JMat avait tellement attendu ce moment. Mais
maintenant que cela allait arriver, il sentait comme des
gouttes de sueur perler dans son dos et sur son crâne. Aurait-il
soudainement peur ?
Il était à l’heure. Dans cet immense hôtel de G. Il avait
réservé la chambre la veille. Lorsqu’Elle lui avait confirmé
par mail son arrivée pour le lendemain.
Il s’était garé au parking. Avait demandé la clé à la réception.
Avait rempli une fiche sous un faux nom. Avait pris l’ascenseur
jusqu’au cinquième étage. Avait ouvert la chambre 54. Avait
refermé la porte. Doucement.
Puis il avait enlevé son blouson et ses chaussures. Posé
son sac à dos sur un des fauteuils. Et comme Elle le lui
avait demandé, envoyé un texto sur son portable avec simplement
‘’chambre 54 je t’attends’’.
Et il l’attendait. Avec impatience. Ce fantasme était en
lui depuis quelques mois. Cela l’avait amusé au début. Même
inquiété. Puis finalement il lui en avait parlé. En direct
sur un chat internet. Ils avaient échangé leurs avis sur
la question et il s’était avéré qu’Elle avait le même fantasme
que lui.
Il ne posa pas plus de questions. Il n’osait pas penser
qu’Elle lui écrirait un jour ‘’Ok. On va le faire. Je viens
à G. dans une semaine.’’
Et Elle est venue. Lui avait demandé de réserver la chambre
d’hôtel. Et maintenant il l’attendait.
Ils ne se connaissaient pas physiquement. S’étaient échangé
leurs photos. Tout simplement. Mais entre eux il y avait
comme un courant qui passait. Comme une ressemblance. Comme
des évidences qu’un jour il fallait qu’ils se rencontrent.
Il entendit taper à la porte. Une petite angoisse lui monta
dans la gorge. Et si il n’était pas à la hauteur ? Et si
ils ne se plaisaient pas ? Et si … Des dizaines de questions
envahirent sa tête avant même qu’il se lève pour aller lui
ouvrir.
Bien entendu, ils en avait ‘’parlé’’ plusieurs fois avant
de prendre ce rendez-vous. Ils avaient convenu d’un code
entre eux. Si lui ou Elle ne voulait plus réaliser ce fantasme
commun, si à un moment donné, l’un des deux voulait stopper
le ‘’jeu’’, il suffisait de prendre la main de l’autre et
de dire ‘’stop’’…
Mat était très excité et angoissé à la fois. Il sauta du
lit sur lequel il s’était allongé et ouvrit la porte.
Elle entra. Et le plaqua contre le mur. Il se laissa faire.
Elle lui enleva sa chemise d’une main, tenant de l’autre
les deux mains de son jeune prisonnier. Elle l’entraîna
vers le lit où Elle le jeta.
Mat ne bougeait pas. Il la regardait. Elle portait un blouson
de cuir qu’Elle enleva rapidement et laissa tomber par terre.
Elle se dirigea vers la fenêtre et tira les lourds rideaux
de la chambre.
Cette douce obscurité renforçait encore plus l’excitation
de Mat. Il était étendu sur le lit, torse nu et ne bougeait
pas. Elle retira ses chaussures. Ses vêtements. Elle était
maintenant nue devant lui. Debout devant le lit.
Mat n’entendait plus aucun bruit. Que leurs souffles. Rapides.
Elle sortit de son sac un bandeau et une paire de menottes.
Elle s’agenouilla sur le lit et lui attacha les deux mains
entre elles. Au dessus de sa tête. Il la regardait fixement.
Elle était maintenant tout près de lui. Son visage au dessus
du sien. Il eut envie de lui prendre la bouche mais il savait
que leur jeu avait des règles. Et qu’il devait les respecter.
