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Histoire asiatique
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Certains auteurs, très connus, vous ont déjà largement décrit la fameuse « madone des sleepings » recherchée attentivement par tous les amateurs de voyages en train. Bien souvent déçus, il ne leur reste qu'à emprunter une nouvelle fois ce moyen de locomotion pour tenter de satisfaire leur fantasme, la prochaine fois. C'est certain, la prochaine fois, ils la rencontreront. Cette aventure, quand elle se produit, reste un moment plus que mémorable, inoubliable ; elle alimentera fantasmes et rêves, hantera vos nuits, vous qui avez su en profiter.

C'est un petit train rouge vif, poussif, qui ahane le long d'une voie ferrée pentue et tortueuse des montagnes centrales d'Helvétie. Il transporte en ses flancs des touristes épris d'air pur et de paysages aussi grandioses que majestueux. Ici, tout semble être écrasé par l'immensité de la montagne que le petit train gravit à perdre haleine. A l'intérieur, brinqueballés sur des banquettes en lattes de bois, les passagers subissent les secousses et les hoquets des jointures des rails, les trépidations de la crémaillère. Les grincements effroyables, les précipices frôlés quand ils ne semblent pas être survolés et tous les voyageurs n'ont qu'une hâte : que le terminus pointe enfin son nez.

Tous cherchent à maintenir un équilibre précaire et à éviter de se faire expédier contre l'épaule voisine. La promiscuité des banquettes et leur inconfort obligent les passagers, plus souvent qu'ils ne le souhaiteraient, à distribuer à droite, à gauche et en face de grands sourires d'excuses. Les paroles sont inutiles, tant les voyageurs sont cosmopolites et le bruit est insoutenable.

Coincé entre un large touriste bavarois chenu et une rombière aussi haute que large, en pantalon de velours côtelé et espadrilles blanches aux pieds, je tente de m'intéresser à ma voisine d'en face.

C'est une jeune japonaise, aux yeux noirs et rieurs, qui semble bien fluette pour le lourd sac qu'elle trimbale avec elle. Chaussée comme une randonneuse professionnelle, elle porte curieusement une ample jupe écossaise dont le pan est retenu par une grosse épingle à nourrice. Son torse est avantageusement moulé dans un pull-over à grosses côtes, blanc écru. Les nattes qui encadrent son visage poupin, font deux tâches sombres sur le pull blanc. Entre deux contemplations du paysage qui se déroule très lentement sous nos yeux, nos regards se croisent, de plus en plus souvent et nous nous sourions.

Dans un virage plus instable que les précédents, tout le monde doit s'accrocher ou serrer les fesses pour tenter de rester en place.

Forte de cette malheureuse expérience, ma voisine japonaise prend l'initiative de venir caler son pied lourdement chaussé entre ma cuisse et la jambe de mon voisin. Ce faisant, elle relève sa jupe pour mieux manoeuvrer. En un éclair je distingue ses cuisses rondes et charnues. Un spectacle est d'autant plus charmant et affriolant que mon regard continue à fouiller rapidement l'ombre sans qu'il ne puisse être arrêté par un quelconque sous-vêtement !

Ai-je la berlue ?

Ma voisine en provenance de l'Empire du Soleil Levant ne porterait-elle pas de culotte ? "La salope !" comme aurait dit en son temps Guy Bedos.

Non, je n'ai pas la berlue... j'entraperçois son berlingot.

Le geste a-t-il échappé à mon voisinage ? N'est-il destiné qu'à ma petite personne ?

Sous le coup de l'étonnement et avec une certaine émotion qui me fait tressaillir, imperceptiblement, je tourne ma tête de droite et de gauche pour constater que mes voisins ne continuent à s'intéresser qu'au monde minéral qui nous entoure.

Alors, je reviens directement planter mes yeux dans ceux de la jeune Nipponne.

Durant quelques longues minutes, nous restons ainsi, dans une sorte de joute, de défi, de jeu : les yeux dans les yeux.

Bien sûr, mon regard redescend – presque automatiquement – vers sa jupe qu'elle a sagement rabattue sur ses genoux. Et son regard accompagne le mien.

C'est certain, elle a compris – volontairement ou non – que j'ai trouvé la vue qu'elle venait de m'offrir, à mon goût et que ... j'en reprendrais bien un petit peu...

