Avant-propos
Mes premières années d’interne
à l’Athénée (équivalent belge du Lycée français) ne m’apportèrent
pas grand chose au point de vue sexuel. Durant cette période,
mon corps d’adolescent se développa et les pulsions sexuelles
se firent sentir. Comme tous les jeunes de mon âge, je me
masturbais régulièrement. Bien qu’entre nous ce n’étaient
que plaisanteries et histoires drôles sur les «branleurs».
Du genre «la masturbation ça rend sourd», «ceux qui se masturbent
gardent une voix d’enfant», etc. Bien sûr en déclarant cela
l’on prenait sa «grosse voix» qui venait à peine de muer.
Un alibi, en somme, pour bien montrer que «l’on n’était
pas de ceux-là»!
Vers huit ans, une maladie
courante quoique assez longue, m’avait obligé à redoubler
une année scolaire. De même, vers treize ans, je dus recommencer
ma deuxième année du secondaire, suite à une fracture de
la jambe survenue durant les sports d’hiver. J’avais donc
vingt ans lorsque je rentrai à l’université, en première
licence. La ville universitaire où j’étudiais, avait ceci
de particulier que les étudiants n’étaient pas logés dans
des bâtiments universitaires, mais logeaient «chez l’habitant».
Cette tradition existait depuis des temps immémorables et
contribuaient à une bonne entente entre les étudiants et
les citoyens. Une veuve vivant seule, un couple de pensionnés
dont les enfants avaient quitté le nid, se retrouvant dans
une maison vidée de la plupart des occupants, trouvaient
un avantage certain à louer une ou plusieurs chambres à
des étudiants: ils avaient de la compagnie chez eux et cela
arrondissait quelque peu leurs fins de mois. Pour nous,
étudiants, cela nous donnait plus de liberté que de dormir
au «campus» et, dans la maison où je vivais, la propriétaire
était une brave dame, qui nous choyait comme «ses enfants»
et nous offrait le petit-déjeuner.
Nous étions quatre à occuper
une grande chambre au premier étage. Cette pièce avait dû
être, dans le temps une salle de jeux pour les enfants.
La propriétaire l’avait intelligemment aménagée en la séparant
en deux parties égales, à l’aide d’une cloison en bois.
Ladite cloison n’insonorisait pratiquement rien, mais nous
donnait malgré tout une certaine intimité. Par «chambrette»
ainsi formée, logeaient deux étudiants. Ce n’était pas le
grand luxe: nous disposions chacun d’un petit bureau et
d’un fauteuil, d’un petit coin séparé par un rideau pour
nos ablutions, d’une grande armoire commune et de deux lits.
Les toilettes se trouvaient dans le couloir.
Jacques et Pierre logeaient
dans une chambrette, Jean-Paul et moi dans l’autre. Un samedi,
je n’étais pas rentré chez moi pour pouvoir étudier plus
à l’aise. J’étais donc seul dans ma chambrette. Jacques
et Pierre avaient fait de même. J’avais étudié jusque minuit,
après quoi je me couchai. Après environ un quart d’heure,
je fus tiré de mon premier sommeil par un petit gémissement
étouffé; puis un bruit de tissu froissé et quelques chuchotements.
N’y tenant plus de curiosité, quoique me doutant un peu
de ce que je découvrirais, je me levai sans bruit et m’approchai
sur la pointe des pieds de la cloison. Me penchant légèrement,
je vis, à la lueur de la table de chevet, Jacques et Pierre,
debout au milieu de la pièce. Jacques, le plus âgé (il terminait
son Droit) avait introduit sa main dans le pantalon de pyjama
de Pierre. Il en avait sorti une queue à demi bandée et
de taille assez modeste. Il était occupé à la branler doucement.
Après quelques instants, j’entendis murmurer: «Vas-y chez
moi aussi». Pierre ne se fit pas prier, baissa carrément
le pyjama de l’autre et mit à l’air un membre nettement
plus gros et bandé au maximum. Il commença lui aussi à branler
son partenaire. Le jeu dura quelques minutes. Caché derrière
la cloison, je ne perdais pas une miette du spectacle. Inutile
de dire que la scène se produisant sous mes yeux m’avait
excité au plus haut point. Je ne pus m’empêcher de porter
la main à mon sexe dressé et d’imprimer un lent mouvement
de va-et vient. Brusquement, Jacques chuchota: «Arrête !
Je vais jouir.»
Pierre arrêta sa caresse.
