Eric, 18 ans depuis trois semaines, bon coeur mais incurable rêveur et
incorrigible romantique, ne faisait rien de sa vie. Rien de rien,
incapable de se fixer ou de fixer son attention, archi-largué au lycée,
non pas stupide mais jamais présent, toujours réfugié dans son monde
imaginaire. Eric était différent. Cette différence, son père, ancien
officier reconverti dans l'industrie, et sa mère, une catholique bigote,
tous deux issus d'une stricte bourgeoisie conservatrice, ne l'admettaient
pas et ne l'admettraient jamais.
Son père - à l'instinct ? - avait aussi senti chez son fils une autre
différence : Eric, adolescent pas encore totalement figé dans ses choix
sexuels, ne regardait pas toujours seulement du côté des filles. Ce «
reproche » était formellement injuste, Eric n'était plus vierge et c'était
bien une jeune fille qui, l'été précédent, sur les deux heures du matin
d'une soirée de fin d'année, avait ouvert à Eric la porte des plaisirs
charnels partagés. Mais l'ancien officier avait senti autre chose chez son
fils. Et il avait raison : même s'il n'était jamais encore passé à l'acte,
Eric rêvait aussi d'étreintes romantiques avec des garçons, acteurs ou
artistes offrant à son esprit matière à des fantasmes nocturnes quasi
quotidiens.
Cette homosexualité latente chez son fils était pour un homme comme lui
proprement impensable, impossible, déshonorante. Il aurait tué son propre
enfant s'il en avait eu une preuve formelle. Cette horreur en lui, couplée
à un énième bulletin scolaire catastrophique, fut la goutte qui fit
déborder le vase familial. Une engueulade mémorable, un mot de trop en
réponse de la part d'Eric, et l'adolescent, désormais majeur comme
venaient de lui rappeler ses deux parents, s'était retrouvé sur le
trottoir avec un sac de sport contenant quelques affaires. Tout le reste,
ses parents l'avaient passé par la fenêtre devant ses yeux. Il était
désormais maudit chez eux. Et Eric, même rêveur, savait que son père était
mortellement sérieux dans ses menaces si jamais il tentait un jour de
revenir à la maison.
Plus de famille, plus de toit, pas de fric. La merde totale. Eric tourna
dans la ville toute la journée, ne mangea pas et trouva à dormir un peu à
même le béton dans un parking. À l'aube du lendemain matin, reparti à
marcher droit devant lui, il se rappela le chantier du nouveau méga centre
commercial sur le chemin du lycée et le panneau « Recherche manoeuvres de
chantier - CDD - Embauche sur le site » cloué sur la porte du bungalow à
l'entrée du terrain. Arrivé là et trouvant la porte ouverte, il passa la
tête. Un vieil africain, la barbe blanche en tenue de chantier, lui demanda :
« Qu'est-ce que tu cherches, toi ? »
« Du travail. Tout de suite si possible... »
« Qu'est-ce que tu sais faire sur un chantier ?
« Rien, mais... »
Le vieux le coupa : « Reste là, je vais voir si c'est possible. »
Et le vieux sortit sans qu'Eric ne perçoive la lueur qui venait de
s'allumer dans les yeux du vieux black. Eric, frêle adolescent au corps
fin et mince mais peu musclé, la frange sur les yeux, n'avait pas le
profil du travailleur de force. Il n'aurait pas du être là et, sans le
savoir, un piège vicieux se refermait sur lui.
Le vieux revint. Miracle ! C'était d'accord. Il pouvait commencer tout de
suite. On pouvait même le loger temporairement au foyer des ouvriers le
soir après le travail. On lui donna un casque, des gants et chaussures de
sécurité et il fut affecté aux mouvements des éléments d'échafaudages.
Rapidement bien sûr, l'adolescent s'épuisa. Il dut s'arrêter à répétition
pour souffler un peu et s'asseoir. Tous ses muscles lui faisaient mal.
Jamais il ne remarqua toutefois l'observation vigilante dont il était à
distance l'objet de la part du même vieux du bungalow, ni le signe que
celui-ci fit à un jeune et grand ouvrier noir pour venir à lui, ni enfin
les ordres que le vieux lui donna en indiquant Eric.
