Le parvis écrasé de soleil, puis
je me glisse dans l'ombre fraîche.
Silence.
Il n'y a personne, mes premiers pas, encore précipités,
résonnent.
Je reprends mon souffle, j'écoute plus attentivement,
mon cœur bat.
Personne.
A droite, dans l'ombre plus profonde, le confessionnal,
petite lampe rouge éteinte.
Je m'avance, de plus en plus lentement, je m'aperçois
que mes mains étreignent mon petit sac à hauteur
de ma poitrine, quelle posture empruntée !
Je m'arrête devant le lourd rideau de velours aux
trois quarts écarté.
J'ai repoussé mon sac à main sur mon dos,
je laisse retomber mes bras le long de mes hanches.
Je suis nue sous ma jupe.
Je sens cette fraîcheur inhabituelle sur mes cuisses,
le tissu sur la peau de mes reins.
Immobile, je me sens nue; je suis nue sous ma jupe, mais
qui pourrait le savoir ?
Silence.
Je suis seule, je peux ne pas être convenable, par
exemple pousser ma poitrine en avant, comme pour montrer
mes seins dont je suis fière, accentuant la pression
de mon chemisier sur ma peau, nue là aussi; on les
voit bien comme cela.
Je peux creuser les reins, pour sentir mes fesses s'arrondir;
je suis belle, je sens un frémissement dans le bas
de mon ventre.
J'ai envie d'être plus nue que cela, mes doigts cherchent
l'ourlet de ma jupe; je n'ose pas, je reste songeuse.
Il devrait arriver bientôt, il faut que je prenne
place.
Je fais un pas, baissant la tête, il fait presque
noir, parfum de cire, je touche les boiseries.
Je m'agenouille sur le petit coussin de velours.
Je ne peux pas refermer le rideau, on croirait que la confession
a commencé alors qu'il n'est pas encore là,
la petite lampe est éteinte.
Voilà, ici je suis en sécurité, au
creux du secret, où je puis tout confier.
Où je suis acceptée, comprise, où tout
me sera pardonné.
Où je suis aimée peut-être ?
Où mes pensées les plus intimes, mes désirs
les plus spontanés ne vont pas provoquer une réprobation
immédiate.
J'aime l'idée de me confesser.
J'aime ce mot : "me confesser".
Mes fesses sont nues sous ma jupe.
J'ai envie de me les toucher, ce serait "me confesser"
à ma façon.
Ici, je peux peut-être le faire sans que personne
ne le voie ?
J'ajuste ma position, écartant légèrement
les genoux pour tenir en équilibre sans l'aide de
mes mains.
Mes mains sont libres, je les croise dans mon dos.
Ce n'est pas indécent, on pourrait croire que j'attends
simplement, dans une position à la fois digne et
humble, assez appropriée après tout.
J'attends, j'écoute.
J'ai envie de le faire; personne ne me verra : il n'y a
personne.
Si quelqu'un arrive, je l'entendrai et j'aurai le temps
de réajuster ma posture.
J'écoute, mes oreilles en bourdonnent presque, je
laisse descendre mes mains jusqu'à l'ourlet, je le
saisis.
Je respire plus fort, je sens mon cœur battre, je ferme
les yeux.
Je remonte lentement ma jupe, je sens la fraîcheur
sur le haut de mes cuisses.
Sur le bas de mes fesses maintenant.
S'il y avait quelqu'un ! Quelle honte !
Je ramène mes mains croisées sur mes reins,
dans la même position humble et digne, mais mes fesses
sont complètement nues maintenant.
Silence.
Je vous montre mes fesses.
Il n'y a personne.
Je creuse le dos pour les arrondir.
Je les tends même en arrière, je suis indécente.
J'expose mes belles fesses blanches mais personne n'est
là pour les voir.
Je peux être aussi "effrontée" que
je veux.
J'ai envie de l'être, je suis ici pour me confesser.
Regardez mes fesses.
Mes mains redescendent pour les empaumer.
Je me sens défaillante, je respire de plus en plus
fort.
Je commence à bouger les mains, je me touche les
fesses.
Je me tâte doucement, je me pétris du bout
des doigts.
J'ai envie de m'écarter les fesses pour être
encore plus exposée.
Mes doigts se glissent entre elles.
Je les écarte un peu, je les presse de nouveau, puis
je les écarte encore.
Cela m'excite, j'ai envie, j'ai envie de cela, de m'exposer.
Je me creuse le dos un peu plus, mes doigts s'arriment plus
profond, se rencontrent.
Je m'écarte les fesses.
Je m'écarte les fesses complètement, la fraîcheur
vient me caresser la raie.
Je suis complètement exposée.
Regardez mon cul.
J'ai envie... J'ai envie ...
Mais de quoi ? Comment aller plus loin ?
Je me ressaisis, remets prestement ma jupe en place en ouvrant
les yeux.
Il fait bien sombre, mon cœur bat la chamade.
Quand même, il faudra que je fasse attention, je ne
suis pas sûre d'avoir bien écouté à
tout moment...
Silence.
Je reprends mon souffle, glisse un regard circulaire au
dehors.
Qu'est-ce qui a changé dans la qualité de
la pénombre ?
Mon sang se glace : la petite lumière rouge est allumée.
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