L’autre le fit se retourner et l’entoura de ses bras. Son
bas-ventre se mit à frotter les fesses de Pierre. Puis il
descendit quelque peu et introduisit sa verge entre les
cuisses serrées de son jeune ami. Je les vis pressés l’un
contre l’autre, le plus jeune se faisant masturber par le
plus âgé, lequel avait entamé un mouvement coïtal entre
les cuisses de l’autre. Le gland de sa verge apparaissait,
à chaque mouvement, sous les bourses de l’autre. Ce fut
Pierre qui jouit le premier. Un gémissement étouffé, une
légère crispation de tout le corps indiquaient qu’il avait
atteint son orgasme. Après une ou deux secondes, sa semence
s’échappa de sa verge et coula sur les doigts du plus âgé.
Ce dernier avait également atteint le point de non-retour
et arrêta brusquement ses va-et vient, le corps tendu au
maximum vers l’avant. Du gland dépassant des cuisses du
plus jeune, je vis quatre, cinq giclées de sperme s’envoler
vers l’avant à quelque vingt centimètres de distance, pour
terminer leur course sur le tapis avec un bruit mat. Les
dernières giclées se perdirent entre les cuisses de Pierre,
laissant une trace blanchâtre. Sachant qu’il avaient atteint
l’assouvissement de leurs désirs et qu’il risquaient de
me découvrir, je me retirai à pas de loup et me recouchai
dans mon lit. Là, en toute quiétude, je me masturbai de
manière tout à fait discrète et silencieuse, suivant une
technique à moi.
Très jeune déjà, j’avais
compris le plaisir que l’on pouvait éprouver en se caressant
les organes génitaux. Depuis ma puberté, mes orgasmes étaient
suivis d’éjaculations. Le fait de devoir me masturber le
plus discrètement possible m’avait fait découvrir une technique
«silencieuse». Lorsque j’étais bandé au maximum, je «roulais»
doucement mon prépuce entre le pouce et l’index. Cette lente
friction du prépuce et bien-sûr du gland recouvert pouvait
durer jusqu’à vingt minutes et m’amenait, lentement mais
sûrement à la jouissance. Le temps pouvait varier. Si j’avais
sous la main une revue coquine ou, comme dans le cas présent,
j’avais pu voir un acte sexuel, mon orgasme arrivait bien
plus vite. De même, s’il y avait plusieurs jours que je
ne m’étais plus fait jouir, il me suffisait de deux ou trois
minutes pour éjaculer. Cette technique masturbatoire me
procurait des orgasmes qui me paraissaient durer plus longtemps
et être plus intenses que ceux éprouvés par la branlette
«classique». Inutile de dire que dans le cas présent, le
spectacle que j’avais eu sous les yeux m’avait excité au
plus haut point. En m’imaginant être à la place de Jacques
et que c’était mon membre qui coulissait entre les cuisses
de Pierre, je parvins, en moins d’une minute, à un fulgurant
orgasme qui m'inonda tout le bas-ventre...
Nous étions au mois de mai,
et ce souvenir de deux étudiants se masturbant réciproquement
me hanta jusqu’à la fin de l’année académique. Puis arrivèrent
les examens, que je réussis sans problème, et les vacances.
J’oubliai bien vite cet «incident».
A la rentrée, en octobre,
je retrouvai ma chambrette et Jean-Paul.
Et c’est là que je connus
l’année que je qualifierais comme étant la plus érotique
de ma vie...
◊◊◊◊◊◊◊◊◊◊
Claude.
Mon voisin de lit, Jean-Paul,
était un brave garçon, du genre «intellectuel à lunettes»
avec qui j’eus régulièrement des conversations intéressantes.
C’était un bon camarade, mais cette camaraderie ne s’est
jamais transformée en amitié. Il était en dernière année
de Médecine. Fin octobre il fut envoyé en stage dans une
autre ville et nous quitta.
Pendant un mois, la place
resta vide à côté de moi. Puis un jour, à la rentrée de
janvier, un nouvel étudiant s’installa chez nous. Claude
avait l’air d’un gentil garçon, un visage rond et souriant,
un rien plus jeune que moi. Le soir, dans la chambrette,
nous nous présentâmes mutuellement. Ce qui me frappa le
plus, c’était son regard franc. Il me parlait en me regardant
droit dans les yeux. Cela me permit de constater qu’il avait
de longs cils et des yeux qui me troublaient. Il avait 19
ans et faisait sa première année d’ingénieur. Je le mis
rapidement au courant des us et coutumes de la maison, puis
nous éteignîmes les lumières et tout le monde s’endormit.
Pour ma part je me masturbai selon ma technique silencieuse
et je me surpris à penser à Claude tandis que je me caressais.