Epuisé, Eric ne remarqua rien du tout. Ni qu'il était apparemment le seul
blanc au milieu d'ouvriers et de contremaîtres tous africains, ni que
personne ne semblait se soucier de sa faible efficacité. En tous cas,
aucun reproche ne lui fut fait. Il eut seulement la bonne surprise de voir
un gars, à peu près de son age mais plus grand et fort, et venu dit-il
rapporter une planche, s'arrêter pour lui parler un peu. Très amical et
bientôt même il commença à l'aider à charrier planches et piliers. Ils
engagèrent la conversation et Eric eut le sentiment de se faire un ami de
N'Djili dont la beauté, faite d'un corps puissant et svelte, des gestes
souples et d'un visage harmonieux, triangulaire avec des pommettes
marquées, fascina rapidement le jeune adolescent perdu.
La journée passa ainsi et, à la sirène marquant la fin de journée, N'Djili
amena Eric aux douches avant le départ vers le foyer. Il choisit l'une des
cabines et y poussa Eric avec lui. Assez spacieuse mais vide avec
seulement des crochets pour les vêtements un peu à l'écart des jets. La
porte verrouillée, N'Djili se déshabilla intégralement et Eric admira
intérieurement ce corps parfait, à la musculature puissante et harmonieuse
sous une peau sombre et magnifique. Eric n'en pouvait plus et c'est
N'Djili qui le déshabilla et le poussa sous les jets d'eau chaude. N'Djili
encore qui entreprit de le frictionner de gel douche, massant avec science
ses muscles endoloris.
La chaleur de l'eau, le bien-être du massage, l'intimité pour la première
fois avec un corps masculin aussi beau que dans ses rêves nocturnes,
firent sur Eric un effet puissant et il eut rapidement une belle érection.
N'Djili sembla trouver cela tout à fait naturel et il commença à masturber
doucement le membre d'Eric, lui massant alternativement la nuque et les
seins de son autre main libre. Les deux corps se frottaient de plus en
plus intimement et Eric, timidement, s'essaya à rendre les caresses
savantes par lesquelles N'Djili enflammait ses sens.
Si Eric avait eu encore un peu de lucidité, il se serait sûrement étonné
du regard fixe et lointain de N'Djili pendant que celui-ci déployait un
art consommé à exciter l'adolescent européen. Pas un baiser non plus. Mais
lové contre ce corps puissant qui le dominait d'une tête, le nez dans le
torse musclé de celui qui le protégeait depuis le matin, Eric
s'abandonnait complètement à la fièvre de l'instant, désormais chauffé à
blanc et les testicules lourds d'un désir juvénile.
À son tour en érection, N'Djili fit allonger Eric sur le dos sur le sol,
lui écarta les cuisses et commença à lui masser délicatement l'anus avec
une noix de gel douche. Un doigt, puis un deuxième, délicatement, prirent
place dans son conduit anal.
« Tu veux ? » demanda le black.
« ... »
Eric ne sut que dire, pris entre la peur de l'inconnu et son désir désormais brûlant.
N'Djili prit cela pour une acceptation, retira ses doigts et commença à
appuyer la tête de son sexe circoncis sur l'anneau brun de l'anus vierge.
La pénétration fut lente. Une poussée impérieuse mais très progressive,
accommodante pour Eric qui, sur le dos et les genoux ramenés sur les
épaules, s'offrait comme une femme à ce magnifique étalon noir.
N'Djili gardait la tête haute. Il regardait droit devant lui, au loin,
pendant que les sphincters d'Eric s'ouvraient et lui laissaient l'accès
des entrailles de l'adolescent. Eric ne remarqua pas cette absence de son
amant : il mangeait des yeux le corps superbe et chaud auquel il
s'abandonnait désormais complètement, vivant enfin dans sa chair quelque
chose de bien au-delà de ses plus beaux rêves nocturnes.
Plus il sentait ce barreau de chair noire élargir son anus, plus le pouls
d'Eric s'accélérait. Apparemment infatigable, le pieu de chair allait et
venait maintenant et chaque enfoncement ouvrait Eric un peu plus. Ouvrait
physiquement son cul certes mais aussi ouvrait son esprit à cette évidence
: il voulait être pour toujours la femelle de cet étalon d'ébène...
