une voix s’élève parmi le groupe de la plage. C’est incompréhensible, nous nous regardons consternés. Au ton de la voix, nous comprenons que nous ne sommes pas les bienvenus. Nous essayons de nous faire comprendre dans les différentes langues que nous connaissons, mais aucune réaction notable.

     Après un rapide conciliabule nous décidons de regagner le voilier et de quitter les lieux. Mais à peine avons nous fait quelques pas vers le rivage qu’elles se jettent sur nous comme des furies. Malgré tous nos efforts, nous sommes rapidement submergés par leur nombre et par leur force physique. Et c'est les mains liées derrières le dos que nous nous retrouvons à gravir le chemin qui nous conduit en haut de la falaise.

     Du haut de la falaise j’ai à peine le temps de regarder la mer. Nous nous enfonçons très vite dans la forêt. Malgré le chemin tracé, la progression est pénible. La chaleur est moite, et nos mains entravées ne facilitent pas la marche. Heureusement nos geôlières s’arrêtent au pied d’arbres aux troncs gigantesques. La femme qui semble diriger le groupe donne un ordre, et aussitôt ses compagnes nous détachent les mains. Je frotte mes poignets douloureux et je fais quelques gestes d’assouplissement pour mes mains. La cheftaine lève la tête vers la frondaison et émet un son entre le cri et le sifflement. Cela déclenche l’arrivée de lianes et d’échelles de corde du haut des arbres. Avec agilité le groupe commence à grimper. Celles qui restent nous attachent les lianes aux chevilles. J’ai peur de comprendre. Prudemment je m’assieds au sol en conseillant aux autres d’en faire autant. Mais tous n’ont pas le temps de m’imiter, brutalement nous sommes hissés vers le sommet. Je vois Stéphane heurter assez violemment le sol et j’entends un cri de douleur sortir de la bouche à Alice. L’ascension est courte mais éprouvante, je tourne sur moi-même comme une toupie. Je ferme les yeux pour essayer de dissiper la nausée qui monte en moi. Je sens les branchages me griffer tout le corps. Nous sommes rapidement posés sans ménagement sur une large plate-forme en bois. Autour de nous tout un réseau de passerelles relie de nombreuses plate-formes entre elles. Des dizaines de paires d’yeux nous observent avec amusement. Des enfants, des adultes, des vieillards, mais que des femmes. Les commentaires semblent fuser de toutes parts, j’ai l’impression que nous sommes sur un marché où nous serions la marchandise. Alice et Marie sont détachées et sont poussées avec une relative douceur sur une passerelle en direction d’une grande hutte. Je les vois disparaître à l’intérieur. Je n’ai pas le temps de m’inquiéter pour leur sort, une femme énorme se saisit de moi, me hisse sur son épaule et m’emmène dans une hutte sous les rires des spectatrices. Elle me laisse tomber sur le sol. Il fait sombre, et mes yeux mettent quelques secondes à s’habituer à la demi-obscurité. Des hamacs sont suspendus à des poutres, et le sol est recouvert de nattes.

     Dans un coin une jeune femme est accroupie devant un foyer sur lequel est posé un récipient en terre cuite. Elle jette dans ma direction des regards furtifs. La matrone s’en aperçoit, elle aboie quelque chose. Aussitôt la jeune femme apeurée fixe son attention sur le foyer. Mon cerbère se retourne vers moi en me montrant un sourire édenté qui doit se vouloir charmeur. Tout en me parlant dans son langage incompréhensible, elle me couche sur le dos et elle m’attache au sol les chevilles jointes et les poignets en croix. Je me retrouve livré à ses caprices avec pour tout rempart un maillot de bain et un T-shirt. Elle me regarde et avec un sourire concupiscent elle saisit son pagne et l’envoie voler au travers de la hutte. C’est une montagne de chair et de graisse qui s’avance vers moi. Elle arrache mon maillot et attrape mon sexe pour le coincer entre les deux énormes outres qui lui servent de seins. Elle commence un lent mouvement de va et vient. Je n’ai jamais vu une poitrine aussi grosse. Malgré la situation qui n’a rien d’agréable, je sens l’excitation monter en moi. Je ne peux quitter des yeux ces deux larges auréoles brunes. J’ai envie de les lécher, de les sucer. J’imagine mordiller, pincer les deux pointes, les voir gonfler d’excitation. Cette image combinée au massage n’est pas sans effet, mon sexe est fièrement érigé entre ces deux mamelles. Fière du résultat, ma partenaire effectue un 180° et me présente une chatte à la mesure du reste de son corps. Je ne résiste pas au désir d’y coller ma bouche, d’y insérer ma langue.