Le résultat fut plus rapide que je ne croyais et bientôt
mon sperme s’échappait sur mon ventre au rythme des spasmes
de mon orgasme...
Dans les semaines qui suivirent
nous eûmes tous les soirs des conversations sur des sujets
divers et force me fut de constater que, chaque jour, j’attendais
avec de plus en plus d’impatience l’heure du coucher. Parfois,
il nous arrivait d’avoir des propos plus «intimes». C’est
ainsi qu’un jour il me demanda: «As-tu déjà fait l’amour
à une fille ?»
«Bien-sûr, répondis-je, mentant
effrontément, et toi ?»
«Non, jamais», fut la réponse.
Une autre fois, il me dit:
«Tu as vu la fille d’en face ?» «Et comment, dis-je, elle
est vachement bandante !» Et j’ajoutai, sur un ton volontairement
vulgaire: «Elle a des seins entre lesquels j’aimerais bien
fourrer ma queue !»
Il pouffa de rire et se retourna
pour dormir. J’eus un peu plus de peine à m’endormir ce
soir-là. Je pensais beaucoup à Claude et je me demandais
si j’arriverais à m’en faire un vrai ami.
L’occasion s’en présenta
dès le lendemain. A la fac (nous faisions tous deux les
mêmes études), je le vis arriver vers moi, les larmes aux
yeux.
«Et bien, lui dis-je, que
se passe-t-il ?»
«On m’a volé mon portefeuille»
me répondit-il. Il l’avait laissé traîner sur sa table au
restaurant universitaire. Au moment où, quelques minutes
plus tard, il voulut aller le rechercher, le portefeuille
s’était envolé.
«Et me voici sans argent
jusqu’à samedi», conclut-il avec un sanglot dans la voix.
Sa détresse me fit pitié
et sans réfléchir davantage, je lui proposai de lui avancer
les fonds nécessaires jusqu’au week-end. Il refusa tout
net en me disant qu’il ne voulait pas m’embarrasser et écorner
mon budget de la semaine. Je tenais enfin l’occasion de
lui démontrer mon amitié.
«Ecoute, lui dis-je, c’est
vrai que cela va réduire ma marge financière, mais un vrai
ami doit être là dans les moments difficiles. Je suis ton
ami et je veux t’aider.»
«C’est vrai ? Tu veux bien
être mon ami ? Oh! comme je suis content !»
Il me dit cela en me regardant,
les yeux mouillés, et en me souriant. Mon cœur se serra
et je ne puis que lui répondre le cliché classique: «Oui,
nous serons les meilleurs amis du monde».
Le soir, avant de se mettre
au lit, il me remercia encore une fois de tout son cœur.
«Bah ! Ce n’est qu’un peu
d’argent, dis-je, et tu me le rembourseras quand même la
semaine prochaine».
«Ce n’est pas seulement de
cela que je veux te remercier, répondit-il, mais sur-tout
pour ton amitié».
De mon lit, je lui tendis
la main qu’il serra chaleureusement. Je me surpris à garder
sa main un peu plus longtemps qu’il ne sied à une poignée
de mains amicale. Puis je retirai la mienne, mais j’eus
l’impression qu’il avait tenté d’emmêler ses doigts avec
les miens. Cela me procura une joie immense.
Nous nous tournâmes chacun
de son côté pour dormir. Après un quart d’heure je changeai
de position et entendis, venant du lit de Claude, comme
un froissement de tissus. Dans la faible lueur dispensée
par l’éclairage de la rue, je vis Claude allongé sur le
dos. A la hauteur de son bas-ventre, je vis les couvertures
bouger d’une façon rythmique, ne me laissant aucun doute
sur l’activité à laquelle il était occupé ! Mon cœur cogna
plus fort dans ma poitrine et je commençai à bander. Les
mouvements de Claude se firent plus forts.
En me penchant hors de mon
lit, j’approchai mon visage de celui de Claude et lui chuchotai:
«Fais gaffe, on pourrait
t’entendre dans la chambrette à côté».
Il sursauta, les mouvements
des couvertures s’arrêtèrent et je devinai, plus que je
ne le vis, qu’il avait rougi jusqu’aux oreilles.
«Tu... tu ne dormais pas
?» fut sa réponse.
«Et bien, non. Tu sais, cela
ne me choque pas. Moi aussi je me branle régulièrement».
«C’est vrai, me répondit-il,
toi aussi tu te... touches ?»
«Evidemment ! Excuses-moi
de t’avoir interrompu, mais le bruit aurait pu s’entendre
dans le silence du dortoir.»