Sous l'effort, la sueur perlait sur le torse puissant de N'Djili et
tombait en gouttes sur Eric. Puis il sentit le corps musclé qui
l'envahissait se tétaniser en un bloc durci enfoncé en lui au maximum. Le
sperme chaud qui frappa ses intestins fut comme une brûlure bienfaisante
et il laissa son amant injecter son flot de sperme au plus profond de lui.
La vue des muscles puissants de N'Djili jouant sous le satin de la peau
noire pendant qu'il se faisait défoncer, la sensation rêche des poils
pubiens venant frotter contre son intimité à chaque enfoncement, la
chaleur du foutre à l'intérieur de lui, à l'intérieur de sa « chatte »,
tout cela emporta instantanément la jouissance d'Eric. Son anus fut pris
de spasmes forts, massant la queue enfouie en lui, et il cracha à son tour
son sperme en longs jets épais qui retombèrent sur son ventre et jusque
sur sa poitrine.
Eric était au ciel.
Toujours sans un mot, N'Djili se retira et, du cul ouvert d'Eric, un
trop-plein de sperme commença à s'écouler en un gras filet blanchâtre. Le
black s'avança et présenta son mandrin de chair encore semi-rigide devant
la bouche d'Eric.
« Nettoie-moi ! Suce et que ce soit propre ! »
Eric ouvrit la bouche et, encore emporté par l'exaltation et malgré
l'écoeurement d'avoir à avaler les traces de ses propres excréments, il lécha
et suça jusqu'à la satisfaction de son amant. Sans relever le ton devenu
dur et impérieux de la voix de son nouvel « ami ».
Eric suivit N'Djili dans la camionnette qui ramenait les ouvriers vers le
foyer. Loin, hors de la ville, les champs, un passage à droite après un bois,
encore quelques kilomètres d'un mauvais chemin de terre et voici le foyer.
Eric fut surpris en ne voyant devant lui qu'un groupe d'une douzaine de
bungalows dans une clairière et des fils de fer pour sécher le linge après
les lessives. Lui, il avait envisagé cela un peu comme une sorte de
résidence universitaire. Alors que là, Eric ne pouvait même pas dire où il
se trouvait. Mais il était si fatigué qu'il ne discuta rien et suivit son
« homme » dans l'une des baraques. N'Djili lui indiqua le matelas où ils
allaient dormir ensemble, et ce verbe au pluriel et ce « ensemble »
suffisaient au bonheur de l'adolescent ce soir là.
La nuit, Eric la passa dans les bras de son « homme » dans sa chaleur, nu
contre lui. Bien. Heureux. Il était apparu en lui le besoin d'appartenir à
son amant, d'être sa « chose », d'être au service de cette masculinité
triomphante et de tout lui sacrifier. S'il avait su...
Au matin, N'Djili, réveillé, lui demanda une fellation, puis une fois bien
en érection lui dit :
« Mets-toi à quatre pattes, écarte bien les fesses et donne-moi ta « chatte » ! »
La pénétration fut brutale, douloureuse car cette fois non préparée, mais
Eric passa outre, emporté dans son rêve de soumission féminine. Le massage
interne de sa prostate par le pieu noir qui le défonçait de nouveau lui
procura une agréable excitation et, s'il ne parvint pas à jouir, il fut
heureux. N'Djili ne lui fit pas de cadeau, s'enfonçant à fond en lui dès
les premiers moments et maintenant cette cadence tout le long. La « machine N'Djili » s'acharna longtemps sur lui, l'assouplissant, le
fouillant au plus profond, avant de cracher sa semence dans ses intestins.
Pas de préservatif entre eux, tout comme la première fois, et là aussi il
fallut qu'Eric nettoie son amant avec sa bouche une fois la saillie fine.
Mais qu'importe. Il le faisait pour son « homme ». Il était heureux d'être
la « femelle » d'un aussi bel étalon et Eric savait d'instinct qu'il lui
fallait tout accepter pour espérer le garder pour lui, pour lui plaire et
l'exciter toujours et se l'attacher comme protecteur.