     Immédiatement un cri rauque sort de sa gorge. Instinctivement je regarde en direction de la jeune femme. Celle-ci ne perd pas une miette du spectacle. Une de ses mains s’active au creux de ses cuisses. Cette image augmente encore mon érection. Je dévore littéralement le sexe de la matrone. C’est une vraie fontaine, je me délecte du nectar que je bois sans retenue. Ce sont des rugissements qui sortent de sa gorge. Ma langue joue avec ses lèvres, ma bouche aspire son énorme clitoris. Elle ondule au rythme de mes caresses. Mais cela ne lui suffit pas, elle se lève pour se positionner au-dessus de mon sexe, et s’y empale d’un seul coup. La chaleur moite de son antre m’électrise. Je vois ses énormes fesses s’agiter devant moi. C’est une furie, elle se pétrit les seins tout en continuant ses mouvements de bassin. La jeune femme se caresse frénétiquement. Elle se mord les lèvres pour ne pas trahir son plaisir. Mon amante explose en hurlant sa jouissance. J’explose à mon tour en cherchant le regard de la jeune femme. Mais celle-ci est couchée sur le sol les yeux fermés. Les bruits de la forêt environnante ne parviennent pas à effacer l’impression de calme que laisse le silence de mon amante. Elle est affalée sur mes jambes savourant le plaisir qu’elle vient de me voler.

     Où sont Paul et Stéphane, ont-ils subi le même traitement ? Et Alice et Marie, je n’ai pas vu d’hommes, mais cela ne veux rien dire. Peut-être vivent-ils séparément. Quelle drôle de société que celle-ci ! Le bruit de la jeune femme qui se remet au travail me sort de mes réflexions. Mon amante sort aussi de sa torpeur, elle me regarde, et avec un sourire m’adresse quelques mots. Peine perdue, je n’y comprends rien. Cela ne semble pas la déranger outre mesure, elle continue son babillage. De temps en temps elle houspille la jeune femme qui prépare à manger. L’odeur de la nourriture aiguise mon appétit qui n’en avait pas besoin.

     J’interpelle la matrone pour essayer de lui faire comprendre que j’ai faim. Mais visiblement mes efforts ne servent à rien. Remarquez, les pieds et les mains attachés, expliquer à quelqu’un qui ne comprend pas votre langue que vous avez faim, cela n’a rien d’une sinécure.

     Je vois donc, désappointé mais surtout affamé, ma tortionnaire sortir de la hutte. Après quelques instant, la jeune femme s’approche de moi avec une sorte d’assiette en bois.

     - Moi Elda, toi faim ?

     Je lui réponds en hochant de la tête

     - Moi Eric.

     Elle me sourit, et me fait boire doucement un bouillon succulent. Avec ma faim, je suppose que tout serait succulent. Je ne le savoure pas très longtemps car en entendant des bruits de pas qui se rapprochent, elle essuie vivement le liquide qui a un peu coulé de chaque côté de mes lèvres et retourne s’asseoir auprès du foyer. La matrone fait son entrée suivie de quatre femmes à l’air belliqueux. Elles me détachent, et avant d’avoir pu esquisser un seul geste, elles me lient les mains derrière le dos et me poussent sans ménagement hors de la hutte.
     
     A l’extérieur je retrouve Paul et Stéphane, ce dernier arbore un bel hématome au front, sûrement sont contact avec le sol au moment de notre petite ascension. Tout comme moi, ils ont les mains liées. En me voyant vêtu uniquement de mon T-shirt, Paul ne peut s’empêcher de sourire.

     - C’est donc toi le responsable de ces cris de sauvage ! Quel homme ! Mais ne me dis pas que la source de tout ce tapage est l’hippopotame qui t’accompagne !