«Et toi, comment fais-tu,
tu vas aux toilettes pour te... pour faire cela ?»
Il n’arrivait pas à dire
les mots «masturbation» ou «branlette». Je souris intérieurement.
Mais mon cœur battait plus fort et je décidai de franchir
le pas pour voir sa réaction.
«J’ai une technique silencieuse,
continuai-je, qui me permet de me faire jouir sans que personne
ne puisse s’en douter. Mais cela ne fonctionne que chez
les garçons non-circoncis. Es-tu circoncis ?»
«Non, répondit-il, je ne
le suis pas».
Je pris un ton très «doctoral»
et lui expliquai:
«Tu sais, quand on se caresse,
la queue envoie des stimuli érotiques au cerveau. Plus ceux-ci
sont nombreux, plus l’excitation est grande et la réaction
rapide. Ce qui explique que quand tu te masturbes, c’est
ta propre main, commandée par le cerveau, qui provoque le
stimulus renvoyé par ta queue à celui-ci. Tous tes mouvements
sont déjà «connus» à l’avance par le cerveau, ce qui explique
que l’effort pour parvenir à la jouissance doit être plus
intense. Mais si c’est, par exemple, un fille qui te caresse,
les stimuli sont bien plus nombreux, le cerveau reçoit des
messages non prévisibles et la jouissance est plus rapide.
Ce ne doit pas nécessairement être une fille, d’ailleurs
!..»
Je savais qu’en disant cela
j’avais franchi le Rubicon. Quelle allait être la réaction
de Claude ?
«Tu veux dire qu’un autre
garçon pourrait aussi...?»
«Absolument. Tiens, tu te
branlais tout à l’heure. Tu étais près d’arriver à la jouissance
?»
«Il n’aurait plus fallu beaucoup
de temps pour que je jouisse».
«Alors, si tu veux, je le
fais pour toi.»
Mon cœur cognait comme un
fou dans ma poitrine et je bandais à fond. Sans lui laisser
le temps de répondre ou de protester je lui murmurai: «Tourne-toi
vers moi».
Il hésita une seconde puis
se mit sur son côté, face à moi. Déjà ma main s’était avancée
et vint se poser sur sa cuisse nue, car il avait baissé
son pyjama jusqu’aux genoux.
«N’aie pas peur et laisse-toi
aller», le rassurai-je.
Je caressai lentement sa
cuisse en me rapprochant petit à petit de son sexe. Je sentis
ses testicules que je pétris doucement. Il ne souffla mot.
Enfin, je remontai ma main et lui saisis la queue. Je remontai
jusqu’au prépuce que mes doigts se mirent à chatouiller.
Il mouillait abondamment, preuve qu’en effet il était près
de l’orgasme quand je l’avais interrompu. Je repris le dessus
de sa verge dans ma main et serrai le gland, toujours recouvert,
un peu plus fort. Un petit soubresaut de son membre et un
«hmmmpf» étouffé, me prouvèrent que mes caresses l’excitaient
au plus haut point. Je commençai une lente masturbation:
j’entourai la tête de son pénis de mes cinq doigts. En ouvrant
et fermant lentement ceux-ci, je faisais coulisser le gland
de haut en bas à l’intérieur du prépuce tout en stimulant
constamment ce dernier. C’était une variante de ma technique
silencieuse et c’est vrai que je ne faisais aucun bruit.
De sa queue me parvenaient régulièrement de petits spasmes,
annonciateurs d’une jouissance imminente. De fait, après
quelques secondes, Claude émit un petit gémissement étouffé,
se recroquevilla sur lui-même et tenta de repousser ma main.
Sans doute craignait-il que je ne sois dégoûté d’avoir du
sperme sur les doigts. Mais je tins bon et je sentis les
soubresauts successifs de son orgasme et sa semence chaude
s’élançant dans ma main et se perdre entre mes doigts. Je
continuai ma lente friction pendant encore une bonne minute.
Je sentis son membre se ramollir lentement entre mes doigts.
Claude poussa un profond soupir de soulagement.
«C’était bon, chuchota-t-il.
Jamais cela ne m’a fait un tel effet...»