Elle lui banda les yeux. Il sentit ses seins lourds lui
frôler le torse et le visage. Il eut comme un tremblement
qui lui parcourut tout le corps. Il sentit sa main ouvrir
rapidement la braguette de son pantalon. Puis ses deux mains
lui retirer ainsi que son caleçon et ses chaussettes.
Il était maintenant nu. A sa merci. Elle était descendu
du lit. Il n’entendait que son souffle. Plus lent. Il sentait
une odeur de vanille. Sûrement son parfum…
Elle le regardait. Immobile. Attaché. Nu. Offert. Son sexe
commença à se durcir. Elle remonta à genoux sur le lit immense
et approcha sa bouche de ce membre inconnu.
Elle le lécha doucement sur toute sa longueur. Puis de plus
en plus vite. Mat se trémoussait. Il avait encore des frissons.
Mais de plaisir.
Elle continuait de le lécher puis engloutit totalement son
sexe dans sa bouche. Comme si Elle avait pu l’avaler tout
entier. Elle le sentait se durcir et grossir au contact
de sa langue. A l’intérieur de sa bouche.
Mat poussa un petit gémissement. Elle arrêta sa caresse
et murmura ‘’chuttttt’’. Mat retint son cri. Encore une
règle… Pas un mot. Pas un baiser. Pas un bruit. A peine
un geste. A peine un regard. Que du plaisir. Que du sexe.
Que du frisson. Il devait se laisser faire. Se laisser aller.
S’abandonner. Et Elle partirait. Il avait donné son accord.
Le sexe du jeune homme était maintenant complètement en
érection. Elle descendit sa langue un peu plus bas. Sur
ses couilles. Sur son anus. Mat se trémoussait de plus en
plus. Il sentait le plaisir monter en lui.
Il se dit à ce moment là qu’il n’allait jamais pouvoir respecter
toutes les règles. Ne pas crier sa jouissance. Ne pas embrasser
ces seins ou ce corps qu’il avait à peine vus mais dont
il ressentait le contact. Ne pas entendre le son de sa voix
à Elle lorsqu’il la ferait jouir… Tout ça allait être au
dessus de ses forces.
Il eut alors envie de lui prendre les mains et de lui dire
‘’stop’’. Mais ses mains liées l’en empêchaient… Avait-Elle
fait exprès ?
Elle lui attrapait justement les mains et le fit s’asseoir
face à elle. Elle frôlait chaque partie de son corps de
sa bouche et de ses mains de ses seins et de sa langue.
Lui n’avait pas le droit de bouger. C’était un supplice
à la fois délicieux et cruel. Mais il aimait ça.
Plus Elle s’approchait de lui dans ses caresses et ses baisers,
plus il songeait à enfreindre les règles du jeu et à prendre
avec sa bouche toute partie du corps qu’il devinait. Mais
il tint bon.
Elle était maintenant allongée sur le dos. Elle l’attirait
vers Elle. Lui fit descendre la tête vers son sexe déjà
humide. Mat trouva la position assez inconfortable compte
tenu de ses mains toujours liées mais Elle passa sa tête
en dessous de ses bras.
Mat lécha la chatte parfaitement lisse. Elle serra les dents
pour ne pas gémir à son tour. Il entrait et sortait sa langue
en Elle comme il l’aurait fait avec son sexe. Elle se tortillait
mais aucun son ne sortait de sa bouche. Il continuait à
la faire mouiller de plus en plus. Elle était maintenant
complètement ouverte à sa bouche à sa langue à cette ardeur
qu’il avait de lui donner du plaisir de cette manière.
Elle retenait ses gémissements et ses cris. Une larme coula
de ses yeux tant c’était difficile. Mais Elle avait imposé
les règles Elle-même !
A un instant, Elle espéra qu’il dise ‘’stop’’ et qu’Elle
puisse hurler sa jouissance. Mais il continuait à l’avaler
de sa bouche gourmande et pourtant si peu experte.
