Je suis allée très très loin de chez moi pour
connaître enfin la douceur d'un corps de femme. Je ne voulais
surtout pas que ça se sache... D'ailleurs personne n'est
au courant dans mon entourage, ni mon copain, ni mes amies,
et encore moins ma famille, bien sûr. C'est mon jardin secret
et quel jardin ! Quels souvenirs de ces deux nuits folles
passées entre les bras de ma douce teutonne !
C'est pour cette raison,
pour être enfin libre du regard des autres et de leurs préjugés,
que j'ai choisi un travail où je voyage beaucoup. J'ai été
embauchée dans une société de consulting très dynamique
et bien implantée dans les pays anglo-saxons. J'ai eu de
la chance, je suis toute fraîche sortie des études mais
je parle couramment trois langues, ça aide... Du coup, en
semaine, je ne suis presque jamais en France et ce n'est
pas plus mal.
Question mecs, j'en ai eu
quelques-uns, je ne suis pas contre. Pour une homosexuelle
refoulée, je trouve même que j'ai eu de nombreuses aventures
masculines. J'ai même vécu maritalement plusieurs mois avec
le même mec. Maintenant c'est fini. J'ai renoué pendant
les fêtes de fin d'année avec un ami d'enfance avec lequel
je vis des amours platoniques. On s'écrit, plus rarement
on se téléphone, on va se balader tous les deux en forêt,
il m'invite le week-end chez ses parents. Je le trouve gentil,
c'est un bon copain. Mais c'est tout, ça s'arrête là, ces
temps-ci je suis très très sage.
Depuis toujours je suis attirée
par les filles, j'ai envie de les toucher, j'ai un penchant
vers elle, une envie folle, irrépressible, j'ai même du
mal à me contrôler. Mais aussi curieux que cela puisse paraître,
fin 99 je n'avais encore jamais eu aucun contact réel avec
une femme, aucun frôlement, aucune caresse, aucun baiser,
rien du tout, j'en devenais même complètement folle tellement
j'en avais envie et que je n'osais pas franchir le pas.
L'an 2000 est arrivé et avec lui son fameux "bogue",
c'est sans doute lui qui m'a libérée. Hi hi ! Non je plaisante,
le premier janvier, comme tous les ans j'avais pris de bonnes
résolutions et j'avais décidé de me donner l'année pour
franchir ce pas, c'était trop important pour moi. Je n'ai
pas eu besoin de l'année, quinze jours plus tard c'est arrivé.
Je suis à Prague depuis le
début de l'année sur un nouveau projet. C'est là-bas qu'un
soir j'ai rencontré Elke. Elle était descendue dans le même
hôtel que moi, d'après ce que j'ai cru comprendre un voyage
d'agrément, pour visiter la ville. Nous nous sommes croisées
une première fois dans l'ascenseur de l'hôtel et immédiatement
j'ai flashé sur cette jolie petite blonde au visage poupin.
Mes yeux devaient la dévorer du regard et j'avais presque
honte de la regarder ainsi. Mais, elle me souriait gentiment
sans rien dire et nous nous sommes séparées dans le hall
sans qu'il se passe rien. Ca, c'était le matin, je suis
allée au bureau d'étude comme à l'accoutumée en regrettant
une fois de plus d'être aussi coincée et de ne pas avoir
risqué le tout pour le tout.
Le soir je suis rentrée seule
à l'hôtel. Les autres avaient projeté de sortir, je ne sais
où encore et comme je suis plus du genre casanière que fêtarde,
j'ai prétexté un mal de tête pour rentrer seule à l'hôtel.