Je lâchai son membre et me
remis sur le dos. J’allais commencer à me branler moi-même
lorsque je sentis sa main s’introduire dans mon lit, écarter
la mienne de mon sexe tendu à l’extrême, et chercher entre
mes jambes. Il caressa d’abord mon pubis, passa plus bas
pour prendre doucement mes couilles dans sa main, hésita
encore un peu, puis remonta enfin pour saisir ma queue à
pleine main. Ses mouvements malhabiles m’excitaient au plus
haut point et me firent presque jouir spontanément ! Je
me mis sur le côté au bord du lit, pour lui faciliter le
travail. Comme je l’avais fait chez lui, il me pompa lentement
le gland en titillant mon prépuce. J’étais tellement excité,
qu’après deux ou trois mouvements je sentis que j’atteignais
le point de non-retour. Et ce fut l’explosion. Je dus fermer
les yeux, tellement mon orgasme fut puissant. Je sentis
brusquement ma verge se tendre au maximum, de longues secondes,
puis, par saccades successives, se contracter et se relâcher,
tandis que mon sperme giclait dans le creux de sa main.
Il ne lâcha pas sa prise, jusqu’après le dernier soubresaut.
Je sortis mon mouchoir de la poche de ma veste de pyjama
et lui essuyai les doigts et la main en lui murmurant «Merci».
Il me répondit: «Merci aussi». Ensuite nous nous tournâmes,
les sens apaisés, pour une nuit de sommeil.
Le lendemain matin, au réveil,
nous nous souhaitâmes le bonjour comme d’habitude, comme
s’il ne s’était rien passé entre nous. J’eus un petit serrement
de cœur : Claude ne voulait-il pas en parler ? Aurait-il
honte de ce qui s’était passé ? Pire encore: en serait-il
dégoûté ? De mon côté, je n’osais pas aborder le sujet.
Une vague crainte qu’il me fasse savoir qu’il ne voulait
plus que cela se reproduise, m’empêchait de lui parler franchement.
Et le soir, ce fut pareil. Nous discutâmes quelque peu de
choses anodines puis nous souhaitâmes le bonsoir. J’eus
du mal à m’endormir. Je me posais sans cesse la même question:
Claude m’en veut-il ? Sera-ce la seule et unique fois que
nous «l’aurions fait» ?
Et cela dura plusieurs jours.
J’en étais presque obsédé. Même mon attention durant les
cours en était diminuée. Claude hantait mon esprit à chaque
moment de la journée... ou de la nuit.
Le jeudi, l’on nous avertit
que le lendemain une visite à une firme de haute technologie
était au programme de la journée. Ceci pourrait se révéler
fort intéressant pour les futurs ingénieurs que nous étions.
Un trajet en bus nous amènerait en trois quart d’heure dans
la capitale où aurait lieu la visite.
Le vendredi matin nous grimpâmes
dans le bus. Je m’arrangeai pour y monter en même temps
que Claude, et, tout naturellement, nous nous retrouvâmes
sur la même banquette. Nous fûmes étonnés de trouver une
grande couverture pliée, sur chaque banquette. Le chauffeur
de l’autobus nous expliqua que le chauffage était en panne.
Nous étions au début du printemps, et le temps était encore
relativement froid en début de journée; ce qui fait que
nous dûmes utiliser la couverture qui était heureusement
assez grande pour nous recouvrir les jambes et le bas du
corps. Durant le trajet j’essayais d’amener notre conversation
sur notre fameuse nuit, mais ne réussis à sortir que des
banalités. Claude s’en rendit-il compte ? Toujours est-il
que l’initiative vint de lui.
«C’est drôle, dit-il, de
sentir comme la chaleur de nos corps se communique bien
sous cette couverture. Je sens la chaleur de ta cuisse contre
la mienne. Est-ce pareil pour toi ?»
«Oui, répondis-je, moi aussi
je sens ta chaleur se communiquer». Je ne pus en dire davantage.
Je cherchais encore à aiguiller mes paroles sur ce que nous
avions fait l’autre soir, mais les mots restaient au fond
de ma gorge. C’est alors que, sous la couverture, je sentis
la main de Claude se poser sur ma cuisse.
«C’est vrai que l’on sent
bien la chaleur», me dit-il.
Puis sa main commença une
lente caresse sur ma cuisse. Elle se glissa lentement jusqu’à
mon genou, puis remonta de moitié, pour ensuite redescendre
jusqu’à mon genou. A chaque allée et venue, il me sembla
que sa main remontait un peu plus haut. Je m’étais mis à
bander fortement. Sa main continua ses voyages. Fou d’espoir
et d’excitation, j’espérais que sa main remonterait assez
haut pour... Mais comment réagirait-il en sentant mon érection
? Je le sus dès le retour suivant de sa main. Cette fois
il avait rencontré la bosse significative dans mon pantalon.
Et loin de refuser le contact et de se retirer, sa main
se posa à plat sur mon érection et se mit à me masser doucement.