Puis son regard remonte se fixer au mien. Impénétrable et rieur.

En vision marginale, je vois son genou relevé, l'ourlet de sa jupe, le pan retenu par l'épingle. Je surveille ses mains, pour l'instant, sagement posées sur ses genoux. Des mains qu'elle bouge avec lenteur et qui s'emparent du bord du kilt, le relèvent légèrement pour venir caler le second pied entre ma cuisse et celle de ma grosse voisine.

Au passage, elle me permet ainsi de mieux contempler et me repaître de son entrejambe, nu, ouvert et dont elle m'expose "sadiquement" l'étalage.

Malgré l'ombre de la jupe, je peux parfaitement voir le renflement formé par son sexe et ses lèvres, légèrement plus sombres et fines. Au-dessus, le départ d'une courte toison pubienne.

La bougresse ! Elle est épilée et doit entretenir avec soin sa fourrure... Mon sang ne fait qu'un tour... mon sexe se dresse dans mon pantalon, plus dur que les séracs que nous traversons... mais moi, je ne suis pas de glace.

Avec discrétion, elle rabaisse sa jupe et m'offre un nouveau grand et large sourire de contentement ou de connivence ? Je ne sais comment l'interpréter et n'ai pas les moyens immédiats de m'interroger à ce propos car déjà, la gare terminus est là.

Elle reprend sa position assise et, alors que tout le monde se lève pour débarquer, dans une joyeuse pagaille, ma grosse voisine dans son élan et sa précipitation me bouscule et me pousse sur la jeune japonaise. Dire que je lui tombe dans les bras, serait la moindre des politesses. En fait, je l'écrase sous mon poids, mais au lieu de protester, de se récrier, elle prend la chose en riant... Au passage, j'en profite (honteusement, je vous l'accorde) pour respirer son odeur de lavande et de savonnette d'hôtel et j'apprécie le moelleux et le confort de sa poitrine et de son épaule. Mes mains, pour conserver le peu d'équilibre qui me reste, se sont largement posées sur ses cuisses et s'y appuient généreusement. Sous mes doigts, j'éprouve la chaleur de ses jambes et l'élasticité de sa chair.

Avec confusion, je tente de m'excuser de cette bousculade et pour une fois, mon anglais semble être à la hauteur de mes espoirs car, dans un petit rire aigu, elle me fait comprendre que ce n'est rien...

Nos têtes sont un peu trop proches, nos bouches n'ont que quelques centimètres à parcourir pour se joindre. Contre mes lèvres, je sens son haleine, chaude et instinctivement, tandis que les voyageurs tentent de descendre, nous nous embrassons, goulûment, sauvagement.

Nos bouches unies, nos langues partent simultanément en exploration de la bouche de l'autre. Mes doigts, toujours appuyés sur ses cuisses, les pétrissent. Et si au départ de cette malencontreuse manœuvre je l'ai senti réticente, sur ses gardes, figée, sous la poussée de nos langues, sous le pétrissage de mes doigts, elle s'amollit doucement.

Pendant ce laps de temps, le wagon se vide, peu à peu et nous restons derniers occupants, ne faisant presque déjà plus qu'un, quand un "Hum !" impératif, nous oblige à nous désunir.

Le contrôleur du train est debout dans l'allée, attendant stoïquement, que notre embrassade veuille bien se terminer, le regard à la fois gêné et courroucé. Un de ces regards où vous distinguez parfaitement que ce que vous êtes en train d'accomplir ne se fait pas en public et que la morale le réprouve, en même temps qu'une certaine envie vous transforme en voyeur.

Alors, à contrecœur, nous évacuons le wagon. Par galanterie je m'empare de son lourd barda et l'accompagne vers la sortie.

Est-ce l'air de la haute montagne, raréfiée en oxygène, qui prive son cerveau de toutes ses facultés ? Est-ce que je suis tombé sur une nymphomane ?

Sans prononcer une parole, elle accroche sa main à la mienne et en me tirant, elle prend la direction d'un hangar, à quelques mètres du quai. Sans mot dire, elle m'amène au fond, s'empare autoritairement du lourd sac de mon épaule et le pose à terre. Étonné et attendant la suite, avant que je ne puisse faire un geste, elle me colle ses lèvres chaudes sur ma bouche. De nouveau, nous échangeons un brûlant et profond baiser.