C'est exactement ce type de sentiment que le marabout, qui gardait
l'entrée du chantier, avait voulu voir se développer dans l'esprit de ce
jeune blanc en déroute, dont il avait vu passer la tête dans la porte du
bungalow d'embauche hier matin. Venu de loin, très fin connaisseur des
hommes, il avait compris immédiatement le parti à tirer de ce cadeau du
ciel. Pour l'attraper, pour le piéger, il avait donné l'ordre à N'Djili de
faire le nécessaire. De se sacrifier en fait. Un bon musulman, ce N'Djili,
chez qui l'obéissance aux ordres du marabout s'impose malgré son dégoût
pour les homosexuels, conformément aux bonnes règles de l'Islam.
Il le fallait pour le bien-être de cette communauté d'une trentaine de
Maliens, vivant si loin désormais de Bamako au fond de ce pays si froid.
Sans femmes depuis des années. Sans papiers et donc obligés de vivre à
l'écart, sans contact, avec au ventre la peur de l'arrestation et de
l'expulsion. Victimes du racisme. Travaillant pour des salaires de misère
et dont la plus grande partie partait de plus vers les familles du pays
natal. Le marabout savait qu'il fallait un moyen, un canal, où pourrait
s'échapper le feu de cette frustration sociale et sexuelle qui menaçait sa
petite communauté. Eric était la solution : ce jeune blanc serait, par sa
bouche et son cul, ce canal.
Quatre ans qu'il était au foyer.
Eric avait compris dès le lendemain de son arrivée ici qu'il avait été piégé
: quand on lui a pris ses papiers et son téléphone portable, quand il
s'est vu enfermé pendant la journée dans une des baraques du camp sous la
garde des ouvriers de repos (plus jamais de travail au chantier pour lui,
le premier jour avait été une mascarade), et enfin quand N'Djili lui a
fait comprendre sans douceur que sa bouche devait aussi s'ouvrir sur les
queues de certains des autres ouvriers, et avaler leur semence grasse et
salée. Puis quelques jours plus tard, sur celles de tous les autres
ouvriers, le vieux marabout compris. Puis quelques semaines plus tard,
c'est sa « chatte » qu'Eric a fini par mettre à la disposition de tous.
Cependant il était heureux. Tout avait été fait pour enflammer son
fantasme de soumission féminine à ces hommes qui le dominaient
physiquement. Il portait désormais en permanence et uniquement string
noir, nuisette et talons hauts et on s'adressait à lui exclusivement au
féminin (« Erica » « Suces plus profond ma chérie ! » « Tu es bonne. » «
Tu es belle Erica. Laisse-toi doigter la chatte », etc.). Une vieille
africaine était venue au camp lui tatouer le contour des yeux et les
sourcils. Un peu grossier peut être, mais féminin et indélébile en tout
cas. On lui avait tressé les cheveux en nattes, des nattes ramenées en un
court chignon au dessus de sa tête. Deux larges boucles d'oreille dorées
et du rouge à lèvres complétaient l'illusion.
Le marabout le « chargeait » aussi. Il connaissait les produits
traditionnels. Il s'en servait sans mesure sur Eric, dont en quelques mois
la personnalité s'était un peu effacée. L'idée qu'il était là pour servir,
pour s'offrir, que c'était là son but et sa récompense dans la vie lui
avait été imposée. Une sorte de lavage de cerveau d'autant plus facile qu'il
dormait peu toutes les nuits. Et pour cause. Les produits traditionnels
servaient aussi à entretenir son envie sexuelle. Et plus Erica était «
chaude », plus les hommes étaient contents. Aussi le marabout ne se gênait
pas beaucoup sur les doses.
Le marabout lui faisait enfin prendre des hormones féminines. Médecine
occidentale cette fois. Massivement. Sa voix était devenue plus aigüe, ses
fesses plus rondes, ses hanches plus larges et ses seins, bien que
toujours trop modestes au goût des hommes, avaient notablement grossi. Et
ils étaient devenus furieusement sensibles des extrémités. Ainsi sa
position favorite était la « levrette » quand son amant utilisait ses
mains libres pour tirer sur les bouts maintenant très allongés de ses
seins. Erica jouissait alors littéralement sur commande et dans la
seconde, comme avec un interrupteur. Malheureusement cela n'arrivait pas
tout le temps, car les africains préféraient la prendre par devant, « à la
missionnaire », une position qui renforçait leur illusion de faire l'amour
à une femme.