Puis ses doigts s’emparèrent de ma verge et je sentis à
travers l’étoffe comment ils s’activaient sur le dessus
de mon membre. Je crus défaillir en sentant l’effet que
produisait ses doigts sur moi. Je repoussai discrètement
sa main et lui murmurai d’arrêter. Il la retira, mais la
laissa reposer sur ma cuisse. Après une minute, il s’empara
de la même manière de ma verge et recommença sa lente caresse.
Je dus à nouveau le repousser. Ce petit jeu se renouvela
encore deux fois. A la troisième fois je capitulai et le
laissai faire. J’aurai préféré le contact direct de ses
doigts sur ma queue. Mais la friction du tissus sur celle-ci,
la manière particulièrement douce par laquelle il me branlait,
tout cela ajouté au fait que nous faisions semblant d’écouter
les propos et blagues d’étudiants qui s’échangeaient autour
de nous, rendait sa caresse particulièrement érotique. Après
quelques instants, je dus fermer les yeux lorsque jaillit
le flot de mon sperme dans mon caleçon. Il dut sentir les
spasmes successifs de mon orgasme car il retira définitivement
sa main après quelques instants et il me regarda droit dans
les yeux avec un petit sourire victorieux. Ne voulant pas
paraître ingrat, je posai ma main sur sa cuisse et remontai
jusqu’à son entrejambes. Lui aussi bandait fortement. Mais
lorsque je voulus également le masturber, il me repoussa
et me dit: «Pas maintenant. Attendons ce soir, chez nous.
C’était si bon, l’autre soir...»
Ces paroles firent bondir
mon cœur de joie. Ainsi donc il acceptait pleinement notre
relation, il aimait nos contacts intimes, il en voulait
encore ! Je sentais qu’une magnifique période s’ouvrait
pour nous...
De fait, depuis ce jour,
nous nous livrâmes, pour notre plus grand plaisir, à nos
jeux érotiques plusieurs fois par semaine. Chose curieuse,
n’y l’un ni l’autre n’avons jamais essayé d’autres «techniques»
que la masturbation réciproque. Jusque là, il ne fut jamais
question ni de fellation ni de manipulation anale. Cela
changea quelque peu au cours du mois suivant.
Nous étions en juin. Les
derniers examens étaient passés. Et nous étions dans cette
période de «pré-vacances». Nous attendions les résultats
de nos examens, les cours étant terminés. Nous nous adonnions
à différents loisirs, tels que le sport, les cartes ou des
activités plus culturelles. Les résultats des examens furent
publiés et nous fûmes reçus tous les deux. Pour fêter cela,
Claude me proposa de passer le week-end suivant dans la
maison de campagne de ses parents.
«Nous serons seuls, ajouta-t-il,
car mes parents partent pour la côte; cela te plairait-il
que nous passions ce week-end ensemble ?..»
«Et comment ! Toi et moi,
seuls dans la nature ?»
«Cependant, me dit-il, il
y a une condition. Je voudrais te demander, de n’avoir aucune
relation avant notre première nuit à la campagne. Je voudrais
aussi que ni toi, ni moi ne nous masturbions durant cette
période.»
Devant mon étonnement, et
mon regard sans doute un peu alarmé il ajouta:
«Rassure-toi, ce n’est que
pour notre plaisir à tous les deux que je te demande cela.
Je veux que nous soyions fous de désir après cette semaine
«d’abstinence» et que nous passions une nuit passionnée
!»
«Dis donc, lui répondis-je,
tu es d’un raffinement rare, toi ! Mais c’est juré. Nous
ne nous toucherons pas et pas la moindre branlette avant
le week-end.»
Que notre patience fut mise
à rude épreuve est peu dire ! Le samedi matin, je pris le
train qui me mena jusqu’au village où habitaient les parents
de Claude. Ceux-ci étaient encore présents et après les
présentations d’usage, ils se dirent enchantés que Claude
ait fait la connaissance d’un véritable ami.
«Nous partirons vers 20 heures,
après le dîner, dit le Père. Je suppose que vous avez besoin
de dormir tous les deux».
«Dormir ! S’il savait seulement
!», me dit Claude.
Après le départ des parents
nous montâmes dans la chambre et, après une bonne douche,
nous nous étendîmes dans le grand lit. Enfin, pour la première
fois, j’avais Claude allongé, nu, à mes côtés dans le même
lit. Que de fois n’avais-je rêvé de cet instant !