     Je n’ai pas le temps de répondre à Stéphane, une de nos gardienne lui assène une grande claque dans le dos, et l’abreuve de propos incompréhensibles mais dont le sens doit être « Tu la fermes ou je cogne plus fort ».

     Nous nous dirigeons escortés de près vers la grande hutte où sont entrées les filles. A l’intérieur je découvre une cage circulaire en bambou occupant presque tout l’espace. Après nous avoir complètement dévêtus, nos geôlières nous y laissent seuls. Petit à petit, les pourtours se remplissent d’une foule bruyante et remuante composée de femmes de tous âges. Nous ne pouvons pas nous approcher des barreaux sans qu’elles essayent de nous toucher. Mes compagnons semblent aussi ahuris que moi. La situation est totalement irréelle, nous somme tous les trois prisonniers d’une tribu d’amazones sur une île perdue, et nous sommes nus de surcroît. Soudain les cris de la foule augmentent, une vague sonore s’approche de nous. Les femmes s’écartent pour laisser passer un groupe d’hommes. Ils sont tous jeunes et plutôt beaux et bien bâtis. Ils sont dévêtus, et poussés dans la cage un à un. Chaque entrée est ponctuée par un rugissement de la foule.

     Le dernier entré, un groupe de femmes pénètre dans la cage et nous lie les deux chevilles entre-elles. Elles nous laissent juste assez de liberté pour pouvoir marcher à petits pas. Nous sommes ensuite alignés de manière à former un cercle à l’intérieur de la cage.

     Le silence se fait d’un seul coup, une vieille femme suivie de deux très jeunes filles fait son entrée. Elles ne sont vêtues que d’imposantes coiffures faites avec la peau d’un sorte de félin. La tête de l’animal sert de couvre chef, le corps descend sur les épaules, et les pattes antérieures touchent le sol. Il s’agit sûrement d’une prêtresse et de ses deux assistantes. Lentement en psalmodiant, elles viennent se placer au centre de la cage. Tous les hommes ont les yeux fixés sur elles. L’assistance ponctue la mélopée du trio par des sont gutturaux. Les deux adolescentes passent devant chacun de nous en tenant au dessus de leur tête une outre de cuir, et un poignard dont le manche est couvert d’amulettes. Le tour effectué, elle reviennent vers le centre. Le silence se fait à nouveau. La vieille femme entame une incantation , ses deux assistantes tendent les bras vers le plafond de la hutte comme pour offrir l’outre et le poignard à des divinités. La prêtresse s’assied au sol, l’adolescente qui tient l’outre, lui verse un peu de liquide dans la bouche. Elle se relève prend l’outre et se dirige vers un premier homme. La terreur se lit dans ses yeux. Les assistantes se postent de part et d’autre de lui.

     Lorsque la prêtresse veux lui verser un peu du liquide dans la bouche, il se lève et tente de fuir, mais immédiatement les deux jeunes femmes le forcent à se rassoir. Les femmes autour de la cage grondent, l’assistante remet le poignard à la prêtresse qui d’un geste rapide et précis tranche la gorge à l’homme. Instinctivement, de ses mains, il tente d’arrêter le flot de sang écarlate qui se répand sur le sol, en quelques secondes l’homme s’écroule dans la mare de sang. Sans qu’un mot ne soit prononcé, nous avons tous compris que nous subirions le même sort en refusant de boire. Le trio s’approche maintenant de moi, j’ouvre la bouche et reçois un liquide doux et sucré au fond de la gorge.

     Le dernier homme abreuvé, une clameur immense déchire le silence. Un groupe de femmes nues venait d'entrer dans la cage. Je sens une douce chaleur m’envahir, un sentiment de bien-être s’installe en moi. Je regarde les hommes autour de moi, ils sont hypnotisés par les arrivantes, je remarque leur sexe gonflé de désir. Je ne comprends pas ce qui m’arrive, malgré la peur, une excitation lubrique monte en moi. Je regarde moi aussi ces femmes avec envie. Mon cerveau perd le contrôle de mon corps.