Erica était heureuse. Elle avait tous les jours des orgasmes inouïs, seule
femelle à la disposition de tant de queues, de tant de boules si pleines.
Son anus, désormais plus que souple, recevait sans peine tous les
hommages. Après chaque dîner, elle était mise au service pour la nuit
entière de l'un des hommes du foyer, un homme par nuit, jour après jour,
jusqu'à ce que chacun ait eu son tour. Et la série recommençait. Sans cesse.
Comme ils ne disposaient d'elle qu'une fois par mois environ, les
africains se préparaient longuement à cette nuit particulière et Erica
devait recevoir chaque fois des assauts gonflés par quatre semaines de
frustration et d'anticipation. Erica se donnait à chacun. Elle était leur
femelle, sans honte ni sans besoin de plus de contrainte, presque fière
désormais en fait. Et chaque soir elle prenait par la main l'amant qu'on
avait prévu pour elle et elle l'amenait dans le bungalow qui avait été
réservé en permanence pour son service, offrant ainsi de l'intimité aux
deux amants nocturnes.
Tous les mois elle retrouvait N'Djili, le plus beau de tous, qui la
prenait en rêvant aux belles et fières femmes d'ébène laissées au pays,
alors qu'Erica, sans rancune mais transportée de bonheur, offrait tout et
s'offrait comme jamais pour faire jouir son amant.
Le ramadan était l'exception à cette rotation mensuelle des amants.
Pendant ce mois particulier, du coucher au lever du soleil, Erica était
offerte à tous. L'orgie durait toute la nuit. Bouche et cul. No limit. La
première nuit de son premier ramadan, Eric s'était révolté mais seul face
à tous, il avait été submergé, pris de force et plié à leur volonté.
L'Erica d'aujourd'hui subissait sans un mot l'orgie et le gangbang de ces
nuits de fête, prenant son plaisir quand il venait.
Il y avait d'autres gangbangs : Le marabout avait convaincu les autres
qu'Erica pouvait leur rapporter beaucoup d'argent en étant mise à
disposition des hommes en manque dans d'autres foyers d'africains. Ils ne
payaient pas beaucoup certes, mais le nombre de passes compensait cela en
partie. Les autres avaient accepté le jour où une sécheresse sévère au
pays avait conduit à un appel de fonds auprès de la communauté émigrée en
France. Louer Erica était apparu comme un moyen raisonnable de trouver des
fonds. On ne pouvait pas le faire trop souvent car il fallait rester
discret et aussi parce cela perturbait le cycle mensuel, d'autant plus
qu'Erica devenait « inutilisable » pendant une ou deux journées après de
telles « sorties ». On avait néanmoins pu trouver une sorte d'accord
durable avec un groupe de Ghanéens et Erica leur était amenée tous les
deux mois environ. Ils ne lui faisaient pas de cadeau ceux-là, de vrais
salauds en fait, et plus d'une fois elle leur avait été rendue l'anus en
sang. La seule concession qu'ils avaient acceptée, c'est d'utiliser des
préservatifs, au moins pour son cul. Pas pour la bouche.
Erica n'avait plus de place dans la société. Défigurée, féminisée,
prostituée, personne n'aurait jamais plus voulu d'elle. Le savait-elle ?
Cette inquiétude ne traversait jamais son cerveau.
Le marabout avait eu des projets pour elle, mais le manque d'argent
l'avait obligé à y renoncer. Des vrais et bons seins de femelle d'abord.
Et puis la castration avec ablation de la queue pour éliminer dans l'amour
ce fâcheux rappel de son état masculin. Avec peut-être même un vagin, pour
pouvoir la prendre à trois hommes à la fois. Mais tout cela était beaucoup
trop cher pour le budget de sa petite communauté. Il n'avait par contre
pas renoncé à lui faire injecter un jour du silicone : les seins, les
pommettes et de bonnes lèvres de suceuse. Il avait désormais accumulé
presque assez d'argent pour le silicone. Encore quelques soirées de prêt
d'Erica à ces pourceaux de Ghanéens et le compte serait bon.
Chaba
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