«Je voudrais te demander
encore quelque chose, déclara Claude. Tu m’as procuré tant
de plaisir, m’a fait connaître de si merveilleux orgasmes,
qu’aujourd’hui j’aimerais que tu me laisses prendre l’initiative
de guider nos ébats.»
«Comme tu voudras, lui répondis-je»
«Viens, dit-il, tourne-toi
vers moi.»
Je fis ce qu’il me demandait
et nous nous retrouvâmes face à face. Il passa un bras au-dessus
de moi, plaqua sa main sur mes fesses et m’attira à lui.
En même temps il poussa son bassin vers l’avant et je sentis
son bas-ventre se presser contre le mien. Il avait une érection
terrible, tout comme moi, d’ailleurs. Alors il commença
un lent mouvement du bassin, tout en me serrant contre lui.
Je ne pus que l’accompagner dans sa danse du ventre. Moment
inoubliables que de sentir ma queue se frotter sur son ventre
tandis que la sienne se frottait au mien. Parfois nos deux
sexes bandés à mort se touchaient. Claude commença à haleter.
Puis ces yeux rencontrèrent les miens. J’y lus un tel désir,
une telle douceur, que je ne sais ce qui me prit, mais j’avançai
ma bouche vers la sienne. Nos lèvres se rencontrèrent et
s’unirent dans un premier baiser. Sa bouche s’entrouvrit
et bientôt ma langue s’y introduisit, titillant la sienne.
Enfin nos langues s’enroulèrent dans un baiser passionné.
Nos ventres se frottaient toujours sur un rythme lent. J’interrompis
notre baiser et haletai: «Arrête, je vais jouir.» Claude
ne tint aucun compte de ma remarque et je crus même sentir
qu’il accentuait la pression de son ventre sur ma verge.
Au moment où nos bouches se soudaient à nouveau, je jouis
d’une façon si intense qu’il se passa bien cinq à six seconde
d’un bonheur total avant que je n’éjacule de longues giclées
de sperme sur nos ventres. Claude sentit ma jouissance.
Cela dut l’exciter tellement qu’il me rejoignit presqu’aussitôt.
En gémissant dans ma bouche, il libéra son sperme chaud
qui se mêla au mien, tandis que je sentais nettement les
spasmes de sa verge rythmant son orgasme.
Nous restâmes encore de longues
secondes enlacés. Puis après quelques ablutions nécessaires,
nous nous remîmes au lit. Couché sur le dos, je lui pris
la main et ses doigts vinrent se mêler aux miens.
«Claude, dis-je, je voudrais
te dire... que je... »
«Quoi donc, dis le moi»
«Non, rien. Ne fais pas attention.
Dormons.»
Nous nous endormîmes, main
dans la main, sa tête reposant sur mon épaule. Plus tard
dans la nuit, ayant changé de position durant notre sommeil,
je me retrouvai allongé sur le côté, contre le dos de Claude.
J’étais réveillé, mais j’entendais son souffle régulier,
qui m’indiquait qu’il dormait profondément. Je passai la
main par dessus sa hanche et pris son sexe dans ma main.
Il était au repos et je roulai doucement son prépuce entre
mes doigts. Il poussa un long soupir et je sentis sa verge
durcir sous mes doigts. Moi-même j’étais à nouveau bandé
au maximum. Il s’éveilla.
«Hmmm! C’est bon, me dit
Claude, de se sentir réveiller par ta main»
En disant cela, il avait
poussé son bassin vers moi et pressé ses fesses contre mon
membre. Par quelques mouvements de va-et-vient, je réussis
à introduire mon sexe entre ses cuisses. Je roulais toujours
doucement son prépuce entre les doigts tout en imprimant
un mouvement coïtal avec mon bas-ventre. Notre double caresse
dura nettement plus longtemps vu que nous avions déjà tous
les deux eu un orgasme. Mais inexorablement nous nous menions
l’un l’autre vers une seconde jouissance. Je sentais de
petits soubresauts dans sa verge, de plus en plus rapprochés,
m’indiquant qu’il allait jouir. Moi-même je sentais mon
plaisir monter. Puis sa verge eut un spasme plus fort et
devint dure comme du bois. Après quelques secondes il libérait
son sperme entre mes doigts en une série de spasmes de moins
en moins forts. Il poussa un long soupir de bien-être et
tourna sa tête vers moi, pour chercher ma bouche. Au moment
où nos langues se trouvaient, mon orgasme se déclencha et
mon flot de sperme se répandit entre ses cuisses serrées.
Après quelques instants, nos bouches se séparèrent et je
ne sais pas ce qui me prit, mais je lui murmurai à l’oreille:
«Claude, je t’aime».