     Autour de moi les couples se forment, des râles de plaisirs commencent à surgir ça et là. Une femme s’approche de moi, elle se met à quatre pattes m’offrant son sexe, je n’essaye même pas de résister, je m’enfonce d’un trait en elle et je commence des aller-retours frénétiques. La cage n’est que cris de jouissance, à l’extérieur les femmes se caressent, s’embrassent, s’abreuvent aux sexes des unes des autres en une immense mêlée orgiaques. J’éjacule en long jet dans le corps de ma partenaire, et je m’écroule au sol, couché sur le dos. En quelques instants, mon sexe est de nouveau érigé. Une nouvelle femme profite de ma position pour m’enjamber et s’empaler sur moi. Les mouvements que ses cuisses musclées impriment à son corps sont d’une redoutable efficacité, nous poussons ensemble des cris de plaisirs. Très vite, je sens ma semence jaillir une nouvelle fois. Sans un regard pour moi, l’amazone part à la recherche d’un nouvel étalon. Comme la première fois, mon sexe se redresse rapidement et une nouvelle femme l’engloutit. Cette scène se reproduit plusieurs fois, je suis au bord de l’épuisement. Je remarque dans les cours répits que me laissent les changements de partenaires que certains hommes gisent inanimés sur le sol. Le plus proche de moi est certainement mort, son regard sans éclat fixe le vide. Je commence à penser que nous allons tous finir ainsi, nous ne sommes plus qu’un groupe de cinq encore visiblement vivant. Paul et Stéphane en font partie, sans doute notre pratique assidue des jeux amoureux permet de mieux résister.

     Heureusement la prêtresse met fin à la cérémonie, Autour de la cage les femmes reprennent leurs esprits. Les corps sont baignés de sueur, l’odeur acre et épicé du plaisir flotte dans la hutte. Un ordre aboyé me tire de ma contemplation. Une femme à l’air belliqueux nous désigne les corps sans vie de nos compagnons. Aussitôt les deux autochtones rescapés se lèvent et commencent à tirer les cadavres hors de la cage. Un coup de pied dans les côtes me fait comprendre que j’ai intérêt à en faire autant. Imité par Paul et Stéphane, je commence ma macabre besogne. Nous amenons les corps à l’extérieur pour les jeter par dessus-les plates-formes. A chaque cadavre j’entends le bruit mat de l’atterrissage. C’est horrible, je voudrais me rebeller mais je n’en trouve pas le courage. Une fois la cage vide, nos geôlières nous font descendre au sol afin de charger les corps sur une charrette à bras. Nous les emmenons à quelques centaines de mètre du village aérien où nous découvrons un gouffre qui s’ouvre dans le sol. Un courant d’air frais et humide s’en échappe., nous y jetons notre chargement. Plusieurs voyages sont nécessaires pour achever notre tâche. Notre état de fatigue rend particulièrement dangereuse l’ascension pour rejoindre les plates-formes. A plusieurs reprises je manque de lâcher l’échelle de corde, je finis tout de même par me hisser en haut.
     
     Nous sommes conduits dans une hutte sans autre ouverture qu’une grille faite de bambous liés entre eux. Comme mes quatre compagnons d’infortune je m’écroule au sol. Aucun d’entre nous ne songe à parler. L’entrée d’une jeune fille portant des gamelles d’une bouillie épaisse me fait prendre conscience de ma faim. Il s’agit de la jeune fille témoin de ma copulation avec le mastodonte. Elle me tend la première écuelle avec un sourire qui me fait du bien. Elle dépose une outre au sol avant de sortir. Je la regarde s’éloigner à regrets. Nous mangeons tous goulûment notre repas avec les main. Rassasié par cette bouillie consistante, je m’empare de l’outre, et je bois de longues gorgés d’eau. Je la tends à Paul sortant de mon mutisme pour la première fois depuis la cage.

     - Je me demande ce que sont devenues les filles,.

     Il me répond après avoir bu :

     - Moi aussi, et je me demande ce qu’elles vont faire de nous.
     - Elles nous nourrissent, ce n’est pas pour nous tuer.
     - Les gars, je crois que nous devrions faire comme eux et dormir, nous dit Stéphane.

     Il nous désignait les deux autochtones qui s’étaient allongés dans un coin.

     - Tu as raison, et il paraît que la nuit porte conseil...

 

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