Une autre larme coula de ses yeux. Il avait maintenant relevé
la tête et, de sa langue, explorait son corps. Il monta
jusqu’à son visage. Elle entendait et sentait sur son corps
son souffle court et chaud. Il ramassa ses larmes de sa
langue et resta un moment en suspension au dessus de sa
bouche. Lui ne la voyait pas. Elle ferma les yeux. Peut-être
l’un des deux allait…
Mais il continua son voyage de sa langue sur ses seins durcis.
Lécha ses tétons. Avala son ventre et son nombril. Elle
n’avait maintenant plus qu’une envie : qu’il la prenne brusquement.
Elle entoura son corps de ses jambes et le guida en elle
de ses mains. Il murmura : - S’il te plaît… Les menottes…
Pour la première fois Elle entendit sa voix. Il avait une
voix chaude et grave. Mûre pour son jeune âge. Elle tendit
la main vers son sac posé au pied du lit et en sortit les
clés des menottes.
Elle libéra Mat. Il la remercia d’un baiser sur la main.
Elle sourit et laissa tomber son sac par terre. Et les menottes.
Les mains délivrées, le jeune homme caressa les seins les
hanches le ventre l’intérieur des cuisses de sa partenaire.
Elle sentait son désir monter en Elle comme jamais. L’excitation
de ce fantasme enfin réalisé lui donnait des frissons qu’Elle
n’avait jamais connu alors.
Les doigts de Mat entraient maintenant l’un après l’autre
dans son sexe trempé. Elle sursautait à chacune de ses pénétrations.
Elle suppliait dans sa tête qu’il la prenne maintenant.
Mais lui continuait à explorer chaque parcelle de ce corps
auquel il avait tant rêvé. Chaque coin de peau. Chaque pore.
De sa bouche. De ses mains. De ses doigts. De ses cils.
Il caressait. Fouillait. Enfonçait. Effleurait. Léchait.
Suçait. Avalait. Aspirait.
Puis, d’un coup, il enfonça son sexe en Elle. Elle hurla
intérieurement. Ne laissant sortir de sa bouche qu’un soupir.
Il s’enfonçait de plus en plus. Elle retenait ses cris son
souffle. Serrait les dents. Il faisait de même. Ne pas parler.
Ne pas laisser sortir un seul son.
Au moment où Elle atteignit l’orgasme, ses doigts entortillèrent
les cheveux de Mat. Ses jambes se bloquèrent comme dans
une crampe. Son ventre se souleva comme par un spasme. Elle
se mordit la langue pour ne pas gémir.
Il se retira d’Elle et embrassa ses seins doucement. Elle
ne pouvait plus respirer. Elle avait l’impression d’étouffer.
Puis elle ne se retint pas. Elle ouvrit la bouche et en
sortit un long et rauque gémissement.
Il s’arrêta. Leva la tête et retira son bandeau. Leurs regards
se croisèrent vraiment. Pas comme à son arrivée dans la
chambre où il avait à peine eu le temps de la voir.
Leurs yeux étaient du même bleu. Et brillaient de la même
manière. Elle détourna la tête. Comme pour s’avouer perdante.
Il lui mordilla et couvrit de baisers humides son cou sa
nuque ses tempes ses paupières son nez ses joues son front
son menton.
Elle voulut s’enfuir du lit. Ne plus subir autant de tendresse.
Ne plus lâcher aucune faiblesse. Ne plus aimer aucune caresse.
Alors il a prit sa main. L’a porté à sa bouche. Et a murmuré
son prénom au creux de son oreille. A essuyé encore de sa
langue les larmes qui coulaient le long de ses joues.
Elle a souri. Il lui a fait l’amour. Elle lui a fait l’amour.
Ils se sont Aimer. Ont oublié le fantasme. Ont oublié les
règles. Ont parlé. Gémi. Murmuré. Crié. Hurlé. Leur Bonheur.
Leur Désir. Leur Plaisir.
Quelques heures plus tard Elle est repartie. Laissant dans
cette chambre un parfum de vanille. De ces parfums qui s’évapore
vite. Mais qu’on oublie jamais.
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