Il se retourna brusquement,
pressa son ventre gluant de sperme sur le mien et me répondit:
«Oh ! comme je suis heureux.
Je n’osais pas espérer que tu me dises cela un jour. Moi
aussi je t’aime, comme un fou !»
Nous passâmes le reste de
la nuit à dormir enlacés, heureux tous les deux, et surtout,
profondément amoureux.
Notre dernière nuit se passa
comme la première en étreintes et en caresses. Claude parvint
à me faire jouir trois fois cette nuit-là. Je ne sais pas
où il puisait ses réserves, mais lui parvint quatre fois
à l’orgasme, la dernière étant celle où, me proposant de
jouir une quatrième fois, je dus m’avouer vaincu et incapable
d’encore pouvoir jouir cette nuit-là. J’étais étendu sur
le dos et il se mit à califourchon sur moi. Il se mit à
se masturber en me regardant droit dans les yeux. Je lui
demandai de venir plus près de mon visage. Il s’exécuta
et j’eus son sexe dressé tout près de ma bouche. Je lui
fis «oui» des yeux en entrouvrant mes lèvres. L’instant
d’après il glissait son membre tendu dans ma bouche. Je
me mis à le sucer doucement. Après quelques minutes il gémit
en éjaculant son sperme dans ma bouche. J’avalai tout et
continuai à titiller son sexe avec ma langue jusqu’à ce
qu’il soit complètement débandé. Ensuite il se retira, se
pencha sur moi et me roula une pelle digne des plus grands
films d’amour...
Une semaine plus tard commençaient
les vacances d’été. Nous étions tous rentrés dans nos foyers.
Inutile de dire que Claude et moi nous téléphonions presque
tous les jours. Puis je partis en voyage avec mes parents.
Lui de même. Nous nous étions promis, à la rentrée de septembre,
de passer une nuit d’amour mémorable. Et pour la première
fois de ma vie, je me surpris à attendre avec impatience
la fin des vacances.
Le premier jour de la rentrée
je ne vis pas Claude. Le soir, dans la chambrette, je vis
le lit à côté du mien sans draps ni couverture. Je n’eus
pas le temps de me poser des questions, car la propriétaire
m’appela chez elle.
«Vous aurez constaté que
la place de Claude est vide, me dit-elle. Ses parents m’ont
téléphoné. Il a été renversé par une voiture la semaine
dernière et tué sur le coup».
Le monde s’écroula autour
de moi. Je dus faire un effort énorme pour ne pas laisser
paraître mon chagrin, qui aurait dévoilé nos relations intimes
à tout le monde. Mais pour la première fois depuis longtemps,
je pleurai cette nuit-là dans mon lit.
Epilogue.
Le temps fit son oeuvre.
Je vainquis ma tristesse et personne ne se douta jamais
de la relation éperdue que j’eus avec Claude. J’avais clôturé
définitivement ce chapitre de ma vie.
Quelques étudiantes (certaines
ma foi fort jolies et appétissantes) attirèrent mon attention
et la nature reprit ses droits. J’eus plusieurs aventures
«innocentes» avec des filles, de petits flirts, parfois
un peu poussés, et, durant ma dernière année, une aventure
plus sérieuse. Ce fut avec cette fille que je fis la première
fois l’amour. Ce fut délicieux, bien qu’après mon premier
orgasme «hétérosexuel» je ne pus m’empêcher de verser une
larme en pensant à d’autres orgasmes avec Claude. La fille
prit cela pour un excès de sentimentalisme de ma part et
me déclara qu’elle trouvait cela «tout à fait mignon et
romantique». Notre relation ne dura que ce que durent les
roses. Après une dizaine d’aventures, certaines plus passionnées
que d’autres, je me fixai avec celle qui, jusqu’il y a un
an, fut la compagne de ma vie. Notre vie sexuelle s’essouffla
après quelques années de vie commune. Il resta une sorte
d’amitié profonde qui dure encore toujours, bien que nous
ne vivions plus ensemble. Et c’est depuis cette semi-rupture
que le souvenir de Claude est revenu me hanter.
Il y a à peu près trente
ans déjà que Claude a disparu. Ses douces caresses qui me
menaient à l’orgasme en quelques minutes, voire en quelques
secondes me manquent à nouveau. Peut-être le raffinement
de ces caresses a-t-il fait de moi ce que l’on appellerait
aujourd'hui un «éjaculateur précoce», toujours est-il que
j’aimerais retrouver cette atmosphère érotique du temps
de Claude.
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