Mais là, seuls, isolés, à l'abri du vent glacial qui balaie la plate-forme, loin du regard des autres voyageurs et touristes, mes mains peuvent voleter sur son corps.

J'empoigne ses fesses, à travers le lourd tissu de laine et les maltraite, les écarte, les malaxe, les pétris, pesant de tout mon poids sur elles pour plaquer son pubis contre mes hanches. Il me semble que plus je la palpe, plus sa langue s'empare de ma bouche et la fouille, profondément.

Enfin, elle lâche ma bouche et doucement s'affaisse, mettant sa frimousse à hauteur de ma ceinture, défait ma braguette en sort mon sexe, raide et tendu par le désir que notre étreinte buccale vient de déclencher.

Dans un mouvement lent, elle l'aspire, le lèche, passe de petits coups de langue sur le bout et toute la longueur de la hampe, allant jusqu'à suçoter mes testicules tout en faisant coulisser de sa main ma peau.

Le traitement est délicieux... excitant en diable. Sur le point d'exploser, je réussis à la faire remonter pour m'occuper d'elle.

J'écarte les pans de son kilt et découvre le tabernacle aperçu furtivement dans le train. Son sexe, imberbe, est luisant de désir et aux premiers contacts de ma langue, ses mains plaquent ma tête, écrasent ma bouche sur son intimité qui s'ouvre, telle une fleur suave et humide.

Par petits coups de langue, j'arrive à son clitoris, tendre petit bouton perdu dans les replis de ses chairs intimes. En quelques secondes, je la sens se tétaniser sous le coup du plaisir qui monte en elle. Rapidement, le long de mon menton, elle se met à couler. Elle se transforme en une fontaine de plaisir qui semble intarissable.

Ses doigts enserrent ma tête et broient mes oreilles. Avec force, elle jouit.

Je remonte vers sa bouche pour que nous échangions une fois encore nos salives, quand elle se tourne pour m'offrir sa croupe, qu'elle frotte avec délice le long de mon sexe, prisonnier de la raie de ses fesses charnues. En la penchant légèrement, je suis prêt à honorer la belle et pulpeuse Nipponne, quand sa main s'empare de mon pénis, pour en diriger la pointe vers son petit trou. Un lieu serré, étroit, mais humide et souple. En quelques coups de reins, j'arrive à m'introduire sans trop de mal dans ce milieu chaud et serré et les manoeuvres l'excitent car elle pousse de longs et profonds soupirs qui se transforment rapidement en feulements réguliers, puis en petits cris d'oiseau pour terminer dans un râle de jouissance au moment même où je me répands en elle...

A peine, ai-je pris le temps de reprendre ma respiration qu'elle se tourne vers moi, applique une nouvelle fois ses lèvres sur les miennes, mais sans appuyer son baiser et dans un grand sourire, en baissant sa jupe elle empoigne son sac qu'elle charge d'un solide coup de reins sur son dos et s'éloigne, toujours muette, me laissant là, dans ce hangar, le sexe mou et humide d'elle et de moi, le pantalon sur les chevilles.

Un peu abasourdi par ce départ que je considère comme précipité, un peu ahuri par cette rencontre insolite, avec retard, je me hâte de sortir du bâtiment... Mais plus personne à l'horizon. Enfin, pas de petite japonaise. J'avance jusqu'au rebord de la terrasse d'où plonge le chemin qui permet de redescendre à pied vers la vallée. Elle est déjà là-bas, en bas. Petite silhouette qui marche d'un bon pas descendant la pente glissante.

Le coeur heureux de cette aventure avec une « geisha des sleeping », je regagne la gare pour reprendre le train et m'en retourner vers la civilisation et les hommes, laissant aux choucas criards, le soin de colporter de vallées en vallées notre aventure amoureuse.

C'est certain, dans le compartiment de retour, en face de moi, trois grands gaillards, la figure rubiconde, les traces des lunettes autours de yeux, ouvrent leurs lourdes chaussures, sous le regard désapprobateur d'un vieux couple.

Comme quoi, les voyages peuvent se suivre et ne pas se ressembler...

 

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