Je serais bien allé me coucher sans manger, j'avais besoin
d'être seule, de tranquillité. Mais finalement j'ai opté
pour le restaurant. Et j'ai bientôt regretté car deux hommes
à la table d'à côté n'arrêtaient pas de me mater. Mais bon
la commande était passée, je ne pouvais plus reculer. C'est
alors qu'elle a surgi derrière moi, la petite blonde de
l'ascenseur et qu'elle m'a proposée, toujours avec son joli
sourire et dans un anglais parfait, de venir m'asseoir à
sa table. J'étais confuse, je ne l'avais pas vue, je n'attendais
que ça, j'ai tout de suite accepté. Je ne sais pas pourquoi
mais j'ai tout de suite su également que cette fois-ci c'était
la bonne, que ça allait se passer et j'en ai été quelque
peu déboussolée. Manifestement, elle avait ressenti mes
penchants pour elle et n'y était pas non plus opposée. Nous
avons mangé très sagement en discutant de choses et d'autres,
de mon boulot, de sa famille, de nos centres d'intérêts
à toutes les deux. Elle habitait du côté de Hambourg (Seule
? Je n'ai pas osé lui poser la question). Elle comptait
passer trois jours à Prague et le restant de la semaine
à Vienne sans doute pour visiter ces villes renommées. Mais
moi surtout ce que je voyais c'était ses regards, ses petites
mimiques, son joli sourire, la commissure de ses lèvres,
le petit geste qu'elle faisait pour déplacer sa mèche avec
sa main lorsque celle-ci retombait sur ses yeux. Très vite
je suis tombée amoureuse de son corps... Mais plus la fin
du repas approchait et plus ma nervosité reprenait le dessus.
J'ai allumé une cigarette pour me calmer, je me suis aperçue
que je tremblais. Je ne me sentais certainement pas capable
de l'inviter dans ma chambre et pourtant c'était ce que
je désirais le plus au monde en cet instant précis. Et puis
lorsqu'elle s'apercevrait que je n'avais aucune expérience,
peut-être serait-elle déçue ? Tellement nerveuse que je
devais être grotesque... Lorsqu'elle me prit la main. Sa
main était chaude douce, câline, un geste de gentillesse
auquel je n'étais pas habituée.
Tout s'est ensuite passé
comme dans un rêve. Nous nous sommes levées toutes les deux
et avons pris l'ascenseur ensemble sans rien nous dire et
toujours très sage. Ensuite, arrivées à son étage, elle
m'a pris la main et entraînée vers sa chambre. Nous nous
sommes assises sur le lit et elle a caressé ma joue. J'ai
versé une larme puis une deuxième. Ensuite je l'ai serrée
dans mes bras. Nous sommes restées un long moment ainsi
serrées l'une contre l'autre, le temps que je me calme.
Après, tout a été beaucoup
plus facile, presque évident, ses lèvres sur les miennes,
sa peau contre ma peau, mon corps qui s'enflamme de partout
tellement je suis conquise par sa douceur. Un peu plus tard
je ne me suis même pas aperçue que nous étions déjà à moitié
nues, que sa bouche se posait sur mes seins, que mes tétons
étaient durs à m'en faire mal. Et quand plus tard ma bouche
s'est posée entre ses cuisses, j'ai ressenti un plaisir
intense, presque une jouissance, et c'est avec une infinie
tendresse que j'ai embrassé son intimité. Nous étions nues
sur les draps, nous avions déjà joui toutes les deux par
la magie de nos bouches respectives et nous étions bien
collées l'une à l'autre, blotties l'une contre l'autre,
son corps chaud contre le mien. Une plénitude totale m'a
envahi, un bien être divin. Humm ouiii, je l'aimais. Je
t'aime, je t'aime, je lui ai dit dans toutes les langues
que je connaissais et de toutes les façons... Je t'aime,
je t'aime, tout fort en riant, j'étais folle, folle d'amour
et j'en voulais encore, toute la nuit, quitte à passer nuit
blanche. Alors je l'ai à nouveau caressée... Et le lendemain
j'ai failli ne pas me réveiller...
Je devais avoir sale tête,
j'avais très peu dormi. En tout cas j'avais la tête ailleurs,
dans les bras d'Elke, entre les belles cuisses d'Elke, pour
lui apporter toujours plus d'amour. Et il a fallu que j'attende
encore toute une longue journée pour que nous appartenions
à nouveau l'une à l'autre. Mais ce soir là nous avons préféré
nous faire livrer des plateaux repas dans sa chambre. Nous
avions mieux à faire qu'à poireauter au restaurant.
Sniff ! Ma belle est repartie
en Allemagne, quand est-ce que je la reverrai ? J'espère
au plus tôt. Elle me manque énormément. Et dire que si cela
se trouve à ce moment précis elle dort dans les bras d'une
autre ! Je préfère ne pas penser à cela, cela me rend malade...
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